Le point sur la situation financière du Canada : stabilisation et reprise

Le point sur la situation financière du Canada : stabilisation et reprise

Les conditions financières du Canada restent sous-marines pour l’instant, signalant une croissance lente aux premier et deuxième trimestres de l’année après une contraction l’année dernière aux troisième et quatrième trimestres.

Les conditions financières du Canada restent sous-marines pour l’instant, ce qui indique une croissance lente aux premier et deuxième trimestres.

Comme l’a déclaré la Banque du Canada dans sa déclaration politique de décembre, la hausse des taux d’intérêt restreint les dépenses. La croissance de la consommation au cours des deux derniers trimestres était proche de zéro et les investissements des entreprises ont été volatils mais essentiellement stables au cours de l’année écoulée.

Un tableau plus complet des prêts commerciaux sera disponible vendredi, avec la publication de l’enquête auprès des responsables des prêts commerciaux de la Banque du Canada pour le quatrième trimestre.

Les marchés semblent soutenir nos attentes selon lesquelles le Canada progressera vers sa croissance potentielle plus tard cette année et au cours de l’année prochaine. Mais cela ne se produira que lorsque les autorités monétaires commenceront à lever le pied sur les freins. Nous pensons que cela se produira au printemps.

L’indice des conditions financières RSM Canada, qui mesure le risque intégré aux actifs financiers, reste négatif, uniquement en raison des niveaux accrus de risque et de volatilité qui subsistent sur le marché obligataire et de la baisse des prix des matières premières.

Le marché monétaire canadien affiche des niveaux de risque normaux, tandis que les rendements accrus des marchés boursiers et la réduction de la volatilité suggèrent un marché haussier.

Mais d’abord, une pause

Tout comme la politique monétaire a tendance à se resserrer lentement après une poussée d’inflation, on pourrait s’attendre à ce que les taux d’intérêt se maintiennent ensuite à mesure que l’économie se redresse avant de revenir à la normale. Mais cela n’a pas toujours été le cas.

Les trois derniers cycles économiques suggèrent que les événements peuvent faire obstacle au progressiveisme. La pause de la Banque du Canada en 2000 a pris fin rapidement avec le ralentissement de la croissance économique. La pause de 2006 s’est terminée par la crise financière. La pause de 2018 a pris fin avec le début de la guerre commerciale américaine.

Apprenez-en davantage sur les perspectives de RSM Canada sur l’économie et le marché intermédiaire.

Cette fois, cela pourrait être différent. En l’absence d’un autre choc, la pause actuelle de la politique monétaire se produit dans des conditions moins sévères, ce qui permettra à la Banque du Canada de modérer progressivement ses taux.

Mais cela ne se produira que si la banque centrale est sûre que la hausse de la demande post-pandémique s’est ralentie et si l’inflation a suffisamment reculé pour maintenir la stabilité des prix.

Même si la Banque du Canada réduira très probablement son taux directeur en juin, nous pensons que la banque centrale devrait agir plus tôt compte tenu de la détérioration des conditions économiques et financières. Selon nous, une baisse des taux en avril suivie de trois baisses de taux de 25 points de base d’ici la fin de l’année serait appropriée.

Politique monétaire de la BofC

Un resserrement quantitatif

La Banque du Canada a déclaré qu’elle entendait continuer à autoriser le retrait progressif de ses avoirs obligataires, un processus connu sous le nom de resserrement quantitatif. Nous ne pensons pas que ces avoirs auront un effet substantiel sur l’offre d’obligations ou la demande de ces titres.

Au contraire, le progressifisme ne devrait avoir qu’un effet marginal sur la pression à la baisse sur les rendements obligataires et soutenir les attentes d’une courbe des rendements normalisée.

Avoirs de la BdC

La courbe des taux

La partie antérieure de la courbe des rendements montre que les investisseurs s’attendent à une modération de la politique monétaire de la Banque du Canada.

Les rendements du Trésor à deux ans, qui sont directement liés aux attentes en matière de politique monétaire, étaient évalués à environ 4,1 % début février. C’était 90 points de base inférieur au taux du financement à un jour de 5 % de la Banque du Canada et constituait une nouvelle confirmation de l’orientation de la politique monétaire.

Nous nous attendons à ce que la perspective d’un assouplissement de la banque centrale ait progressivement un effet sur le milieu de la courbe, contribuant ainsi à pousser les rendements à cinq ans en dessous de ceux à dix ans. Cela ouvrirait la voie à une courbe des rendements normale et à pente positive.

Courbe de rendement canadienne

Rendements sur dix ans

Même si les politiques monétaires du Canada et des États-Unis n’évoluent pas de manière parallèle, elles ont suivi des trajectoires similaires et ont donné lieu à des mouvements similaires des rendements des obligations d’État à 10 ans.

À l’heure actuelle, les obligations du Trésor américain à 10 ans se négocient à un niveau supérieur de plus de 60 points de base à celui des obligations du gouvernement canadien. Avec des niveaux et des tendances presque identiques en matière de stabilité des prix, la vigueur du marché du travail américain et la robustesse de la politique budgétaire américaine impliquent une économie mieux en mesure de supporter des taux d’intérêt plus élevés que celle du Canada.

Rendements à 10 ans au Canada et aux États-Unis

Prix ​​des matières premières

L’économie canadienne dépend fortement de son secteur des ressources, ce qui rend son taux de change vulnérable aux variations des prix des matières premières.

L’exemple le plus frappant est l’effet de l’effondrement des prix des matières premières de 2014 à 2016 et la baisse concomitante de la valeur du dollar canadien.

Il y a eu un effondrement similaire des prix des matières premières au cours de la dernière année et demie, mais son effet sur le dollar canadien a été plus modéré.

Cette fois-ci, nous attribuons la récente baisse du dollar canadien davantage à la force mondiale du dollar américain qu’à la baisse des prix du pétrole et d’autres ressources.

Matières premières et dollar canadien

Conditions de prêt aux entreprises

L’enquête menée par la Banque du Canada auprès des responsables du crédit pour le troisième trimestre confirme le risque excédentaire intégré aux actifs financiers qui est observé dans l’indice des conditions financières RSM Canada.

Au troisième trimestre de l’année dernière, les conditions de prêt des institutions financières étaient tendues depuis cinq trimestres consécutifs.

Cela fait suite à deux années de coûts de prêt plus élevés, la banque centrale augmentant les taux d’intérêt pour freiner l’inflation alors que la menace de récession se profilait.

Dans la prochaine enquête auprès des agents de crédit pour le quatrième trimestre, nous nous attendons à une croissance économique positive et à une élimination progressive d’une partie du risque perçu dans les actifs financiers à mesure que l’économie continue de croître et que les institutions financières deviennent plus disposées à prêter.

Conditions de prêt Canada

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