Briser le Big Tech Bad – WSJ


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denis charlet/Agence France-Presse/Getty Images

Lorsque les législateurs et les régulateurs vont trop vite, ils cassent les choses. Mais alors la rupture semble être le point principal d’un groupe bipartite de sénateurs poussant une législation qui punirait les entreprises Big Tech. Le projet de loi a reçu peu de débats, mais le chef de la majorité Chuck Schumer veut organiser un vote illico.

Les entreprises géantes ont toujours émergé pendant les époques de bouleversements technologiques. Mais leur domination s’est estompée au fil du temps au milieu de la concurrence ou des erreurs commerciales – pensez à General Motors,

Sears, Xerox,

ou IBM.

Notez que les actions des Big Tech ont plongé cette année en partie à cause du ralentissement de la croissance et du resserrement monétaire.

En janvier, le comité judiciaire du Sénat a voté 16 contre 6 pour faire avancer la loi américaine sur l’innovation et le choix en ligne, au nom trompeur. Le projet de loi a six co-sponsors républicains. Certains républicains veulent s’en prendre aux entreprises technologiques pour censurer les conservateurs tout en se faisant passer pour les défenseurs des petites entreprises.

Nous avons critiqué les plateformes Big Tech autant que quiconque pour avoir étouffé le débat politique. Mais les États expérimentent une législation pour réprimer la censure, et l’offre d’Elon Musk pour acheter Twitter est une solution de marché. Alors que les entreprises se livrent parfois à des pratiques anticoncurrentielles, les régulateurs de la concurrence et les tribunaux sont équipés pour y faire face en vertu de la législation en vigueur. Le projet de loi du Sénat créera plus de problèmes qu’il n’en résoudra.

Le projet de loi habilite la Federal Trade Commission et le ministère de la Justice à restreindre les pratiques commerciales des « plates-formes couvertes ». Le projet de loi capturerait initialement Amazon,

Alphabet (Google), Pomme,

Méta (Facebook), Microsoft,

Tencent (WeChat) et ByteDance (TikTok), bien qu’il puisse éventuellement en balayer d’autres, notamment Twitter et Walmart.

Il serait interdit à ces plateformes de donner la « préférence » à leurs propres produits ou services. Les régulateurs auront un large pouvoir discrétionnaire pour décider ce que cela signifie. Amazon privilégie-t-il son propre service de distribution en offrant une livraison gratuite en deux jours à ses membres Prime ? Apple privilégie-t-il son navigateur Safari en le pré-installant sur les iPhones ?

Les entreprises technologiques devraient repenser leurs plates-formes pour éviter les plaintes des régulateurs et des concurrents. En conséquence, les abonnés Amazon Prime pourraient également ne pas être autorisés à diffuser gratuitement des films et des émissions de télévision originaux d’Amazon ou à bénéficier d’une livraison gratuite en deux jours. Une foule de services qui profitent aux consommateurs pourraient disparaître sur la base d’un caprice bureaucratique.

Le favoritisme de Google pour ses propres produits dans la recherche a naturellement irrité les petits rivaux. Mais rien n’empêche les utilisateurs d’aller directement sur des sites comme Yelp ou Expedia,

qui peut également poursuivre Google pour avoir abusé de sa position dominante en matière de recherche afin de restreindre la concurrence.

Le projet de loi obligerait également les plateformes à rendre leurs produits interopérables avec leurs concurrents. Cela serait techniquement difficile, voire impossible dans certains cas, et pourrait rendre les produits moins fonctionnels. Cela réduirait la cybersécurité, car les États-Unis sont de plus en plus attaqués par des pirates, y compris des acteurs étatiques. S’assurer que les plates-formes sont interopérables pourrait permettre aux cyber-voleurs de voler plus facilement les données des utilisateurs. Apple devra peut-être autoriser les magasins d’applications et les applications concurrents sur les iPhones, qu’ils offrent une protection de sécurité inférieure à la moyenne.

Le projet de loi indique que ses mandats ne s’appliquent pas s’ils entraînent un « risque de cybersécurité significatif », mais il incomberait aux plates-formes de prouver que leurs fonctionnalités sont nécessaires pour protéger la sécurité ou la confidentialité, ou « maintenir ou améliorer considérablement la fonctionnalité de base ». » de leurs plateformes. Bref, les plateformes se rendraient coupables de comportements anticoncurrentiels à moins qu’elles ne prouvent leur innocence.

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Une ironie est que Meta, le parent de Facebook que les politiciens abhorrent, pourrait être le moins lésé par les interdictions de conduite du projet de loi, car il propose moins de produits intégrés. Facebook pourrait en bénéficier car il pourrait être en mesure de développer une boutique d’applications concurrente pour les iPhones. Apple pourrait être contraint de transmettre les données des utilisateurs à Facebook.

Il est difficile de prédire comment les régulateurs appliqueraient les interdictions de conduite et les mandats du projet de loi. Mais il ne fait aucun doute que le projet de loi créerait une énorme incertitude qui ralentirait l’innovation américaine. Cela toucherait l’industrie technologique américaine alors même que Pékin renonce à son assaut antitrust contre les géants chinois de la technologie après avoir découvert les dommages qu’il a causés à son économie.

Certains sénateurs républicains qui ont soutenu le projet de loi au sein de la commission judiciaire se sont longtemps et à juste titre plaints d’un état administratif excessif. Pourtant, le projet de loi donnerait aux régulateurs antitrust un énorme pouvoir discrétionnaire pour interpréter des dispositions vagues. Un vote du Sénat en dira long sur les priorités économiques du sénateur texan Ted Cruz, entre autres.

L’économie américaine souffre de l’inflation, les taux d’intérêt augmentent et une récession est possible. La dernière chose dont l’Amérique a besoin est un nouveau choc réglementaire de la part du Congrès.

Rapport éditorial du journal: Biden dit que les électeurs devraient vaincre les républicains qui ne sont pas d’accord avec lui. Images : AP/AFP/Getty Images Composition : Mark Kelly

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Paru dans l’édition imprimée du 6 juin 2022.

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