Le rapport sur l'emploi au Canada de mai a montré que le marché du travail a continué de se ralentir alors que l'économie a créé 27 000 emplois et que le taux de chômage a grimpé à 6,2 %, soit un point de pourcentage de plus qu'un an plus tôt. Le taux d'emploi a baissé de 0,1 point de pourcentage à 61,3%
Bien qu'il soit encore trop tôt pour le dire, le rapport sur l'emploi de mai ouvre la voie à une éventuelle réduction des taux en juillet par la Banque du Canada.
La réduction de 25 points de base récemment annoncée n’est pas encore suffisante pour faire évoluer le coût du capital et, par conséquent, l’embauche. Mais c’est un début, et avec de nouvelles baisses de taux, les embauches reprendront au second semestre.
Le seul point de données qui donnerait une pause à la Banque du Canada est que le salaire horaire moyen a augmenté de 5,1 % sur une base annuelle en mai. Mais dans la nouvelle économie post-pandémique, il ne faut pas s’attendre à ce que la croissance des salaires revienne à la fourchette de 2 à 3 % d’avant la pandémie, mais plutôt à un niveau plus élevé.
Le nombre d’emplois peut fluctuer d’un mois à l’autre, il est donc utile d’examiner la tendance globale. Même si le rapport sur l'emploi d'avril a été une surprise positive, il s'est avéré être une anomalie et le rapport sur l'emploi de mai est revenu à la tendance. Cet affaiblissement renforce l’idée selon laquelle les employeurs retardent l’embauche jusqu’à ce que l’environnement des taux s’améliore.
Les signes d’un ralentissement de la demande de main-d’œuvre sont nombreux. Le Canada a créé 62 000 emplois à temps partiel tout en supprimant 62 000 emplois à temps plein.
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Même si certains travailleurs choisissent de travailler à temps partiel, beaucoup ne le font pas volontairement et sont sous-employés. Au cours de la dernière année, l'emploi à temps partiel a augmenté à un rythme plus rapide (3,8 %) que l'emploi à temps plein (1,6 %).
Le secteur des services a mené la hausse, compensant largement la perte du secteur de la production de biens. Il s’agit d’un thème récurrent qui a émergé au cours des trois dernières années.
L'emploi a augmenté dans les soins de santé (30 000); finance, assurance, immobilier, location et crédit-bail (29 000) ; et services d'hébergement et de restauration (13 000).
Le Canada s'efforce de créer des emplois dans le secteur de la santé pour répondre à la demande croissante due à la croissance démographique et au vieillissement de sa population.
Au cours de la dernière année, l'emploi à temps partiel a augmenté à un rythme plus rapide (3,8 %) que l'emploi à temps plein (1,6 %).
La construction comptait 30 000 emplois de moins, ce qui s'inscrit dans une tendance cohérente avec les taux d'intérêt élevés, car la construction est sensible aux taux. Le transport et l'entreposage ont également perdu 21 000 emplois.
Le taux de chômage devrait augmenter lentement dans les mois à venir. Même si une réduction de 25 points de base est un signe bienvenu qui marque le début du cycle de baisse des taux, d’autres réductions sont nécessaires pour que les entreprises commencent à embaucher.
Cela dit, les limites imposées aux résidents temporaires maintiendront la croissance démographique modérée et empêcheront le taux de chômage d’augmenter trop haut à l’automne.
L’augmentation du nombre de personnes en âge de travailler grâce à l’immigration sera moindre par rapport aux deux années précédentes. Même si la croissance démographique continuera d’augmenter plus rapidement que la croissance de l’emploi, le taux de chômage devrait culminer à 6,4 % cette année.