L'ouragan Beryl met en évidence les risques croissants pour la production pétrolière et gazière américaine

Le service météorologique national a élevé l'ouragan Beryl au rang de tempête de catégorie 5, soit la désignation la plus précoce jamais accordée à un ouragan et un rappel des risques liés aux conditions météorologiques pour la production nationale de pétrole et d'énergie.

Le changement climatique produit des tempêtes plus fortes et plus fréquentes, qui présentent à leur tour des risques pour l’industrie pétrolière et énergétique américaine ainsi que pour l’économie américaine.

Rendre les chaînes d’approvisionnement et de production plus résilientes n’est plus une option mais une nécessité.

Depuis 2018, les États-Unis sont le premier producteur mondial de pétrole brut, produisant environ 13 millions de barils par jour l'année dernière et représentant plus de 15 % de la production mondiale de pétrole brut.

Grâce à leur position de leader dans la production de gaz naturel et dans les exportations de gaz naturel liquéfié, les États-Unis ont établi leur rôle de fournisseur mondial d’énergie. Les objectifs d’indépendance énergétique fixés dans les années 2000 ont été atteints : la production énergétique américaine dépasse désormais systématiquement la consommation.

Mais cela accroît l’importance de renforcer la résilience de nos capacités de production, de raffinage et d’exportation face aux événements liés aux conditions météorologiques.

Les États-Unis étant leaders dans la production de pétrole et de gaz, il n’est pas surprenant qu’ils soient également leaders mondiaux en termes de capacité de raffinage et d’exportation, notamment le long du golfe du Mexique.

Mais cette région est également vulnérable à des tempêtes de plus en plus violentes. La température anormalement élevée de l'océan, comme l'ouragan Beryl, en est un exemple.

Après avoir traversé les Caraïbes, Beryl devrait entrer dans le golfe du Mexique cette semaine, et les sociétés pétrolières et gazières seront en état d'alerte maximale.

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Environ 15 % de la production pétrolière américaine et 5 % de la production de gaz naturel sont réalisées en mer dans le golfe du Mexique. Lorsqu'un ouragan pénètre dans le golfe, les plates-formes de forage commencent souvent à s'arrêter et le personnel est évacué.

De plus, près de la moitié de la capacité de raffinage du pétrole et du gaz des États-Unis est située le long de la côte du Golfe, de sorte que toute fermeture a un effet domino sur l’ensemble de l’économie. À mesure que la capacité de GNL augmente, elle aussi principalement le long de la côte du Golfe, cette capacité sera également menacée.

Même si l’on ne prévoit pas que Beryl frappera le cœur des raffineries et des ports de la côte supérieure du Golfe, la menace d’un tel événement a des ramifications mondiales.

Les prix du pétrole brut ont augmenté ces derniers jours, en partie à cause du risque de perturbation des opérations de production, de raffinage et de transport. Les trois principales agences de prévision (l'OPEP, l'Agence internationale de l'énergie et l'Energy Information Administration) prévoyant toutes un déficit de l'offre de pétrole au second semestre de cette année, en plus des risques géopolitiques au Moyen-Orient, les éventuelles réductions ou retards de l'offre dus aux événements météorologiques seront surveillés de près.

Malgré les progrès réalisés dans le domaine des énergies propres, la demande en pétrole brut reste forte et le gaz naturel s’est imposé comme un carburant important de la transition énergétique.

Les États-Unis sont bien placés pour devenir un leader mondial dans ces deux domaines. Mais les entreprises énergétiques américaines devront faire davantage pour rester résilientes face à ces risques lorsqu’elles conçoivent de nouvelles installations et élaborent des plans d’affaires.

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