« Notre seul intérêt national vital en Afghanistan », a déclaré le président Biden il y a deux semaines, « reste aujourd’hui ce qu’il a toujours été : empêcher une attaque terroriste contre la patrie américaine ». Pour empêcher une telle attaque, M. Biden et le Congrès devraient s’employer rapidement à priver les talibans et leurs alliés d’Al-Qaïda des ressources nécessaires aux attaques contre la patrie américaine.
Alors que les talibans font l’objet de sanctions antiterroristes américaines depuis des années, le nouveau contrôle du groupe sur les institutions gouvernementales et les ressources nationales afghanes augmentera considérablement sa richesse et son influence. Si la banque centrale, les ministères et les agences du nouveau gouvernement taliban ne sont pas explicitement soumis aux sanctions américaines, les talibans pourront mieux utiliser cet argent à leur guise. Selon un rapport du Conseil de sécurité des Nations Unies de 2020, avant leur prise de contrôle de l’Afghanistan, les talibans exploitaient un réseau financier sophistiqué qui générait entre 300 et 1,5 milliard de dollars par an, principalement à partir de l’exploitation minière illicite, de la production et du trafic de stupéfiants et de la taxation dans les zones qu’ils contrôlaient. . Toutes ces sources de revenus sont susceptibles de croître énormément à mesure que les talibans consolident le contrôle de la quasi-totalité du pays.
Al-Qaïda reste intimement lié aux talibans, de sorte que les ressources du nouveau régime seront disponibles pour les terroristes internationaux engagés. L’armée américaine prévient maintenant que les capacités opérationnelles d’Al-Qaïda augmentent rapidement. Cela ne devrait pas surprendre étant donné que l’un des émirs adjoints des talibans, Sirajuddin Haqqani, est un allié de longue date d’Al-Qaïda et le chef du réseau Haqqani, une organisation terroriste désignée par les États-Unis.
Les lois et réglementations américaines régissant le blanchiment d’argent et le financement illicite ont parcouru un long chemin depuis le 11 septembre. Le Congrès et les administrations successives ont élaboré des sanctions financières sophistiquées ciblant des régimes parrainant le terrorisme comme l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord. Washington devrait appliquer ce qu’il a appris pour isoler le gouvernement taliban et ses alliés terroristes.
Déclarer le nouveau gouvernement afghan comme État parrain du terrorisme imposerait des mesures restrictives au commerce et permettrait aux Américains lésés par les terroristes aidés par les talibans d’intenter une action en justice contre le régime. Le Département d’État devrait également désigner les talibans comme une organisation terroriste étrangère. Alors que les talibans sont actuellement soumis à des sanctions financières en vertu des autorités antiterroristes du département du Trésor, une désignation de FTO freinerait davantage toute interaction avec des entités affiliées aux talibans et exposerait toute personne leur apportant un soutien à des poursuites pénales extraterritoriales et à une responsabilité civile.