Le Canada supprime 30 600 emplois : ce que disent les économistes

L’économie perd 30 600 postes en juillet, s’ajoutant aux 43 200 perdus en juin

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La lecture de l’emploi au Canada en juillet a surpris les économistes avec une perte de 30 600 postes plutôt qu’un gain prévu de 15 000 pour le mois.

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Malgré la lecture négative faisant suite à une baisse encore plus importante en juin, le taux de chômage est resté à son creux historique de 4,9 % basé, selon Statistique Canada, sur une baisse du taux d’activité au Canada.

« Le marché du travail canadien n’est pas en désarroi », ont déclaré les économistes de la Banque Nationale Kyle Dahms et Alexandra Ducharme, dans leur commentaire sur l’emploi, notant que depuis le début de l’année, le secteur privé a ajouté 110 000 postes. La paire a déclaré qu’elle continuait de voir «la résilience de l’économie canadienne», ce qui en faisait des valeurs aberrantes parmi les autres analystes des grandes banques.

Après avoir digéré les chiffres de juillet, la plupart des économistes semblent avoir retenu deux récits :

  • La Banque du Canada ne sera pas dissuadée d’augmenter davantage les taux, et peut-être avec une autre hausse plus importante que la normale.
  • La lecture des emplois de juillet laisse entrevoir une économie qui commence à « s’essouffler ».

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Voici les économistes dans leurs propres mots :

Rishi Sondhi, Services économiques TD

« C’est deux fois de suite en termes d’impressions d’emplois faibles, et l’emploi a maintenant enregistré une baisse moyenne de 11 000 au cours des trois derniers mois. Cela est conforme à notre point de vue selon lequel la croissance économique ralentira au second semestre de l’année. Les détails ont été plus faibles en juillet, car l’emploi à temps plein a représenté une part plus importante de la baisse globale de l’emploi qu’en juin, et les heures travaillées ont également diminué. Ce dernier est particulièrement remarquable car il pourrait signaler une impression faible du PIB mensuel, après une croissance stable en mai et un gain sous-tendance en juin (sur la base de l’estimation préliminaire de Statcan). »

Stephen Brown, économie du capital

« La deuxième baisse mensuelle consécutive de l’emploi soulèvera quelques sourcils à la Banque du Canada, mais, avec un taux de chômage inchangé à un niveau record et une croissance des salaires toujours forte, nous doutons qu’elle empêchera la Banque de relever son taux directeur d’une nouvelle hausse. 100 pb aux deux prochains rendez-vous…. Bien que l’augmentation de la rémunération horaire moyenne ait été un peu inférieure à ce que nous avions prévu, à 0,4 % m/m, ce gain est encore trop élevé pour nous permettre d’atteindre l’objectif d’inflation IPC de 2 % de la Banque. À la marge, le LFS de juillet pourrait faire légèrement pencher la balance vers une hausse des taux de 50 points de base en septembre plutôt que de 75 points de base, mais nous doutons que ce soit le facteur décisif.

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Andrew Grantham, Économie CIBC

« Les chiffres de l’emploi au Canada ont de nouveau été un peu casse-tête en juillet, l’emploi ayant chuté pour un deuxième mois consécutif, mais le taux de chômage demeurant historiquement bas. La baisse de 31 000 emplois s’est produite contre les attentes consensuelles d’un gain de 15 000 et s’est ajoutée à la baisse de 43 000 du mois précédent. Cependant, une baisse de deux dixièmes du taux d’activité signifie que le taux de chômage est resté à 4,9 %. Les pertes d’emplois se sont étrangement concentrées dans le secteur des services, notamment le commerce de gros et de détail, l’éducation et la santé. Certains de ces secteurs affichant des taux de vacance élevés, l’offre de main-d’œuvre plutôt que la demande semble être le principal problème. Cela dit, la principale différence entre le rapport d’aujourd’hui et celui du mois dernier est que la croissance des salaires a ralenti de manière inattendue (à 5,4 % en glissement annuel, contre 5,6 % et contre les attentes du consensus pour 5,9 %), bien que nous prévenions toujours que la série salariale de l’EPA est extrêmement volatile mois/ mois. Alors que les chiffres d’aujourd’hui brouillent davantage les cartes pour les décideurs politiques, la Banque du Canada se concentrera probablement sur le taux de chômage historiquement bas et la croissance toujours forte des salaires pour justifier une autre hausse des taux non standard lors de sa prochaine réunion.

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Carrie Freeston, RBC Économie

« Dans les mois à venir, nous commencerons à voir l’économie s’essouffler. Nous observons déjà une augmentation des demandes d’assurance-chômage au sud de la frontière, alors que la demande de main-d’œuvre américaine commence à se calmer. Le Canada ne sera pas loin derrière. Comme la Banque du Canada a relevé le taux directeur de 225 points de base (à 2,5 %) depuis mars, et qu’au moins 75 autres points de base sont prévus pour l’automne, les pressions inflationnistes s’atténueront. Et les marchés du travail devraient se refroidir. Nos prévisions prévoient que le taux de chômage commencera à augmenter dans les mois à venir et jusqu’en 2023. »

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Douglas Porter, BMO Économie

« Le marché de l’emploi au Canada est clairement en train de perdre son élan rapidement, probablement en raison à la fois d’un ralentissement marqué de l’économie en général, mais aussi d’un manque de travailleurs disponibles. La dérive à la baisse du taux d’activité, en particulier pour le groupe des 15-64 ans, mérite d’être surveillée de près, avec le potentiel de resserrer davantage le marché du travail. Pour la Banque du Canada, la conclusion sera que même si la croissance ralentit clairement, les conditions restent tendues et les salaires bougent. Nous pensons que ce contexte est cohérent avec une autre hausse des taux lors de la réunion de septembre, mais de nature moins agressive que le mouvement méga 100 pb en juillet. Nous recherchons une hausse de 50 points de base à ce moment-là.

Marc Desormeaux, Desjardins Économie

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« Les données de juillet étaient bien en deçà des projections consensuelles et, par conséquent, ont ramené notre prévision d’une croissance du PIB réel canadien au troisième trimestre de 2022 à un peu moins de 1 % (t/t saar). La décélération des gains salariaux suggère que certains progrès ont été réalisés dans la lutte contre l’inflation, mais le taux de croissance des salaires horaires continue de suivre de près les prix. Par conséquent, bien que nous pensions que l’inflation ait atteint un sommet et que nous ayons noté précédemment que l’économie canadienne est historiquement sensible aux hausses de taux d’intérêt, nous pensons que la Banque du Canada accordera plus de poids au marché du travail extrêmement tendu et augmentera les taux de 50 points de base à sa réunion de septembre. Rencontre. »

Kyle Dahms/Alexandra Ducharme, Économie Banque Nationale

Le Canada a perdu 31 000 emplois en juillet, une deuxième baisse mensuelle consécutive. Malgré cette évolution, le marché du travail canadien n’est pas en déroute. Les pertes de juillet se sont concentrées dans les emplois du secteur public. Ce secteur a en effet subi sa pire perte hors pandémie depuis 1976 (-51K), une évolution déconcertante compte tenu de l’état des finances publiques tant au niveau fédéral que provincial. L’emploi dans le secteur privé, bien qu’il soit également en baisse en juillet, est toujours en hausse de 110 000 depuis le début de l’année avec une contribution continue de la construction et de la fabrication au cours du mois. Malgré la baisse de juillet, le taux de chômage est resté inchangé à son plus bas niveau depuis 1970 en raison d’une baisse de 0,2 pp du taux d’activité, une troisième baisse en quatre mois. Le taux de chômage restant historiquement bas, nous constatons toujours une résilience de l’économie intérieure canadienne. Cette robustesse est également confirmée par l’évolution des salaires des salariés permanents, qui ont progressé de 5,4% sur les douze derniers mois, en recul par rapport au chiffre de 5,6% de juin mais toujours à un niveau historiquement élevé. À ce stade, la Banque du Canada est toujours sur la bonne voie pour augmenter lors de sa prochaine réunion le 7 septembre, les pénuries de main-d’œuvre persistant selon les derniers chiffres de la FCEI (Fédération canadienne de l’entreprise indépendante).

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