Les entités ad hoc mettent en lumière les moteurs de l’investissement étranger direct – Blog du FMI

Par Evrim Bese Goksu, Theo Bikoi et Padma Hurree Gobin

La sagesse conventionnelle sur les flux de capitaux veut que l’investissement direct étranger soit à long terme, tandis que les titres et autres flux peuvent être plus volatils. Cependant, comme le concluent Olivier Blanchard et Julien Acalin, une grande partie des investissements directs étrangers mesurés peuvent être des flux entrant et sortant d’un pays en route vers une destination finale. Qu’est-ce qui explique cela ? La réponse est les entités ad hoc (SPE).

Les SPE sont des entités juridiques créées pour obtenir des avantages spécifiques d’une économie d’accueil, dans laquelle elles ont peu ou pas d’emploi, de présence physique ou de production. Ils sont généralement mis en place pour bénéficier de faibles taux d’imposition, mais peuvent être établis pour d’autres raisons telles qu’un accès plus facile aux marchés des capitaux, aux services financiers et à une main-d’œuvre qualifiée. Parce qu’ils ont peu ou pas d’impact sur l’économie, ces flux financiers peuvent fausser la véritable image de l’activité économique fournie par les chiffres de l’investissement direct étranger. La mesure directe des flux des SPE aide à résoudre ce problème.

Une nouvelle base de données du FMI mesure pour la première fois les flux transfrontaliers et les positions des SPE résidant dans 26 économies participantes, sur la base d’une définition internationale. En utilisant la base de données, notre graphique de la semaine décompose les investissements directs étrangers dans ces économies. Les positions d’investissements directs étrangers acheminées par les SPE résidentes dans certains endroits sont remarquablement élevées, au Luxembourg, elles sont 45 fois la taille de son économie, 30 fois à Maurice et 28 fois aux Bermudes.

Comme indiqué dans un récent blog du FMI, certains des principaux bénéficiaires mondiaux d’investissements étrangers directs disposent d’importants stocks financiers, notamment ceux qui transitent par des EVS. À cette fin, cette nouvelle base de données est une étape majeure vers l’amélioration de la transparence et de la comparabilité des statistiques du secteur extérieur en comblant les lacunes dans les données, notamment pour mieux comprendre les changements potentiels dus au nouvel accord mondial sur l’impôt sur les sociétés.

La base de données reflète une méthodologie internationalement reconnue, approuvée par le Comité des statistiques de la balance des paiements du FMI dans un rapport de 2018. Il complète les statistiques SPE diffusées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Office statistique de l’Union européenne, Eurostat, pour leurs pays membres.

Cette publication de la base de données sera suivie de mises à jour annuelles avec une couverture nationale accrue, y compris pour les économies de l’UE où la déclaration des données SPE deviendra obligatoire cette année.

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