L’Arabie saoudite se rapproche de l’Iran

Prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane


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AHMED YOSRI/REUTERS

Nous sommes assez vieux pour nous souvenir d’une époque, il y a environ trois ans, où les percées diplomatiques au Moyen-Orient signifiaient de bonnes nouvelles pour les États-Unis. Ce n’est pas le cas avec le dégel des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran vendredi, qui montre le coût de l’hostilité du président Biden envers l’Arabie saoudite. Le prince héritier Mohammed bin Salman, connu sous le nom de MBS.

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Riyad et Téhéran rétablissent leurs relations diplomatiques après les avoir rompues en 2016. L’accord, négocié par la Chine, n’est pas une alliance. Son effet pratique à court terme se limitera probablement à la réouverture des ambassades. Mais l’importance symbolique est difficile à manquer car les démocrates de Washington font tout ce qu’ils peuvent pour harceler et agacer les Saoudiens.

M. Biden est entré en fonction en promettant d’isoler les Saoudiens, en particulier le jeune dirigeant réformiste MBS. Les États-Unis ont interrompu leur soutien à la guerre soutenue par l’Arabie saoudite contre les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen. Il a joué avec la fin des ventes d’armes au Royaume et a cherché à relancer l’accord sur le nucléaire iranien auquel les Saoudiens s’opposent comme une menace pour leur sécurité.

Inquiet du soutien américain, MBS a couvert ses paris sur la sécurité. Il a courtisé la Chine et flirté avec la vente de pétrole en yuans plutôt qu’en dollars, et il a recherché de meilleures relations avec la Russie. Maintenant, le royaume arabe sunnite cherche une détente avec ses voisins persans chiites. Une véritable paix serait bonne pour la région, mais le soutien de l’Iran au terrorisme et aux milices chiites dans les pays arabes suggère que ses promesses sont suspectes.

M. Biden a tenté de réparer les relations avec une visite à Riyad qui comprenait le fameux coup de poing avec MBS. Mais les Saoudiens ne font pas confiance à l’administration Biden ou aux démocrates du Congrès, qui ont menacé de représailles lorsque les Saoudiens ont refusé d’augmenter la production de pétrole l’année dernière.

Le Royaume n’est pas une démocratie, mais comparé à l’Iran c’est la Suisse. Au lieu de s’aliéner les Saoudiens, l’administration Biden pourrait s’efforcer de persuader le Royaume de rejoindre les nations arabes ouvrant des relations avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham.

Le Journal rapporte que les conditions de Riyad pour rejoindre les accords pourraient inclure des garanties de sécurité américaines et un soutien à un programme nucléaire civil. Le premier mérite d’être considéré, car les États-Unis défendraient probablement le Royaume s’il était attaqué sans garanties formelles. L’assurance que l’accord sur le nucléaire iranien est mort et que les États-Unis ne laisseront pas Téhéran acquérir une arme nucléaire aiderait également.

M. Biden se targue de sa capacité à nouer des alliances, mais il l’a raté avec les Saoudiens et nos adversaires en profitent.

Dans une interview avec le chroniqueur de ‘Global View’ Walter Russell Mead, le Premier ministre israélien a souligné les développements en Iran, puis s’est demandé ce qui pourrait arriver s’il devenait la première puissance nucléaire dirigée par l’Islam radical. La réponse, dit-il, est « d’élargir le cercle de la paix ». Images : Reuters/AP/AFP via Getty Images Composite : Mark Kelly

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