L'économie canadienne a ralenti au point que la Banque du Canada s'est sentie à l'aise avec une nouvelle réduction des taux d'intérêt mercredi lorsqu'elle a abaissé son taux directeur à 2,25 pour cent.
L’indice des conditions financières RSM Canada s’élève à 0,6 écart-type au-dessus du point neutre, ce qui implique une modeste stimulation de l’activité économique globale via le canal financier.
Sans surprise, la probabilité d'une baisse des taux en décembre s'élève à seulement 7,6 %, le marché laissant pratiquement entendre que la banque centrale restera en attente jusqu'à l'année prochaine.
Même si des conditions financières accommodantes pourraient normalement suggérer une pause dans l'assouplissement de la politique monétaire, les réductions des taux directeurs d'octobre par la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine répondent à l'absorption par les économies des deux pays des chocs politiques défavorables ainsi qu'au ralentissement du rythme de l'embauche et de la croissance des salaires.
La Banque du Canada a souligné que l'économie était confrontée à des dommages structurels causés par le conflit commercial en cours avec les États-Unis, qui réduisait sa capacité et augmentait ses coûts.
L’incertitude entourant la renégociation prochaine de l’accord de libre-échange trilatéral avec les États-Unis et le Mexique en 2026 freinera probablement l’enthousiasme pour les investissements du secteur privé et pourrait inciter la Banque du Canada – qui a déjà revu à la baisse ses prévisions – à réduire à nouveau ses taux l’année prochaine, malgré les attentes actuelles d’une pause prolongée.
L'économie canadienne s'est contractée de 1,6 % au deuxième trimestre en raison d'une baisse des exportations et de la faiblesse des investissements des entreprises dans un contexte de mesures commerciales américaines et d'une incertitude accrue. La banque centrale s’attend à une faible croissance au second semestre 2025, suivie d’une croissance modérée en 2026 et 2027 si les exportations et les investissements des entreprises commencent à se redresser.
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Même si la Banque du Canada a tenté de tempérer les attentes de réductions futures des taux si l’économie ne réaccélère pas, cela pourrait être un peu trop conservateur par rapport aux besoins de l’économie nationale.
Il souligne toutefois le rôle limité que la politique monétaire peut jouer pour stimuler la demande tout en maintenant une inflation faible. Il est peu probable que les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis s’atténuent de sitôt. La Banque du Canada devrait donc simplement s’y atteler, en élaborant une politique monétaire adaptée aux besoins intérieurs immédiats.
Même si nous ne prévoyons pas de nouvelle baisse des taux lors de la réunion de décembre, nous ne pensons pas que la politique monétaire soit sur une trajectoire prédéfinie, en particulier si le marché du travail continue de s'affaiblir.
Compte tenu de la possibilité d’une nouvelle perturbation de l’économie mondiale, il serait sage que la Banque du Canada communique clairement sa politique au public, aux décideurs politiques et à la communauté des investisseurs, tout en conservant un minimum d’optionnalité quant à la nécessité de fournir des mesures accommodantes à court terme si l’économie ne réaccélère pas.
