La FTC fait un gros travail solide

La Federal Trade Commission à Washington.


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ANDREW KELLY/REUTERS

La règle par règlement de l’administration Biden s’accélère, et le dernier exemple en date est le plan de la Federal Trade Commission visant à interdire les accords de non-concurrence. En un éclair, la bureaucratie de Lina Khan réécrira les contrats de travail de 30 millions de travailleurs.

La règle proposée par la FTC est un bisou aérien à Big Labour, qui a exigé que l’agence interdise la non-concurrence en 2019. Les syndicats veulent que l’opposition à la non-concurrence soit un outil dans leur kit d’organisation. Mme Khan a tweeté qu’un travailleur américain sur cinq est actuellement « lié » par une clause de non-concurrence qui l’empêche de changer d’emploi et maintient ainsi les salaires inférieurs à ce qu’ils seraient si les employés se déplaçaient librement.

Mais la mobilité professionnelle en Amérique n’a pas souffert malgré les clauses de non-concurrence. La plus grande menace à la hausse des salaires est l’inflation, pas les clauses d’emploi. Les entreprises utilisent des clauses de non-concurrence pour protéger leur capital intellectuel, qui est souvent entre les oreilles de ses employés. Les entreprises technologiques en particulier paient souvent des rémunérations plus élevées, y compris des attributions d’actions, en échange de non-concurrence.

La non-concurrence peut encourager l’innovation dans les entreprises car les employés sont moins susceptibles de confier des secrets à un rival. Dans un article récent sur les contrats de travail, le Global Antitrust Institute de George Mason a noté qu’une interdiction de non-concurrence risquait de nuire à la productivité et de « freiner les incitations à investir dans les secrets commerciaux » ou à « diffuser des connaissances spécifiques à l’entreprise » parmi la main-d’œuvre d’une entreprise.

La FTC étend son autorité ici, peut-être au-delà de la violation de la loi. Le président Khan cite l’article 5 de la Federal Trade Commission Act, qui permet à l’agence de contrôler les «méthodes de concurrence déloyales». Mais les «méthodes déloyales» sont généralement utilisées pour des cas individuels, et non pour une interdiction générale ou l’élaboration de politiques.

En 2015, un groupe bipartisan de commissaires de la FTC a publié une déclaration indiquant que le pouvoir de l’article 5 contre la concurrence déloyale ne devrait être utilisé qu’en cas de préjudice manifeste pour le consommateur. Mme Khan a annulé cette déclaration comme l’une de ses premières actions en tant que commissaire, pour mieux étendre la portée de l’agence à de nouvelles frontières. La Cour suprême est de plus en plus sceptique quant aux revendications agressives d’autorité des agences fédérales sans direction claire du Congrès, et la Chambre de commerce a déclaré qu’elle envisageait une action en justice si la règle était adoptée.

L’interdiction radicale de la FTC soulève également des questions constitutionnelles de séparation des pouvoirs. Dans une affaire du New Deal de 1935, Exécuteur d’Humphrey, la Cour suprême a approuvé la loi FTC tant que l’agence indépendante s’est abstenue d’exercer les pouvoirs réservés à l’exécutif. La FTC est une agence d’application de la loi, et non un magasin d’élaboration de politiques comme le ministère du Travail.

Soit dit en passant, la règle de la FTC prévaudrait sur les lois de 50 États, y compris ceux de la Californie, du Dakota du Nord, de l’Oklahoma et de Washington, DC, qui interdisent les contrats de non-concurrence. Plus d’une demi-douzaine d’autres États interdisent leur utilisation dans les emplois à bas salaires.

Mme Khan s’est efforcée d’imposer sa vision intrusive sur l’économie nationale, et elle a maintenant une majorité démocrate de 3 contre 1. Elle accélère sans regarder dans les deux sens, ce qui peut signifier qu’une crise juridique est dans l’avenir de la FTC.

Rapport éditorial du Journal : Prévisions intrépides de Kim Strassel, Bill McGurn, Dan Henninger et Paul Gigot. Images : AFP/Getty Images Composition : Mark Kelly

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Paru dans l’édition imprimée du 7 janvier 2023.

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