Le taux de chômage au Canada a dépassé 6 % pour la première fois en deux ans

Le taux de chômage au Canada a dépassé 6 % pour la première fois en deux ans

Pour comprendre pourquoi des réductions de taux sont prévues au Canada, il suffit de regarder le rapport sur l'emploi de mars. Le taux de chômage a atteint 6,1 %, dépassant les 6 % pour la première fois depuis plus de deux ans, selon Statistique Canada vendredi.

Alors que le Canada a créé plus de 300 000 emplois au cours de la dernière année, dont une perte de 2 200 en mars, la population en âge de travailler a augmenté de plus d'un million, entraînant une hausse inévitable du taux de chômage.

Mais ces données doivent être interprétées dans le contexte où le Canada a connu la croissance démographique la plus rapide depuis 1957 grâce à l’immigration et où tous les nouveaux immigrants ne trouvent pas du travail immédiatement.

Cela dit, la majorité des immigrants sont en âge de travailler, ce qui, à long terme, ajoute un carburant inestimable à l’offre de main-d’œuvre qui autrement diminue à mesure que les Canadiens prennent leur retraite.

Nous nous attendons à ce que la Banque du Canada maintienne ses taux stables en avril et commence à les réduire en juin, en attendant encore quelques mois de ralentissement de l'inflation pour solidifier les progrès déjà réalisés.

Attendre plus longtemps reviendrait à répéter l’erreur commise en 2022, lorsque la banque centrale a trop attendu et étouffé la reprise.

La réalité est que les employeurs sont écrasés par des taux d’intérêt élevés. La plus récente enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada a montré que les entreprises n'ont guère l'intention d'embaucher jusqu'à ce que les taux baissent, probablement au cours du second semestre.

Les travailleurs qui ont un emploi peuvent rester sur place, car le nombre de licenciements a été modeste, mais l’attrait des gains salariaux démesurés résultant du changement d’emploi observé dans la pénurie de talents post-pandémique n’est plus là.

Ceux qui ont été licenciés ont plus de mal à trouver du travail.

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Les choses sont particulièrement difficiles pour ceux qui entrent sur le marché du travail pour la première fois. Le chômage des jeunes a atteint 12,6%, le plus élevé depuis 2016 et 3,1 points de pourcentage de plus qu'un an plus tôt. En conséquence, de nombreux jeunes décident de rester complètement en dehors du marché du travail.

Le secteur des services a connu des baisses d’emplois en mars après le boom qui a suivi la pandémie.

Les services d'hébergement et de restauration ont perdu 27 000 emplois, soit la perte la plus importante de toutes. Ce secteur compte désormais 118 000 emplois de moins que le niveau d’avant la pandémie de février 2020.

Le commerce a perdu 23 100 emplois, et l’information, la culture et les loisirs, 10 000 emplois. Étant donné que ces secteurs ont tendance à employer des jeunes, les jeunes travailleurs sont touchés de manière disproportionnée.

Les services professionnels ont également connu une baisse de 19 900, une tendance récente du secteur au retrait en raison d'une baisse de la demande après des années d'expansion.

Les deux secteurs ayant enregistré les gains les plus importants sont ceux où la pénurie de main-d'œuvre est la plus pressante : les soins de santé, en hausse de 39 900 emplois, et la construction, en hausse de 15 300.

Ces gains concordent avec l'annonce récente du gouvernement fédéral visant à limiter le travail temporaire, à l'exception de ceux des soins de santé et de la construction.

Les plats à emporter

Le rapport sur l'emploi de mars s'ajoute aux éléments suggérant des réductions de taux imminentes : une demande de travail plus faible, une inflation hors taux d'intérêt hypothécaires et une inflation hors logement retournant à l'objectif et une économie stagnante.

L'activité sur le marché du travail ne reprendra qu'au second semestre, après le début des baisses de taux.

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