Le plan de garde de Biden est mauvais pour les familles

Dans sa première allocution au Congrès, le président Biden a proposé de dépenser 225 milliards de dollars supplémentaires pour la garde d’enfants. Cela s’ajoute aux 40 milliards de dollars que l’administration dépense déjà dans le cadre du «renflouement» des fournisseurs de services de garde d’enfants dans le plan de sauvetage américain de M. Biden, et aux 10,3 milliards de dollars que le gouvernement fédéral dépense normalement pour les subventions à la garde d’enfants. Le nouveau plan, présenté comme un effort pour aider les familles à revenu faible ou moyen, mettrait l’Amérique sur la voie de devenir une société où l’État assume une grande partie des soins aux jeunes enfants. De nombreux républicains ont hésité au prix de l’explosion des dépenses de M. Biden, mais dans ce cas, la substance compte plus que l’argent. Une expansion spectaculaire de la garde d’enfants est une mauvaise affaire pour les parents américains. Plus important encore, c’est une mauvaise affaire pour les enfants américains.

La critique de l’approche Biden suscite le mépris immédiat de certains milieux d’élite. Emily Oster, économiste à l’Université Brownfait valoir que les critiques de la proposition de M. Biden «ne sont pas étayées par les données. . . . La garde d’enfants n’est pas «terrible pour les enfants». «L’essentiel n’est pas que la« garde d’enfants »soit mauvaise pour les enfants, mais que le gouvernement fédéral pousse un grand nombre d’enfants à la garderie. Ce sont deux choses différentes, qui soulèvent des questions radicalement différentes. Par exemple, comment pouvons-nous garantir des installations sûres et des soignants compétents pour des millions d’enfants supplémentaires transférés brusquement dans des services de garde? Pas un défi logistique insignifiant.

De plus, les données empiriques disponibles contredisent l’argument de Mme Oster. En 1997, le gouvernement provincial du Québec a commencé à offrir des services de garde d’enfants pour 5 dollars canadiens par jour à toutes les familles, quel que soit leur revenu. Près de deux décennies plus tard, les économistes Michael Baker, Kevin Milligan et Jonathan Gruber ont constaté que les enfants de familles biparentales qui participaient présentaient une augmentation significative de l’anxiété, de l’agressivité et de l’hyperactivité. Ces effets ont persisté – et même augmenté – à mesure qu’ils atteignaient l’âge adulte. L’état de santé et la satisfaction à l’égard de la vie autodéclarés ont considérablement diminué. Les garçons qui ont participé étaient plus susceptibles de commettre des crimes. C’était, pour le dire franchement, un désastre pour les enfants du Québec.

Certains défenseurs soutiennent que l’échec du Québec prouve simplement que des soins de mauvaise qualité produisent des résultats de mauvaise qualité, ce qu’ils pensent que les États-Unis pourraient sûrement éviter. Cela ne tient pas compte de l’échec persistant du gouvernement fédéral à fournir des soins de haute qualité au nombre relativement restreint d’enfants bénéficiant du programme Head Start de 10 milliards de dollars. Il ignore également que même des services de garde de haute qualité aux États-Unis sont liés à des résultats sociaux et émotionnels négatifs pour les enfants qui passent beaucoup de temps dans des établissements de soins. Une importante étude longitudinale menée par l’Institut national de la santé infantile et du développement humain a révélé que plus les nourrissons et les tout-petits passent de temps dans des soins non familiaux, plus ils sont susceptibles d’adopter un comportement agressif, désobéissant ou à risque.

Cela ne veut pas dire que la garde d’enfants est mauvaise pour tous les enfants. La recherche montre que des soins de haute qualité sont souvent bénéfiques pour les enfants issus de foyers défavorisés. Mais les jeunes enfants de foyers moyens et sains peuvent être lésés en passant de longues heures à la garde des enfants. Le fait de déplacer des millions de jeunes enfants hors de chez eux vers des services de garde de groupe non parentaux aura des effets négatifs involontaires sur le bien-être émotionnel et social des enfants.

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