La Banque du Canada est loin d’avoir fini de relever ses taux d’intérêt

L’économie canadienne tourne à plein régime; malheureusement l’inflation aussi

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La Banque du Canada en a exagéré intentionnellement en entrant dans la récession de la COVID. Il ne devrait donc peut-être pas être surprenant que les décideurs politiques se bousculent pour suivre une économie qui s’est réchauffée plus rapidement qu’ils ne l’avaient prévu.

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Le gouverneur Tiff Macklem et ses adjoints ont relevé le taux d’intérêt de référence d’un demi-point de pourcentage le 13 avril, une décision agressive, car les banques centrales préfèrent se déplacer par tranches d’un quart de point.

Les décideurs ont également déclaré qu’ils lanceraient un « resserrement quantitatif », ce qui signifie que la banque centrale se retirera en tant que participant actif au marché obligataire. La Banque du Canada a acheté des centaines de milliards de dollars d’obligations pendant la récession pour exercer une pression supplémentaire à la baisse sur les taux d’intérêt et avait réinvesti ce qu’elle avait gagné lorsque ces actifs étaient arrivés à échéance. Le réinvestissement va maintenant s’arrêter.

L’augmentation démesurée des coûts d’emprunt, qui a porté le taux d’intérêt de référence à 1 %, était largement anticipée ; la banque centrale avait télégraphié qu’une inflation plus forte que prévu l’obligerait à accélérer son retour à une fixation plus normale des taux d’intérêt.

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Moins anticipée, peut-être, était la mesure dans laquelle l’économie met à rude épreuve les rênes de la banque centrale. Selon les nouvelles prévisions économiques trimestrielles de la Banque du Canada, le produit intérieur brut augmentera à un taux annuel de 6 % au deuxième trimestre, un taux de croissance auquel on pourrait s’attendre dans les premiers jours d’une reprise, et non au point où la reprise est terminée et le taux de chômage est à son plus bas niveau moderne.

Toute cette croissance serait réjouissante si elle n’était pas accompagnée d’une inflation tout aussi forte. La Banque du Canada a reconnu qu’elle avait sous-estimé l’augmentation de l’indice des prix à la consommation au premier trimestre et prévoit maintenant un gain mensuel moyen de 5,6 %, comparativement à une prévision de 5,1 % en janvier.

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Les décideurs tablent sur une inflation globale moyenne de 5,8% au deuxième trimestre et prévoient que les hausses de prix resteront bien au-dessus de la limite supérieure de leur zone de confort – 1% à 3% – pour le reste de l’année.

La Banque du Canada a déclaré que la guerre en Ukraine était la principale raison pour laquelle elle avait sous-estimé l’inflation. La Russie et l’Ukraine sont de gros exportateurs de pétrole, de gaz naturel, de blé et d’autres matières premières, et les prix de ces intrants importants ont grimpé en flèche depuis l’invasion de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine le 24 février.

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Il est difficile de reprocher au gouverneur de la Banque du Canada de ne pas avoir prévu une guerre en Europe. Mais c’est ce qui s’est passé, et maintenant il doit faire face à un programme de relance d’urgence qui a si bien fonctionné que peu de cicatrices qui se produisent généralement pendant une récession se sont produites cette fois-ci.

En conséquence, l’économie est sortie du ralentissement en tirant à plein régime. Cela crée plus de demande qu’il n’y a d’offre, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les prix au milieu d’une guerre, d’une sécheresse, de fermetures de COVID et de diverses autres perturbations qui ont déjà exercé une pression à la hausse sur les prix.

La Banque du Canada a souligné qu’elle est loin d’être terminée. Ses nouvelles prévisions ont révélé que l’économie fonctionne probablement maintenant à un niveau qui dépasse les estimations de ce qu’elle peut produire sans alimenter l’inflation. Et pourtant, le taux de référence est toujours inférieur à son niveau d’avant la pandémie.

Une deuxième augmentation d’un demi-point lors de la prochaine mise à jour de son taux directeur le 1er juin ne surprendrait personne.

Les décideurs politiques ont déclaré qu’ils craignaient que les ménages et les entreprises n’absorbent l’inflation actuelle en tant que nouvelle norme. La Banque du Canada compte sur sa crédibilité auprès du public pour maintenir les attentes ancrées.

Le truc avec les attentes, c’est que de temps en temps, vous devez étayer vos paroles par des actions. Pour la banque centrale du Canada, c’est probablement l’un de ces moments.

• Courriel : kcarmichael@postmedia.com | Twitter:

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