L’inflation au Canada atteint 8,1 % mais montre des signes de ralentissement

L’inflation a atteint 8,1 % en juin au Canada, le plus élevé depuis janvier 1983, même si le rythme de la hausse s’est atténué par rapport aux mois précédents, selon les données publiées mercredi par Statistique Canada.

Sur une base mensuelle, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,7 % en juin, contre 1,4 % en mai.

Plus important encore, les mesures de l’inflation sous-jacente ont également augmenté à un rythme plus lent : avec un IPC-commun à 4,6 % en juin contre 4,5 % en mai sur une base annuelle, un IPC-médian stable à 4,9 % et un IPC- moyenne à 5,5 %, en légère baisse par rapport à 5,4 %. Ces mesures demeurent toutefois bien supérieures à la cible d’inflation de 2 % de la Banque du Canada.

IPC Canada

Cela signifie qu’après la récente augmentation démesurée de 100 points de base des taux de la Banque du Canada, il est possible que la banque envisage une hausse plus modérée de 75 points de base en septembre. Cette décision dépendra du taux d’inflation des biens et des services au cours des deux prochains mois.

Signes d’un plateau

Certains signes indiquent que l’inflation pourrait bientôt plafonner. Les Canadiens pourraient constater un certain soulagement dans les principales catégories de dépenses principales : logement, alimentation et transport.

L’incidence des décisions de la Banque du Canada sur les taux se manifeste surtout dans le ralentissement du marché de l’habitation.

Les prix des logements pour les locataires et les propriétaires augmentent également à un rythme plus lent qu’en mai. Pourtant, les prix des loyers dans les grandes villes comme Toronto et Vancouver augmentent à deux chiffres, stimulés par les acheteurs potentiels qui sont effrayés par les prix élevés.

De plus, avec l’assouplissement des restrictions liées au COVID-19, la reprise des événements en personne et l’immigration, les gens ont afflué vers les grandes villes, faisant monter en flèche la demande et les prix de location.

L’inflation des aliments est demeurée stable à 8,8 %, mais une partie de cette stabilisation peut être attribuée au fait que le Canada consomme davantage d’aliments cultivés au pays en été, ce qui aide à réduire les coûts.

Alors que le pétrole a chuté de son sommet, les prix de l’essence sont maintenant inférieurs à 2 $ le litre dans la majeure partie du pays, mais cette baisse ne se manifestera pas avant les données du mois prochain.

Dans le même temps, la demande de voyages ne montre aucun signe de ralentissement malgré les tarifs aériens et les prix des hôtels élevés et le chaos dans les aéroports en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Il y a encore pas mal de demande refoulée avec des Canadiens désireux de se débarrasser des restrictions liées à la pandémie. Pour cette raison, la demande de voyages semble plutôt inélastique aux hausses de prix.

La vente à emporter

Même si le rythme des hausses de prix a ralenti depuis mai et pourrait encore ralentir le mois prochain avec la chute des prix du pétrole, il serait prématuré de déclarer un pic d’inflation.

Il y a trop d’incertitudes, la plupart sur la scène internationale, qui échappent au contrôle de la Banque du Canada. Les conditions géopolitiques volatiles, en particulier la guerre russo-ukrainienne, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale et la pandémie sont toujours des facteurs. Un événement dans l’une de ces catégories pourrait provoquer un autre choc dans le système qui ferait encore monter les prix.

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