Le coup de couteau de Salman Rushdie

L’écrivain indien Salman Rushdie en 2010.


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Stan Honda/Agence France-Presse/Getty Images

L’auteur Salman Rushdie était censé parler des États-Unis comme d’un refuge pour les écrivains exilés. Alors qu’il s’apprêtait à commencer vendredi à la Chautauqua Institution dans l’ouest de New York, un homme s’est précipité sur scène et a poignardé M. Rushdie au cou. Un jeune de 24 ans, Hadi Matar, est en garde à vue. Son motif n’était pas clair.

Mais M. Rushdie a passé des décennies à faire face précisément à ce type de menace. En 1989, l’ayatollah d’Iran a émis une fatwa appelant les musulmans à tuer M. Rushdie pour avoir prétendument insulté l’islam avec son roman « Les versets sataniques ». M. Rushdie s’est caché pendant des années mais a vécu plus ouvertement à New York ces dernières années. Peut-être commençait-il à espérer que tout cela s’était évanoui dans l’histoire.

Les extrémistes iraniens ont célébré l’attaque vendredi sur les réseaux sociaux. « Cela mérite des félicitations », a écrit l’un d’eux sur Twitter,

selon la traduction du New York Times.

« Si Dieu le veut, nous fêterons bientôt que Salman Rushdie ira en enfer. » Un autre a écrit que l’agresseur était membre des « soldats de l’islam sans frontières ». Si c’est vrai, ce ne serait guère surprenant.

Cette semaine, les procureurs fédéraux ont accusé Shahram Poursafi, membre du Corps des gardiens de la révolution iraniens, d’avoir comploté pour tuer l’ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton. M. Poursafi a fourni à un informateur américain des détails sur l’emploi du temps de M. Bolton qui « ne semblent pas avoir été rendus publics ». Il a également dit qu’il y avait une deuxième cible après M. Bolton.

Masih Alinejad, une militante des droits de l’homme qui est également citoyenne américaine, écrit dans ces pages qu’elle a été prise pour cible à Brooklyn par un agent de l’Iran. « Cette fois, leur objectif était de vous tuer », dit-elle, un agent du FBI lui a dit. « Nous l’avons détenu avec un AK-47 chargé. »

Le président Biden, quant à lui, tente toujours de relancer le mauvais accord nucléaire iranien du président Obama. Même en mettant de côté pour un instant les mérites de cette négociation, comment les États-Unis peuvent-ils s’asseoir en face d’un tel régime et s’attendre à ce qu’il tienne parole ?

Main Street (01/03/22) : Les critiques préviennent que parler d’action militaire tuera tout espoir d’une solution diplomatique avec l’Iran. Mais le contraire est plus proche de la vérité. Images : AFP/Getty Images Composition : Mark Kelly

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Paru dans l’édition imprimée du 13 août 2022.

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