Le taux de chômage au Canada augmente à 5,7 % alors que l'embauche ralentit

Le taux de chômage au Canada augmente à 5,7 % alors que l’embauche ralentit

Plus d’un an et demi après que la Banque du Canada a commencé à augmenter les taux d’intérêt pour calmer l’économie et maîtriser l’inflation, le marché du travail en ressent les effets.

L’économie canadienne a créé 18 000 emplois en octobre, contre 63 800 en septembre, alors que le taux de chômage a augmenté de 0,2 % à 5,7 %, selon les données publiées vendredi par Statistique Canada.

Le taux de chômage augmente lentement et devrait atteindre 6 % d’ici la fin de l’année.
Les gains d’emploi d’octobre ont continué d’être éclipsés par la croissance démographique du Canada. Cette année, l’emploi a augmenté de 28 000 par mois en moyenne alors que la population, alimentée par l’immigration, a augmenté de 81 000 par mois.

Avec des conditions financières restrictives, les entreprises ont du mal à emprunter et à embaucher. Les ménages, confrontés à une forte hausse des taux d’intérêt hypothécaires et du coût de la vie, réduisent leurs dépenses.

Dans cet environnement macroéconomique caractérisé par des incertitudes et des ajustements sur la voie de la stabilité des prix, on s’attend à une certaine volte-face, l’économie créant beaucoup d’emplois certains mois et moins d’autres.

Mais dans l’ensemble, la réduction de la consommation des ménages et des investissements des entreprises se traduit par une diminution du nombre d’emplois.

Les personnes actuellement au chômage et celles qui viennent d’entrer sur le marché du travail ont plus de mal à trouver du travail à mesure que la demande de main-d’œuvre diminue. Même si les entreprises ne subissent pas de licenciements massifs, le gel des embauches devient la norme.

Taux de chômage au Canada

La croissance des salaires des employés permanents a atteint 5 % sur une base annuelle, ce qui est encore plus élevé que ce que souhaite voir la Banque du Canada, mais il s’agit toujours de la première baisse en trois mois.

La croissance des salaires a dépassé l’inflation depuis février, ce qui rend difficile pour les employeurs d’embaucher, de retenir les talents tout en maintenant leurs marges bénéficiaires, d’autant plus que la volonté de dépenser des consommateurs diminue.

Et même si la croissance des salaires reste supérieure à l’inflation, les Canadiens ont toujours du mal à faire face aux prix qui augmentent depuis le début de 2021. Statistique Canada a rapporté qu’un Canadien sur trois a eu du mal à subvenir à ses besoins financiers en octobre. Le coût de la vie élevé est un facteur important du ralentissement de l’économie, alors que les travailleurs négocient des salaires plus élevés.

Les données

Les secteurs de la production de biens et de services ont enregistré des gains modestes, le secteur de la production de biens ayant ajouté 7 500 emplois et celui des services, 10 000 emplois.

La construction a enregistré le plus de gains, avec 23 000 emplois, annulant la perte de septembre. Dans l’ensemble, le secteur de la construction a perdu des emplois cette année, car la hausse des taux d’intérêt signifie que moins de projets sont lancés.

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Alors que l’offre de logements et les infrastructures publiques du Canada sont mises à rude épreuve sous la pression de la croissance démographique, le ralentissement de l’activité de construction ne fera qu’ajouter à la pression.

Le commerce et l’industrie manufacturière ont diminué respectivement de 21 700 et 18 800 emplois, ce qui suggère un ralentissement de l’activité économique à l’échelle mondiale. La demande chinoise a été atone ces derniers mois, alors même que l’économie américaine continue de dépasser les attentes.

L’information, la culture et les loisirs ont également créé 20 900 emplois, l’industrie étant l’une des rares à rester résiliente dans un environnement où les taux sont élevés.

Les plats à emporter

Combiné aux données du produit intérieur brut de cette semaine, le rapport sur l’emploi d’octobre a montré que les hausses de taux de la Banque du Canada refroidissent l’économie et qu’aucune autre augmentation de taux ne serait nécessaire.

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