L’administration Biden subventionne fortement les véhicules électriques, mais en même temps, elle bloque les projets miniers nécessaires à leur production. Un autre exemple de cette contradiction époustouflante est survenu jeudi lorsque la secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland a isolé une grande partie de la forêt nationale supérieure du Minnesota de l’exploitation minière.
Le complexe Duluth du Minnesota possède l’un des plus grands gisements de minéraux non développés au monde, notamment du cuivre, du nickel et du cobalt qui sont nécessaires en grandes quantités pour les batteries de véhicules électriques. Mme Haaland assure que le gisement reste sous-développé en signant une ordonnance retirant plus de 225 000 acres dans la forêt nationale supérieure de l’exploitation minière pendant deux décennies.
L’ordonnance indique que le retrait est nécessaire pour protéger «les ressources sociales et naturelles fragiles et vitales» ainsi que les «valeurs culturelles traditionnelles» et les «modes de vie basés sur la subsistance» des tribus amérindiennes. Mais l’exploitation minière n’a pas besoin de compromettre ces autres intérêts, et les projets miniers individuels doivent faire l’objet d’examens environnementaux fédéraux rigoureux.
Mme Haaland danse au rythme des lobbyistes verts qui veulent garder les minéraux dans le sol comme ils le font pour les combustibles fossiles. Elle facilite leur travail en opposant un veto préventif aux projets. Désormais, les agences fédérales n’auront plus à mener d’examens environnementaux laborieux pour les mines proposées, et les verts n’auront plus à poursuivre en justice pour les bloquer. Quelle efficacité politique.
D’autres projets miniers au Minnesota, en Arizona, au Nevada et en Alaska ont été bloqués dans l’autorisation du purgatoire et des tribunaux. Le retrait de la forêt nationale supérieure de Mme Haaland crée un précédent qui pourrait accélérer le processus de blocage d’autres projets miniers. Appelez cela une réforme anti-permis.
Mme Haaland a-t-elle consulté les constructeurs automobiles ? L’Inflation Reduction Act (IRA) lie les crédits d’impôt à la consommation pour les véhicules électriques à une part croissante de leurs minéraux de batterie extraits et raffinés aux États-Unis ou dans un pays avec lequel nous avons un accord de libre-échange. La majeure partie de l’extraction et du traitement du nickel a lieu en Russie, en Chine, en Indonésie et aux Philippines.
Pour encourager le développement d’une chaîne d’approvisionnement nationale de batteries, l’IRA comprend un crédit d’impôt égal à 10 % des « coûts supportés par le contribuable en ce qui concerne la production de ce minerai ». La secrétaire à l’Énergie, Jennifer Granholm, a également utilisé son fonds de capital-risque vert pour accorder des prêts à faible coût à des projets d’extraction et de traitement de minerais.
Le ministère de l’Énergie a annoncé ce mois-ci un prêt de 700 millions de dollars pour un projet de lithium au Nevada. Une usine de traitement de graphite en Louisiane a reçu 220 millions de dollars de la facture d’infrastructure et un prêt de 102 millions de dollars du Département de l’énergie. Soit dit en passant, la plupart du graphite est actuellement extrait ou fabriqué à partir de charbon à coke en Chine. Très respectueux de l’environnement.
La réalité est que si les minerais ne sont pas extraits aux États-Unis, ils seront extraits dans des pays où les normes environnementales et de travail sont beaucoup moins strictes. Non pas que cela semble déranger la Maison Blanche. Le département d’État s’est engagé ce mois-ci à aider à construire des chaînes d’approvisionnement de batteries de véhicules électriques en République démocratique du Congo et en Zambie. La RDC produit plus de 70 % du cobalt mondial et la Zambie est le sixième producteur mondial de cuivre.
Ne serait-il pas préférable pour les travailleurs américains et l’environnement d’exploiter ces minerais aux États-Unis ? Au moins, l’administration est cohérente sur un point : elle veut garder toutes les ressources naturelles américaines qui pourraient être des actifs énergétiques stratégiques dans le sol.
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Paru dans l’édition imprimée du 30 janvier 2023.