Les prix mondiaux du gaz naturel atteignent un record alors que le marché intermédiaire se prépare pour un hiver difficile

Les prix mondiaux du gaz naturel ont atteint des niveaux records dans un contexte de forte demande alimentée par la réouverture de l’économie et des approvisionnements tendus.

Alors que les pannes de courant interrompent la fabrication et menacent les engagements climatiques, les entreprises et les consommateurs doivent se préparer à un hiver difficile.

Pour les entreprises du marché intermédiaire, la diversification est la clé pour traverser les temps difficiles.

Les entreprises du marché intermédiaire devraient s’attendre à une hausse des prix de l’énergie jusqu’à l’année prochaine. Non seulement les prix des importations augmenteront, mais les pénuries s’intensifieront à la suite de la crise énergétique qui sévit dans l’économie chinoise.

Mais aussi difficile que soit cet hiver, la hausse des prix sera temporaire. La crise sera atténuée par l’augmentation de la production par les sociétés gazières et par les pays se tournant vers des sources d’énergie alternatives.

Tout cela fait partie de ce qui continuera d’être une reprise économique longue et cahoteuse après la pandémie. Pour les entreprises du marché intermédiaire, la diversification est la clé pour traverser les temps difficiles.

La question canadienne

Bien que les prix exorbitants de l’essence soient effectivement un problème mondial, l’approvisionnement énergétique au Canada, contrairement à l’Europe et à la Chine, demeure sain. Les entreprises du marché intermédiaire au Canada devraient profiter de l’avantage du pays et rechercher des fournisseurs nationaux pour éviter la pénurie de stocks.

L’investissement dans des infrastructures écoénergétiques et des technologies d’amélioration de la productivité contribuera également à alléger les factures d’électricité cet hiver.

Bien que ces investissements puissent sembler coûteux au début, les entreprises récolteront les retours sur investissement dans la technologie et les boosters d’efficacité pour les années à venir. Les entreprises qui sont plus économes en énergie et celles qui ont accès à un portefeuille diversifié de sources d’énergie et de fournisseurs nationaux ressentiront moins le choc.

À long terme, la diversification vers des sources d’énergie alternatives fournira aux entreprises du marché intermédiaire un tampon contre les futurs chocs des prix du gaz.

Une crise énergétique qui se mondialise

Le choc des prix du gaz a commencé en Europe et s’est rapidement propagé dans le monde entier. En Europe, les prix du gaz naturel ont grimpé depuis début septembre, pour finir par sept fois plus qu’il y a un an.

Dans le même temps, en Chine, une pénurie d’énergie sans précédent a entraîné des pannes d’électricité à l’échelle nationale et des fermetures forcées d’usines. Lors d’une réunion d’urgence récemment, le gouvernement central a ordonné aux sociétés énergétiques d’État de sécuriser leurs approvisionnements, a rapporté Bloomberg.

Le Canada, en revanche, est dans une position relativement bonne, grâce à ses bonnes réserves de gaz naturel. Alors que les producteurs canadiens de gaz naturel bénéficieront des prix du gaz les plus élevés depuis 2014, les entreprises du marché intermédiaire ressentiront toujours le pincement dans leurs factures d’électricité.

Comment nous sommes arrivés ici

Les germes de ce choc énergétique remontent au début de la pandémie, lorsque les fournisseurs, nerveux à l’idée d’être coincés avec une production trop importante, ont réduit leurs forages et leurs stocks.

Mais la réouverture des économies mondiales a entraîné une demande d’énergie étonnamment élevée. C’est essentiellement la même histoire que le problème de la chaîne d’approvisionnement mondiale qui a causé des pénuries de biens de consommation, de matériaux de construction et de tout le reste pendant une grande partie de l’année.

En plus de la compression, des pays comme la Chine abandonnent progressivement le charbon au profit du gaz naturel, ce qui n’a fait qu’augmenter la demande. Dans l’ensemble, une tempête parfaite s’est formée dans le secteur de l’énergie.

Au contraire, cette crise met en évidence la dépendance continue de l’économie mondiale vis-à-vis des combustibles fossiles, qui représentent plus de 80 % de la consommation d’énergie. Un quart de cette consommation provient du gaz naturel, qui a connu la plus forte augmentation parmi les combustibles fossiles, augmentant de 500 % depuis 1965 alors que les pays s’éloignent du charbon.

Le gaz naturel joue un rôle encore plus important au Canada, représentant 30 % de la consommation totale du pays.

Et après?

Les prix continueront d’augmenter à mesure que la demande de chauffage augmentera en hiver. C’est une bonne nouvelle pour le secteur de l’énergie au Canada, qui représente près de 10 % du produit intérieur brut du Canada.

Mais la hausse des prix du gaz signifie des temps difficiles à venir pour les entreprises du marché intermédiaire à forte intensité énergétique comme celles du secteur manufacturier ou de l’agriculture. De plus, si la crise énergétique en Chine se poursuit, les prix des importations augmenteront encore plus, intensifiant le problème d’approvisionnement mondial.

Les consommateurs seront également touchés par l’augmentation, d’autant plus que les restrictions de travail à domicile et de COVID se traduisent par une consommation d’énergie plus élevée, ce qui pourrait entraîner une réduction de la consommation d’autres biens et services alors que les ménages resserrent leurs budgets.

En Chine, il y a des discussions sur la sécurisation du charbon de la Russie, de la Mongolie et de l’Indonésie pour alimenter l’économie. L’Europe, bien qu’étant à l’avant-garde des engagements climatiques, est aujourd’hui touchée par l’arrêt du gaz en provenance de Russie.

Même si la transition des combustibles fossiles est plus difficile que prévu, il est plus important que jamais d’avoir un plan à long terme pour se diversifier et faire face aux chocs futurs.

La vente à emporter

Les prix du gaz naturel resteront élevés pour le reste de l’année, les effets se répercutant dans toute l’économie. Les consommateurs et les entreprises devront faire face à de lourdes factures d’énergie.

Les entreprises du marché intermédiaire doivent se préparer à cette augmentation de leurs dépenses et investir dans des sources d’énergie alternatives et des technologies d’économie d’énergie.

Les entreprises en avance sur la courbe énergétique verront leurs investissements porter leurs fruits. À long terme, les investissements résilients au climat comme ceux dans les sources d’énergie alternatives offriront une protection contre la volatilité des prix du gaz.

Pour plus d’informations sur la façon dont la pandémie de coronavirus affecte les entreprises de taille moyenne, veuillez visiter le RSM Coronavirus Resource Center.

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