Le Canada a créé 25 000 emplois en novembre alors que son taux de chômage a grimpé à 5,8 %, son niveau le plus élevé depuis janvier 2022, a rapporté vendredi Statistique Canada.
Conjuguées au faible rapport sur le produit intérieur brut du troisième trimestre publié jeudi, les données sur l’emploi de novembre ajoutent davantage de preuves à l’argument selon lequel la Banque du Canada devrait déplacer son attention des hausses de taux vers les réductions de taux.
Désormais, tant que l’inflation reste maîtrisée, la Banque du Canada pourrait commencer à réduire ses taux en avril. Pour l’instant, lors de sa réunion de la semaine prochaine, le maintien à 5% semble acquis.
Dans le rapport sur l’emploi, l’époque où les données dressaient un tableau mitigé de l’économie semble toucher à sa fin, la plupart des données pointant vers un ralentissement de l’activité économique. Le taux de chômage, qui était de 5,7 % en octobre, devrait atteindre 6 % au début de l’année prochaine.
Un renversement positif par rapport au rapport du mois dernier est la progression du travail à temps plein. L’emploi à temps partiel a diminué de 34 700 tandis que l’emploi à temps plein a augmenté de 59 600.
La hausse du chômage pourrait être due au fait que les nouveaux arrivants ne parviennent pas à trouver du travail, même si les licenciements sont plus fréquents aujourd’hui que l’année dernière.
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Pour la première fois depuis mai, le secteur des services a perdu des emplois (13 400), signalant un affaiblissement de la demande dans ce secteur après avoir été si résilient depuis l’assouplissement des restrictions liées à la COVID.
La baisse provient principalement du commerce (26 900) et de la finance, des assurances et de l’immobilier (18 400). Les taux d’intérêt élevés ont freiné l’activité immobilière.
Dans le même temps, les industries productrices de biens ont créé 38 300 emplois, dont 28 000 dans le secteur manufacturier et 16 000 dans la construction.
On estime que 6 immigrants récents sur 10 ont eu du mal à trouver du travail dans ce domaine, ce qui suggère un problème de sous-utilisation des compétences et de sous-emploi.
La législation proposée par l’Ontario visant à éliminer les exigences en matière d’expérience de travail au Canada, si elle est adoptée, aiderait davantage d’immigrants à contribuer à l’économie à un niveau plus élevé et à accroître la productivité.
En outre, les modalités de travail hybrides ont constamment augmenté depuis la pandémie, en particulier pour les parents de jeunes enfants. Compte tenu de la nouvelle flexibilité, il est probable que les emplois permettant des arrangements à distance ou hybrides continueront d’être privilégiés par les travailleurs.
Les plats à emporter
À l’avenir, l’économie pourrait encore créer des emplois, mais le chômage atteindra la fourchette basse de 6 % au début de l’année prochaine, la croissance démographique dépassant la croissance de l’emploi. Les embauches seront lentes jusqu’au milieu de l’année, les entreprises retardant leurs investissements et confrontées à un environnement économique plus difficile.