Les taux de participation à l’éducation en Afrique augmentent, avec quelques réserves

Le 18 septembre, l’Union africaine, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a publié le rapport « Transformer l’éducation en Afrique », un aperçu factuel de l’éducation dans la région. Le rapport met en évidence les progrès réalisés par le continent en matière d’indicateurs de l’éducation, tels que les taux de participation, tout en illustrant également les défis qui subsistent. L’Afrique ayant la population la plus jeune au monde – près de 800 millions d’Africains ont moins de 25 ans, dont 677 millions ont entre 3 et 24 ans – il est vital d’accélérer les investissements dans l’éducation pour que les pays tirent pleinement parti de leur capital humain.

Dans l’ensemble, le rapport révèle à la fois des progrès et des régressions en matière d’éducation dans la région. Par exemple, bien que l’Afrique ait fait des progrès dans l’augmentation de la participation des enfants à l’école (Figure 1), les auteurs supposent que le nombre absolu d’enfants non scolarisés a en fait augmenté depuis 2010, compte tenu de la croissance démographique rapide.

Figure 1. Part des enfants non scolarisés en Afrique, par tranche d’âge

Figure 1. Part des enfants non scolarisés en Afrique, par tranche d'âge

Source : « Transformer l’éducation en Afrique », Union africaine, 2021.

Plus précisément, selon le rapport, environ 42 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire et secondaire ne sont pas scolarisés. Au niveau régional, l’Afrique de l’Ouest compte le plus grand nombre d’enfants non scolarisés : 2 enfants non scolarisés sur 5 en Afrique subsaharienne vivent en Afrique de l’Ouest (Figure 2). L’Afrique de l’Est suit avec 34 pour cent des enfants africains non scolarisés.

Figure 2. Répartition des enfants non scolarisés en âge d’aller à l’école primaire et secondaire en Afrique par région

Figure 2. Répartition des enfants non scolarisés en âge d'aller à l'école primaire et secondaire en Afrique par région

Source : « Transformer l’éducation en Afrique », Union africaine, 2021.

Plus précisément, en Afrique de l’Ouest, 27 pour cent des enfants en âge d’aller à l’école primaire, 37 pour cent des enfants en âge d’aller à l’école secondaire et 56 pour cent des enfants en âge d’aller à l’école secondaire n’étaient pas scolarisés en 2019.

Le rapport indique que les goulots d’étranglement et les obstacles à l’amélioration de l’éducation comprennent des politiques éducatives et des cadres juridiques plus larges, ainsi que les conflits et la sécurité. Plus précisément, dans les politiques et les cadres juridiques, les auteurs déclarent que, bien que l’éducation de base soit généralement obligatoire, les mesures juridiques de mise en œuvre font défaut, ce qui crée un décalage entre les résultats d’apprentissage attendus et la mise en œuvre efficace d’interventions rentables. Les obstacles à la demande, tels que le déséquilibre entre l’éducation et les besoins en main-d’œuvre, peuvent empêcher les enfants d’aller régulièrement à l’école, ce qui entrave l’amélioration de l’éducation. Du côté de l’offre, les pénuries d’enseignants peuvent conduire à de grandes classes où l’apprentissage centré sur l’enfant est difficile. Enfin, les situations de conflit et d’insécurité, en particulier lorsque les établissements d’enseignement sont ciblés, empêchent les enfants d’avoir accès à l’apprentissage.

Pour lutter contre ces obstacles, les auteurs recommandent, entre autres actions, d’enquêter sur les raisons sous-jacentes pour lesquelles les individus ne participent pas à l’éducation pour concevoir des politiques, d’investir dans le développement de systèmes éducatifs plus résilients et d’améliorer les données sur l’éducation et les systèmes d’information de gestion. Les auteurs affirment qu’un nombre important d’élèves abandonnent l’école. Étudier le raisonnement derrière cela pourrait aider à la création de politiques qui motivent les élèves à rester à l’école. Pour remédier au manque de résilience des systèmes éducatifs, les auteurs affirment qu’adopter une approche complète comprenant des outils d’évaluation, de gestion, de suivi et d’évaluation contribuera à garantir le fonctionnement continu des systèmes éducatifs. Enfin, les auteurs affirment que les informations factuelles sont essentielles pour que les systèmes éducatifs progressent, et encouragent ainsi la poursuite des recherches.

Pour le rapport complet, voir ici. Consultez également « Améliorer l’apprentissage et les compétences de vie pour les enfants marginalisés : mettre à l’échelle le programme de guides de l’apprenant en Tanzanie » par le Brookings Institution’s Center for Universal Education pour en savoir plus sur les innovations en matière d’éducation dans la région.

Vous pourriez également aimer...