L’avertissement de Biden sur Hong Kong

Une femme prend une photo du dernier numéro d’Apple Daily devant un kiosque à journaux où les gens font la queue pour acheter le journal dans une rue du centre-ville de Hong Kong, le 24 juin.


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Vincent Yu/Presse Associée

Ni la Chine ni les autorités de Hong Kong n’ont payé le prix fort pour leur attaque contre l’autonomie de la ville. Cela pourrait changer, comme le suggèrent deux actions utiles de l’administration Biden.

Les États-Unis ont sanctionné sept responsables chinois pour leur rôle dans l’atteinte à la liberté promise par Pékin à Hong Kong. Mais la plus grande nouvelle a été la publication d’un avis aux entreprises soulignant les risques accrus pour les entreprises américaines opérant à Hong Kong aujourd’hui.

L’avis est une publication conjointe des départements de l’État, du commerce, de la sécurité intérieure et du Trésor. Il n’interdit pas aux entreprises de faire des affaires à Hong Kong. Mais il prévient à juste titre que les actions de Pékin comportent « des risques potentiels de réputation, financiers et, dans certains cas, juridiques associés à leurs opérations à Hong Kong ».

Le principal de ces risques est d’enfreindre la nouvelle loi sur la sécurité nationale de Hong Kong. Comme le note l’avis, des ressortissants étrangers, dont un Américain, ont été arrêtés en vertu de cette loi. La NSL indique clairement qu’en vertu de la loi, « un organisme constitué ou non constitué en société, comme une entreprise ou une organisation qui commet une infraction » peut voir sa licence ou sa demande commerciale révoquée. Certaines dispositions s’appliquent également aux infractions commises en dehors de Hong Kong.

L’avis note qu’à partir du 1er août, la loi de Hong Kong permettra aux autorités d’empêcher les gens de partir, y compris les non-résidents. La Chine n’hésite pas à utiliser de tels pouvoirs. Lorsque la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, a été détenue au Canada après une demande d’extradition des États-Unis en 2018, Pékin a répondu en arrêtant deux citoyens canadiens. Ils sont toujours captifs.

L’avis mentionne Apple Daily, un journal populaire dont le propriétaire pro-démocratie, Jimmy Lai, a été arrêté en décembre et est en prison en attendant son procès pour des accusations de sécurité nationale. Et il rappelle aux entreprises que les sanctions américaines contre les responsables chinois et hongkongais « peuvent entraîner des sanctions civiles et pénales » pour les entreprises qui font affaire avec eux.

Les autorités chinoises et hongkongaises prétendent que leur répression de l’état de droit et de la dissidence n’aura aucun effet sur la viabilité de Hong Kong en tant que centre international pour le commerce et la finance. L’avis de Biden est un rappel sobre à quel point cette croyance est creuse et à courte vue. Les entreprises américaines ne peuvent pas dire qu’elles n’ont pas été prévenues.

Main Street : Si Joe Biden a l’intention de rivaliser avec Pékin, Milton Friedman offre certainement encore un modèle plus convaincant que de simplement copier l’approche dirigée par le gouvernement de Xi Jinping. Images : AP/Getty Images Composite : Mark Kelly

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Paru dans l’édition imprimée du 17 juillet 2021.

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