Risque de biodiversité, capital naturel et pratique actuarielle

Un nouveau programme de travail intersectoriel a été lancé par le chercheur du CUSP, Aled Jones, en collaboration avec l’Institut et la Faculté des actuaires, pour faire avancer une série d’activités, notamment des réflexions, des webinaires et un engagement externe afin d’assurer l’engagement proactif de la profession actuarielle avec l’importance, les dangers et les impacts des risques mondiaux pour la biodiversité. Ce blog présente l’ordre du jour et a été préparé par le groupe de travail sur la biodiversité et le capital naturel, un groupe de bénévoles travaillant sous l’égide du Conseil de la durabilité de l’IFoA. Les membres sont : le co-chercheur du CUSP, Aled Jones (président), Ryan Allison, Georgi Bedenham, Bhavin Bharadwa, Alex Darsley, Joseph Clyde et Nick Spencer. Le texte est apparu pour la première fois sur le Site Internet de l’IFOA.

La biodiversité est l’un des cinq principaux risques mondiaux

Il existe plus de 10 millions d’espèces différentes d’animaux, de plantes, de champignons et de micro-organismes sur terre, et l’humanité dépend de cette biodiversité pour survivre et prospérer. Des études récentes ont suggéré que la dégradation massive des habitats naturels a entraîné la perte d’une proportion importante de la biodiversité d’origine dans le monde, les populations mondiales d’espèces sauvages ayant diminué jusqu’à 60 % au cours des 50 dernières années (une extinction de masse). Dans son rapport sur les risques mondiaux 2020, le Forum économique mondial a classé la perte de biodiversité et l’effondrement des écosystèmes parmi les cinq principaux risques mondiaux en termes de probabilité et d’impact. Pour mettre en contexte, cela est plus élevé que les pandémies, les cyberattaques ou les crises financières.

Les actuaires sont bien placés pour considérer les impacts des risques pour la biodiversité

Les services rendus par la nature, sous-tendus par la biodiversité, soutiennent nos économies mais sont souvent tenus pour acquis. Par conséquent, saper ces services pose un risque non seulement écologique, mais financier. Les impacts économiques et financiers de la perte de biodiversité sont difficiles à quantifier en raison de leur nature à long terme, incertaine et intangible, ce qui signifie que les actuaires sont bien placés pour contribuer. Ces risques auront un effet significatif sur les principaux domaines de travail actuariel et devraient donc être pris en compte lorsque nous effectuons nos travaux. Il s’agit d’un sujet important sur lequel il y a eu peu de discussions actuarielles à ce jour. Il inclura des concepts tels que le capital naturel et la valorisation des services écosystémiques qui sont largement contestés notamment en raison du recours à la financiarisation et à la monétisation de la nature.

L’approche du capital naturel a été défendue par le gouvernement britannique ainsi que par divers groupes d’entreprises. Ceci est controversé pour certaines ONG et la communauté internationale car ils pensent que cela entraîne des conséquences inattendues, notamment une détérioration potentielle des résultats en matière de biodiversité et une augmentation des inégalités financières mondiales. Des outils capables d’évaluer l’impact des décisions/investissements/projets sur l’environnement en termes de coûts et d’avantages doivent être développés alors que nous évoluons potentiellement vers la conservation et une économie à faibles émissions de carbone.

Document initial sur l’importance de la biodiversité pour les actuaires et les domaines de développement futur

Un groupe de travail a été constitué pour accompagner la réflexion dans ce domaine au sein de l’Institut et nous publions aujourd’hui une première prise de position. Cela rassemble nos réflexions (collectives) sur le contexte politique et réglementaire ainsi que les implications pour les travaux actuariels soulignant la matérialité du risque, le devoir professionnel et l’intérêt public. Il considère également le concept de capital naturel que nous étudierons plus en détail pour voir comment/s’il peut être utile à la profession actuarielle.

Sur la base de ce travail, nous entendons :

  • Galvaniser la discussion et le débat au sein de la communauté actuarielle sur ce sujet important.
  • Développez des réflexions sur le capital naturel, les mesures d’évaluation, la biodiversité et la justice et le risque de zoonose.
  • Construire un programme de webinaires et de blogs autour de la conférence de la Convention sur la diversité biologique à Kunming, en Chine, du 17 au 30 mai 2021.
  • Développer des ressources pédagogiques
  • Développez le dossier d’une étude de recherche plus détaillée sur l’approche du « capital naturel » (pour et contre) et les exigences en matière de données.
  • Fournir des contributions aux initiatives commerciales à venir et aux consultations gouvernementales, le cas échéant.

COVID-19 offre une toile de fond particulièrement importante pour entamer ces discussions. La transmission du virus de l’animal à l’homme n’est pas rare, mais a bien sûr rarement un impact mondial aussi important que le COVID-19. Cependant, comment les actuaires devraient-ils inclure le risque de pandémie mondiale dans leur registre des risques systémiques ?.

Nous espérons que ce document est une introduction utile et s’il vous plaît, surveillez les futurs travaux dans les mois à venir.

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