Les ambitions climatiques de Biden sont trop coûteuses pour les électeurs

Note de l’éditeur : à l’approche de la conférence mondiale sur le climat de novembre à Glasgow, des faits importants sur le changement climatique ne font pas toujours partie de la couverture médiatique dominante. Nous sommes là pour vous aider. Chaque jeudi, le contributeur Bjorn Lomborg fournira des informations importantes afin que les lecteurs puissent mieux comprendre les véritables effets du changement climatique et les coûts réels de la politique climatique.

Les politiciens du monde entier promettent régulièrement des réductions sans précédent des émissions de carbone, mais font peu mention du coût, couvrant souvent de vives projections d’emplois verts. Pourtant, les dommages économiques que ces politiques causeraient sont bien plus importants que ce que la plupart des électeurs toléreraient, tandis que les avantages climatiques sont moindres que beaucoup ne l’imaginent.

Le coût annuel des promesses auxquelles le président Obama a souscrit dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat aurait atteint environ 50 milliards de dollars en 2030, soit environ 140 dollars par personne. De nombreuses études montrent que les Américains sont prêts à payer quelques centaines de dollars par an pour remédier au changement climatique, mais ces données sont fortement faussées par une petite minorité prête à dépenser des milliers de dollars. Un récent sondage du Washington Post a révélé qu’une majorité d’Américains voteraient contre une taxe climatique annuelle de 24 $ sur leurs factures d’électricité. Même s’ils remettaient 140 $, cela leur achèterait peu. Si l’accord de M. Obama était maintenu jusqu’en 2100, il réduirait les températures mondiales d’un minuscule 0,06 degré Fahrenheit.

Le président Biden préconise des politiques climatiques beaucoup plus fortes avec des prix beaucoup plus élevés. Avant son élection, il avait promis de consacrer 2 000 milliards de dollars sur quatre ans aux politiques climatiques, soit l’équivalent de 1 500 dollars par personne et par an. Et la promesse actuelle de M. Biden – une réduction de 100 % des émissions de carbone d’ici 2050 – sera encore plus phénoménale.

Une nouvelle étude publiée dans Nature révèle qu’une réduction de 95 % des émissions de carbone américaines d’ici 2050 coûtera annuellement 11,9 % du produit intérieur brut des États-Unis. Pour mettre cela en perspective : les dépenses totales en matière de sécurité sociale, d’assurance-maladie et de Medicaid se sont élevées à 11,6 % du PIB en 2019. Le coût annuel pour tenter d’atteindre l’objectif de M. Biden passera à 4 400 milliards de dollars d’ici 2050. C’est plus que tout ce que représente le gouvernement fédéral. devrait générer cette année des recettes fiscales. Il se décompose à 11 300 $ par personne et par an, soit près de 500 fois plus que ce qu’une majorité d’Américains est prête à payer.

Bien que les États-Unis soient actuellement le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, le fait que les États-Unis atteignent le zéro net aurait peu d’importance pour la température mondiale. Si tout le pays devenait neutre en carbone demain, le modèle climatique standard des Nations Unies montre que la différence d’ici la fin du siècle serait une réduction à peine perceptible de la température de 0,3 degré Fahrenheit. En effet, les États-Unis représenteront une part de plus en plus réduite des émissions à mesure que les populations de la Chine, de l’Inde et de l’Afrique augmenteront et s’enrichiront.

Comme l’a déclaré le ministre indien de l’Énergie Raj Kumar Singh lors d’une récente conférence sur le climat, le zéro net est un « tarte dans le ciel » et « vous ne pouvez pas empêcher » les pays en développement d’utiliser de plus en plus de combustibles fossiles. Une solution climatique réaliste se concentrerait plutôt sur l’innovation pour faire baisser le prix d’une énergie plus propre à un prix que les électeurs américains et indiens sont prêts à payer.

M. Lomborg est président du Consensus de Copenhague et chercheur invité à la Hoover Institution. Son dernier livre est « False Alarm: How Climate Change Panic Costs Us Trillions, Hurts the Poor, and Fails to Fix the Planet ».

Les mauvais choix politiques contribuent à la crise de l’approvisionnement énergétique. Photo : Presse associée

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Paru dans l’édition imprimée du 14 octobre 2021.

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