De nouveaux entrants changent le visage de l’industrie canadienne des télécommunications

Une image montre la structure d'une tour médiatique utilisée dans les communications

Les consommateurs canadiens paient certains des frais de connexion Internet les plus élevés au monde, mais une récente augmentation des licences de spectre distribuées aux petites entreprises de télécommunications pourrait marquer le début d’un changement pour le paysage concurrentiel de l’industrie là-bas.

Le gouvernement du Canada a distribué 1 495 licences à 15 entreprises canadiennes et a levé environ 9 milliards de dollars lors des enchères de licences de spectre de l’été dernier, soit plus du double des 3,5 milliards de dollars levés en 2019 pour la vente de 104 licences.

Historiquement, les enchères ont été dominées par les plus grands fournisseurs de services de télécommunications au Canada : Rogers, Bell et Telus. Mais lors de cette dernière enchère, 757 des 1 495 licences attribuées sont allées à de petits fournisseurs régionaux à travers le pays. De plus, les licences vendues aux enchères l’année dernière concernaient des bandes de fréquences plus élevées : 3 500 mégahertz par rapport aux bandes de 600 MHz en 2019. Plus la fréquence est élevée, mieux le spectre pénètre les zones urbaines denses et fournit de bons signaux dans les espaces difficiles tels que ascenseurs, métros et parkings souterrains.

Entre le grand nombre de licences attribuées et leur qualité supérieure, la vente aux enchères du spectre de l’été 2021 a sans aucun doute été l’un des événements les plus importants de l’histoire des télécommunications canadiennes et extrêmement importante pour améliorer la connectivité à travers le pays. Les smartphones et autres appareils de l’Internet des objets (« IoT ») ont changé notre façon de vivre, et comme de plus en plus d’appareils acquièrent des capacités 5G couplées à notre besoin de vitesses de téléchargement plus rapides et d’une force de signal non découragée, la vente aux enchères de ces licences haute fréquence convoitées est devenu beaucoup plus critique pour les transporteurs à l’échelle nationale.

Défis canadiens

Il est presque impossible de réaliser des économies d’échelle dans l’espace des télécommunications du Canada, en raison de la faible densité de population et du vaste paysage géographique du Canada. Combiné aux lois sur la concurrence commerciale du gouvernement canadien, cela crée une tempête parfaite pour les options à coût élevé auxquelles les consommateurs canadiens sont confrontés.

Ce paysage du marché canadien des télécommunications est loin d’être nouveau; 91 % du marché canadien du sans-fil est détenu par Bell, Rogers et Telus (connus comme les « trois grands »), selon un rapport de 2019 du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). L’infrastructure de télécommunications appartient à cinq entreprises : Bell, Rogers, Shaw, Telus et Quebecor. Bien qu’il y ait eu une amélioration graduelle basée sur les nouvelles règles du CRTC permettant aux plus petits titulaires d’entrer sur le marché en tant qu’opérateurs de réseaux mobiles virtuels, ces petits acteurs doivent encore se greffer sur les trois principaux réseaux. Cela empêche les opérateurs de réseaux mobiles virtuels d’opérer de manière significative au Canada.

À mesure que la population augmente et que la technologie progresse, il y aura probablement plus d’opportunités pour les entreprises de télécommunications plus petites et régionales.

Une montée

L’un d’eux est Vidéotron de Quebecor; il entend innover de manière significative dans ses plans d’expansion à l’extérieur de la région de Québec, où il domine par rapport aux leaders nationaux. Quebecor vise à prendre de l’expansion sur les marchés concurrentiels du sud et de l’est de l’Ontario, de l’Alberta, du Manitoba et de la Colombie-Britannique.

Pour les autres petits fournisseurs de services, avoir des licences en main pourrait conduire à plus de levier pour développer des partenariats plus équilibrés avec les grands acteurs, même si les barrières à l’entrée comme les dépenses en capital importantes et l’accès à la technologie de réseau entravent leur capacité à l’utiliser de manière indépendante.

En fin de compte, c’est une ascension difficile pour les petits acteurs, mais les consommateurs espèrent qu’elle apportera un changement positif dans leur portefeuille. Tous les opérateurs seront confrontés à des obstacles dans leur objectif de créer une nouvelle infrastructure pour déployer les licences. Les défis concernant l’achat et l’utilisation d’équipement de réseau ont été des points douloureux pour de nombreux transporteurs canadiens dans le passé en raison de tensions géopolitiques, ce qui a entraîné l’arrêt de la construction de différentes bandes de spectre. De plus, les consommateurs doivent également être conscients que les licences de spectre coûteuses et les dépenses en capital importantes pour les opérateurs équivaudront en fin de compte à une augmentation des coûts qui leur sera répercutée.

S’il y avait des guerres de prix importantes à mesure que la concurrence s’intensifie, cela profiterait aux consommateurs canadiens qui ont souvent exprimé leurs inquiétudes face à la hausse continue des prix des trois principaux transporteurs.

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