Le rapport sur l'emploi au Canada pour le mois de juillet a souligné la nécessité de nouvelles baisses de taux alors que l'économie a perdu 2 800 emplois, selon les données publiées vendredi par Statistique Canada.
Le taux de chômage est resté stable à 6,4 %, la participation au marché du travail ayant diminué dans un marché difficile. Certains jeunes et certaines femmes ont cessé de chercher du travail dans un marché du travail morose ; la participation au marché du travail a chuté de 2,5 points de pourcentage chez les jeunes hommes, de 1,3 point de pourcentage chez les jeunes femmes et de 1 point de pourcentage chez les femmes d'âge moyen. Parmi les jeunes inactifs, 12 % voulaient travailler mais n'ont pas cherché, soit une augmentation de 2,6 points de pourcentage par rapport à l'année précédente.
La poursuite des baisses de taux sera essentielle pour relancer l’embauche. Si les données sur l’inflation ne révèlent aucune surprise lors de leur publication, la Banque du Canada devra réduire son taux directeur de 25 points de base en septembre.
De plus, nous prévoyons une série de baisses de taux de 25 points de base jusqu’à ce que la Banque du Canada atteigne un taux neutre, que nous définissons comme une fourchette comprise entre 3 % et 3,5 %.
Un regard plus approfondi sur l’emploi
Le marché du travail est paralysé : les travailleurs qui ont un emploi le conservent, tandis que les nouveaux arrivants ont du mal à trouver un emploi. Cette année, la tendance est à la volatilité de la demande de main-d’œuvre et à l’augmentation constante de l’offre de main-d’œuvre, ce qui devrait entraîner une nouvelle hausse du taux de chômage en 2024. Cela entraînerait un ralentissement de la croissance des salaires, qui reste élevée à 5,2 %.
Les employeurs qui auraient pu embaucher trop de personnel il y a quelques années attendent avec impatience de nouvelles baisses de taux, et ce manque d’embauches nuit particulièrement aux jeunes et aux nouveaux immigrants, ainsi qu’aux chômeurs actuels. Le taux d’emploi des étudiants qui reviennent au pays est tombé à 51,3 %, son plus bas niveau depuis 1997. Cela met en évidence la difficulté du marché des emplois d’été pour les étudiants, car les entreprises sont particulièrement réticentes à embaucher.
En juillet, l'emploi à temps plein a augmenté de 62 000, tandis que l'emploi à temps partiel a chuté de 64 000. Mais au cours de l'année écoulée, l'emploi à temps partiel a augmenté plus rapidement que l'emploi à temps plein, soit 224 000, ce qui reflète l'affaiblissement du marché du travail dans son ensemble. Un plus grand nombre de travailleurs sont sous-employés et travaillent moins d'heures qu'il y a un an.
Le secteur public demeure le principal moteur de création d’emplois, avec 41 000 emplois créés, tandis que le secteur privé en a perdu 43 000 en juillet. Au cours de la dernière année, le secteur public a joué un rôle important pour empêcher le Canada de connaître une récession, en créant 205 000 emplois dans les secteurs de la santé et de l’assistance sociale (87 000), de l’administration publique (57 000) et de l’éducation (33 000).
L'emploi a diminué dans le commerce de gros et de détail (44 000) et dans la finance, les assurances et l'immobilier (15 000).
Les plats à emporter
Dans une économie où les embauches sont quasi inexistantes et où les jeunes travailleurs et les nouveaux immigrants ne trouvent pas d’emploi, le seul outil pour permettre la reprise est la baisse des taux d’intérêt. Même si une série de baisses des taux d’intérêt est attendue, le taux de chômage augmentera à court terme avant de s’améliorer.