Le rapport sur l'inflation de juin au Canada confirme que l'économie est sur une trajectoire désinflationniste, l'inflation globale étant tombée à 2,7 % en raison d'une croissance plus lente des prix de l'essence.
Sur une base mensuelle, l'indice des prix à la consommation a baissé de 0,1% après une hausse de 0,6% en mai. Sur une base mensuelle corrigée des variations saisonnières, l'IPC a augmenté de 0,1% en juin.
Nous pensons que la Banque du Canada devrait réduire son taux directeur de 25 points de base la semaine prochaine, ce qui le porterait à 4,5 %.
L’inflation est en passe d’atteindre 2,5 % cette année et de revenir à 2 % l’an prochain. Maintenir le taux directeur inutilement restrictif risque de commettre une erreur politique et d’augmenter les risques de récession. Même avec des baisses de taux, le taux directeur restera suffisamment élevé pour que l’inflation revienne à l’objectif.
De plus, la désinflation aux États-Unis laisse entrevoir une baisse des taux par la Réserve fédérale en septembre, ce qui limiterait la divergence des taux directeurs entre la Banque du Canada et la Fed et limiterait le risque de voir le dollar canadien perdre davantage de valeur par rapport au dollar américain.
Les données
Les données n'ont pas été une surprise, car toutes les catégories ont connu une désinflation généralisée. Les mesures de l'inflation sous-jacente ont peu changé, et les chiffres de base et globaux restent inférieurs à la fourchette supérieure de 3 %.
L’inflation des prix du logement, la catégorie la plus tenace, montre des signes de ralentissement grâce à l’augmentation de l’offre de nouveaux condos. Les unités d’habitation qui ont commencé à être construites lors du boom de la construction de 2020-21, stimulées par des taux extrêmement bas, arrivent maintenant sur le marché.
Les loyers demandés ont augmenté de 7,0 % au cours de la dernière année, soit le taux le plus faible en 13 mois. Dans certaines villes, comme Toronto et Vancouver, les loyers ont baissé sur une base annuelle, l'offre ayant augmenté plus rapidement que la demande.
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Les prix de l'essence ont augmenté de 0,4 % en juin, après une hausse de 5,6 % en mai. Sur une base mensuelle, les prix de l'essence ont baissé de 3,1 %, l'OPEP ayant annoncé qu'elle allait progressivement mettre fin à ses réductions volontaires de production.
Les prix des biens durables ont baissé de 1,8 % sur un an, ce qui a contribué à atténuer l'inflation. Les consommateurs dépensent moins pour des achats discrétionnaires, car ils sont contraints par des taux d'intérêt élevés, des mensualités hypothécaires plus élevées et des loyers plus élevés. La baisse de la demande de biens durables, combinée à une amélioration de l'offre, a fait baisser les prix.
Les prix des produits d'épicerie ont augmenté de 2,1 %, contre 1,6 % le mois dernier, mais cette augmentation reste conforme à la cible d'inflation de la Banque du Canada.
Les plats à emporter
À ce stade, la plupart des catégories de produits sont sur la voie de la désinflation. Le défi pour les consommateurs est que, même si l’inflation continue de baisser, les niveaux de prix sont bien plus élevés qu’il y a quelques années, et cela ne peut que devenir plus acceptable avec des niveaux de revenus plus élevés.
Même si l’inflation des prix du logement pourrait connaître un certain répit grâce à l’augmentation de l’offre, les paiements d’intérêts hypothécaires demeurent le principal obstacle à la désinflation. C’est pourquoi de nouvelles baisses de taux sont nécessaires pour ramener l’inflation à 2 %.