Le changement de politique des banques centrales mondiales se poursuit alors que la BCE réduit ses taux

Le changement de politique des banques centrales mondiales se poursuit alors que la BCE réduit ses taux

La Banque centrale européenne a réduit son taux directeur de 25 points de base jeudi, ce qui, après la réduction de 25 points de base de la Banque du Canada mercredi, représente la première d'une série de réductions de taux que nous attendons de la part des pays du G7. banques cette année.

Les mouvements en Europe et au Canada seront probablement suivis par la Banque d'Angleterre en août et par la Fed cet automne et marqueront le début d'une période d'assouplissement progressif de la politique monétaire au sein du G7 qui durera jusqu'à l'année prochaine.

Lisez les prévisions mondiales concernant les taux d'intérêt dans le dernier numéro de RSM de The Real Economy.

La baisse des taux de jeudi a été bien annoncée et pleinement intégrée par les marchés, il n'y a donc pas eu de surprises.

Les récentes données sur l’inflation et les salaires se sont révélées un peu plus chaudes que prévu, ce qui brouille les perspectives immédiates. En effet, la BCE fera probablement une pause en juillet. Mais dans l'ensemble, avec une inflation désormais proche de l'objectif de la banque centrale et une croissance toujours extrêmement faible, de nouvelles réductions sont à venir cette année et l'année prochaine.

Nous prévoyons cette année trois nouvelles baisses de taux d'un quart de point de la part de la BCE en septembre, octobre et décembre, ramenant son taux directeur à 3,5 % d'ici la fin de l'année.

Cette évolution dépend d’une poursuite de la désinflation dans la zone euro et d’un relâchement des pressions salariales. Notre estimation de la fonction de réaction de la BCE, mesurée par notre estimation de la règle de Taylor, implique que le taux optimal se situe dans une fourchette comprise entre 3,75 % et 4 %.

Par souci de transparence, nous avons fixé le taux neutre du chômage à 1 % et le taux de chômage non inflationniste à 6 %. Cela implique un taux directeur optimal à l’heure actuelle de 3,95 %.

Les prix actuels du marché suggèrent qu'il existe une probabilité de 68,2 % d'une baisse des taux en septembre, de 25,7 % en octobre et de 58,2 % en décembre. Les risques liés à notre appel à un assouplissement agressif du taux directeur par la BCE tournent autour de la direction d’une désinflation plus poussée jusqu’à la fin de l’année. L'inflation s'élève actuellement à 2,6 % par rapport à l'année dernière.

Certes, les divergences de politiques entre les grandes banques centrales comportent un risque de volatilité des devises au cours des prochains mois. En effet, c'est la première fois que la BCE réduit ses taux avant la Fed.

Mais ce risque est acceptable et même nécessaire étant donné les situations économiques radicalement différentes de la zone euro et du Royaume-Uni par rapport aux États-Unis. De plus, la volatilité des devises devrait être limitée si, comme nous le prévoyons, la Banque d'Angleterre réduit ses taux d'intérêt en août et la Fed peu de temps après.

Au total, nous prévoyons trois nouvelles baisses de taux en Europe, trois au Royaume-Uni et deux aux États-Unis, ce qui reflète principalement la force et la faiblesse relatives de ces trois grandes économies.

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