Le rôle de la bonne gouvernance dans l’éradication de la pauvreté et la promotion du développement

Selon l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, « la bonne gouvernance est peut-être le facteur le plus important pour éradiquer la pauvreté et promouvoir le développement ». En effet, comme l’a expliqué John Mukum Mbaku, chercheur principal non résident de l’Africa Growth Initiative, dans son article Foresight Africa 2020 « Une bonne gouvernance inclusive est impérative pour l’avenir de l’Afrique », sans une bonne gouvernance inclusive, l’Afrique n’atteindra pas ses objectifs sociaux et économiques.

Bien que l’Afrique ait fait des progrès vers la démocratie et la bonne gouvernance (Figure 1), de nombreux défis persistent et des réformes sont encore nécessaires dans de nombreux pays, affirme Mbaku.

Figure 1. La diffusion de la démocratie en Afrique subsaharienne stagne depuis le milieu des années 2000

Figure 1. La diffusion de la démocratie en Afrique subsaharienne stagne depuis le milieu des années 2000

Source : Ordu, A., & Golubski, C. (Eds). (2020). Foresight Africa : Priorités prioritaires pour le continent en 2020-2030. Washington, DC : Brookings Institution.

Fait important, comme l’explore Mbaku, un manque de réformes démocratiques et de bonne gouvernance nuit à la capacité d’un État à assurer la paix et la sécurité ainsi que la croissance économique nécessaire pour lutter contre la pauvreté. En d’autres termes, écrit-il, l’absence de bonne gouvernance empêche trop souvent les pays africains de créer et de maintenir une coexistence pacifique, entravant ainsi la croissance économique étant donné que la création de richesses et la croissance sont intimement liées à la paix et à la sécurité.

Il termine par des recommandations pour réussir à soutenir une bonne gouvernance inclusive. Plus précisément, il déclare que les pays devraient lutter pour une structure de gouvernance qui aborde la coexistence pacifique et le développement économique, les inégalités, le changement climatique, les pandémies et la coopération régionale. Pour ce faire, il propose cinq recommandations :

  1. Les pays en crise ou en sortie de crise doivent s’engager élaboration d’une constitution axée sur le processus et produire des principes constitutionnels pour informer et guider les rédacteurs tout en se prémunissant contre les abus de pouvoir.
  2. Les pays qui ont une constitution progressiste et inclusive sous-tendue par la séparation des pouvoirs devraient s’engager dans dialogue national pour aider les citoyens à comprendre et à apprécier l’importance de la constitution à la gouvernance et aux droits de l’homme.
  3. Avec l’aide de la société civile, tous les pays devraient développer et mettre en œuvre programmes d’éducation qui aident les citoyens à comprendre et à apprécier la constitution et à reconnaître la loi comme un outil pour résoudre les conflits.
  4. Toutes les administrations devraient s’engager dialogue régulier pour revoir les questions de gouvernance importantes et s’assurer que la gouvernance est inclusive des femmes et des jeunes.
  5. Les citoyens devraient être impliqués dans la formation des environnements institutionnels et juridiques pour la transformation de l’architecture de gouvernance de l’Afrique au cours de la prochaine décennie.

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