Mises à jour post-électorales, le Nigéria ratifie la ZLECAf et les troubles persistants en Éthiopie

Mises à jour postélectorales en Côte d’Ivoire, en Guinée et en Tanzanie

Mercredi 11 novembre, le Président nouvellement réélu de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a rencontré l’un des principaux dirigeants de l’opposition, Henri Konan Bedie, pour tenter d’éviter une crise dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le mois dernier, aux côtés d’un autre candidat de l’opposition, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, Bedie avait appelé ses partisans à boycotter l’élection controversée qui a connu des violences de part et d’autre. Après la rencontre avec Ouattara cette semaine, Bedie a déclaré que les deux hommes «ont brisé le mur de glace, de silence», et que les deux continueraient à se rencontrer à l'avenir. N’Guessan, en revanche, a été arrêté samedi pour avoir tenté de former un gouvernement rival. Selon al-Jazeera, les procureurs ivoiriens poursuivent également des accusations de «terrorisme» contre plus d’une douzaine de partisans de N’Guessan.

Le dimanche 8 novembre, la Cour constitutionnelle guinéenne a confirmé la réélection du Président Alpha Condé pour un troisième mandat controversé malgré des informations faisant état d’irrégularités et de restrictions préalables aux passages de frontières et à l’utilisation d’Internet et du téléphone. La réaction de la communauté internationale aux résultats des élections a été variable, les pays voisins et la Chine reconnaissant largement Condé comme le vainqueur tandis que les États-Unis et la France, entre autres, ont exprimé des doutes. Les protestations contre les résultats se sont poursuivies depuis les élections, certaines se terminant par des violences. Mercredi, les forces de sécurité ont arrêté plus de 100 militants opposés aux résultats, dont le vice-président du principal parti d’opposition du pays.

Pendant ce temps, la Tanzanie continue de faire face à des différends postélectoraux. Le mardi 10 novembre, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a publié une déclaration dans laquelle elle était «troublée par les informations faisant état d'intimidation et de harcèlement continus contre les dirigeants et membres de l'opposition» et que «au moins 150 dirigeants et membres de l'opposition ont été arrêtés 27 octobre en Tanzanie continentale et à Zanzibar. » La majorité des personnes arrêtées ont été libérées. Pendant ce temps, mardi également, le chef de l'opposition tanzanienne Tundu Lissu a quitté le pays pour la Belgique. Lissu était resté dans la résidence de l'ambassadeur d'Allemagne dans le pays à la suite de sa défaite électorale d'octobre et de son arrestation ultérieure par les autorités tanzaniennes pour avoir appelé à des manifestations contre une élection marquée par des irrégularités. Alors qu'après l'élection, il a déclaré craindre pour sa vie, Lissu, qui a été victime d'une tentative d'assassinat infructueuse en 2017, a souligné que son départ n'était pas de «fuir le pays», mais plutôt de partir pour un traitement médical.

Le conflit brassicole de l’Éthiopie s’aggrave

L’instabilité et les combats dans la région éthiopienne du Tigré se sont poursuivis cette semaine, entraînant la mort de centaines de personnes et le déplacement de milliers de personnes. Depuis que le président éthiopien Abiy Ahmed a annoncé le 4 novembre que les communications avaient été coupées et que des troupes s'étaient déployées au Tigré, environ 11 000 personnes – dont la moitié sont des enfants – ont fui le pays vers le Soudan, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) . L'ONU a également indiqué que le blocage des communications et les fermetures de routes compliquaient les efforts de secours, y compris la livraison de nourriture et de produits de santé.

Bien que le ministre éthiopien des Affaires étrangères Demeke Mekonnen ait déclaré vendredi que le conflit se terminera «dans un laps de temps très court», le NPR note que certains craignent qu'un conflit prolongé ne déstabilise la sécurité de la région. Les informations de première main faisant état de violences de la part de l’Érythrée n’ont pas apaisé la crainte que l’Érythrée, qui reste en désaccord avec le parti au pouvoir de Tigray, ne soit entraînée dans le conflit deux ans seulement après avoir conclu un accord de paix capital avec le gouvernement d’Ahmed. En outre, les experts craignent également que le conflit du Tigré ne détourne les troupes éthiopiennes des opérations de lutte contre les groupes militants en Somalie. De plus, l'Union africaine (UA) a limogé son responsable de la sécurité, le natif éthiopien et Tigrayan Gebreegziabher Mebratu Melese, à la suite de plaintes du gouvernement éthiopien selon lesquelles il était déloyal envers le pays.

Le Nigéria ratifie l'Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf)

Mercredi, le Nigéria a ratifié la ZLECAf, selon le Conseil exécutif fédéral (FEC) du pays, le 31e pays à le faire. L’approbation de l’accord par la plus grande économie du continent est une étape importante dans la réalisation de la zone de libre-échange, qui couvrira à terme 1,3 milliard de personnes et 3,4 milliards de dollars d’activité économique. Le Nigéria avait réfléchi à la décision de ratifier car il examinait les plaintes des entreprises locales selon lesquelles l'accord de libre-échange entraînerait un afflux de produits chinois et européens via d'autres pays africains, ce qui réduirait la concurrence intérieure.

Malgré la ratification de l'accord de libre-échange, le Nigéria a annoncé qu'il maintiendrait ses frontières terrestres avec le Bénin, le Cameroun et le Niger fermées dans le but de réduire la contrebande de produits agricoles. Il reste à voir si le Nigéria modifiera sa politique frontalière avant l'entrée en vigueur de la ZLECAf à compter du 1er janvier 2021. Notamment, alors que 31 pays ont à la fois signé et ratifié l'accord, 23 autres l'ont signé mais pas encore ratifié. L'Érythrée reste le seul pays de l'Union africaine à ne pas avoir signé la ZLECAf.

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