L’inflation au Canada est la plus élevée depuis 1991 alors que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement se poursuivent

L’indice des prix à la consommation du Canada a atteint 4,8 % en décembre, le plus élevé depuis 1991, alors que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement se poursuivaient, selon les données publiées mercredi par Statistique Canada.

L’inflation est alimentée par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, la demande refoulée et les attentes d’inflation. Alors que la demande refoulée devrait s’atténuer à mesure que les dépenses liées à la pandémie diminuent, les tensions sur la chaîne d’approvisionnement et les anticipations d’inflation restent les plus grands défis, en particulier avec la propagation de la variante omicron.

Les prix des aliments devraient continuer d’augmenter pendant le reste de l’hiver, d’autant plus que le mandat de vaccination du 15 janvier, qui empêche les conducteurs américains non vaccinés d’entrer au Canada, aggrave la pénurie de conducteurs, un goulot d’étranglement clé de la chaîne d’approvisionnement.

IPC Canada

Le coût de l’inflation

Il y a de profondes implications associées à une inflation élevée. Étant donné que les prix du carburant et des denrées alimentaires augmentent plus rapidement que les autres coûts, l’inflation affecte de manière disproportionnée les ménages à faible revenu. Non seulement leurs salaires ne sont pas susceptibles de suivre l’inflation, mais leurs emplois sont également moins susceptibles d’être éloignés, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas éviter de dépenser de l’argent en essence.

Le prix des produits d’épicerie, par exemple, a augmenté de 5,7 % sur une base annuelle en décembre. Ce fut une augmentation stupéfiante, qui peut être attribuée à des conditions météorologiques défavorables et aux difficultés de la chaîne d’approvisionnement.

Les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement affectent beaucoup plus les produits périssables que les autres catégories en raison de leur nature sensible au temps, mais l’impact s’étend également aux biens durables.

La bonne nouvelle dans les données d’inflation de décembre est que les prix de l’essence ont finalement montré des signes de détente, chutant de 4,1 % par rapport à novembre et augmentant de 33,3 % sur une base annuelle.

Alors que les hausses des prix des biens, qui ont augmenté de 6,8 % sur une base annuelle, ne sont plus surprenantes, les prix des services augmentent également, bondissant de 3,4 % sur une base annuelle en décembre et de 2,9 % en Novembre.

La pression pour gérer les anticipations d’inflation s’intensifie pour la Banque du Canada, qui a maintenu le taux du financement à un jour à la limite inférieure de 0,25 % pour atteindre le maximum d’emplois durables.

À mesure que le marché du travail se réchauffe et que le ralentissement de l’économie est résorbé, la banque centrale aura de bonnes raisons de relever ses taux plus tôt que prévu.

Mais la Banque du Canada ne peut pas faire grand-chose pour remédier à la plus grande partie de l’équation de l’inflation : les perturbations de la chaîne d’approvisionnement induites par la pandémie.

La vente à emporter

Alors que l’on s’attend toujours à ce que l’inflation ralentisse vers le second semestre de cette année, ce que nous avons vu jusqu’à présent, ce sont des solutions de pansement sur la chaîne d’approvisionnement. De véritables solutions structurelles sont nécessaires pour dénouer les nœuds des chaînes d’approvisionnement et faire reculer l’inflation.

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