La résilience de l’économie ne devrait pas être une raison pour retarder les baisses de taux.
Même si le rapport sur l'emploi plus solide que prévu publié vendredi témoigne de la résilience de l'économie canadienne, la tendance à long terme est indéniablement un affaiblissement du marché du travail.
En avril, le Canada a créé 90 400 emplois, dépassant de loin les attentes. Des gains ont été enregistrés dans les postes à temps plein (40 100) et à temps partiel (50 300), selon Statistique Canada.
Le taux de chômage reste inchangé à 6,1% et le taux d'emploi reste à 61,4%. La croissance démographique signifie que le gain d'avril a suffi à maintenir le taux de chômage.
Le taux d'activité a légèrement augmenté pour atteindre 65,4%, soit la première augmentation depuis juin 2023.
La croissance des salaires est tombée à 4,8 %, ce qui reflète un ralentissement de la demande de main-d'œuvre et entraînera un nouveau ralentissement de l'inflation. Le marché du travail s'est largement orienté vers un marché d'employeurs.
La Banque du Canada examinera les tendances à long terme du secteur et les données sur l'inflation avant de prendre sa décision sur les taux le mois prochain. La résilience peut aider le Canada à éviter une récession, mais seulement si des réductions de taux interviennent suffisamment tôt. Nous prévoyons toujours que la première baisse des taux aura lieu le mois prochain, tandis que la seconde pourrait être retardée jusqu'en septembre.
D'une année à l'autre, le taux de chômage a augmenté dans tous les groupes démographiques. La plus forte augmentation a été enregistrée chez les jeunes, le chômage des jeunes ayant augmenté de 2,9 points de pourcentage pour atteindre 12,8 %, le taux le plus élevé depuis 2016, hors pandémie de 2020-2021.
C'est le signe du Grand Séjour : pour ceux qui ont un emploi, les licenciements sont rares, mais les débouchés sont rares. Et comme les jeunes travailleurs viennent tout juste d’entrer sur le marché du travail, il est difficile d’obtenir un poste.
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Les gains d'emploi en avril ont eu lieu principalement dans le secteur des services. Les services professionnels ont connu un rebond, créant 25 500 emplois. Les services d'hébergement et de restauration ont créé 24 200 emplois, annulant ainsi la perte du mois dernier.
Les soins de santé ont ajouté 17 400 personnes, ce qui n’est pas surprenant étant donné les investissements du gouvernement dans les soins de santé. Au cours des 12 derniers mois, le secteur public a créé plus d'emplois (208 000) que le secteur privé (190 000), car un environnement de taux restrictifs a découragé les entreprises d'investir et d'embaucher.
Les plats à emporter
Le bon rapport sur l'emploi pourrait ne pas faire bouger les choses sur la réduction des taux de la Banque du Canada en juin tant que l'inflation reste modérée dans le rapport de l'IPC d'avril.