Non, Trump n’a pas forcé le retrait de Biden

L’administration Biden a toujours blâmé l’accord de Doha de 2020 de l’administration Trump avec les talibans pour la débâcle en Afghanistan. L’accord, insiste l’équipe Biden, n’a laissé au président d’autre choix que de retirer les forces américaines d’Afghanistan sans condition avant le 31 août. En fait, l’échec du président Biden à obliger les talibans aux termes de l’accord de Doha a contribué à ce désastre.

L’accord promettait aux talibans un départ anticipé des États-Unis, d’ici le 1er mai 2021, en échange d’un engagement qu’ils empêcheraient l’utilisation du sol afghan par tout groupe contre la sécurité des États-Unis et de leurs alliés. M. Biden a réussi à prolonger la date de quatre mois mais était toujours lié par les termes de base de l’accord. L’administration Biden pensait que si les États-Unis ne parvenaient pas à retirer leurs forces d’ici le 31 août, les talibans pourraient revenir sur leur engagement et autoriser des attaques contre les troupes américaines restant dans le pays, donc la seule façon pour les États-Unis d’éviter ce danger était de se retirer, honorer sa fin de l’accord de Doha dans l’espoir que les talibans épargneraient les forces américaines.

L’administration Biden a présenté cet argument artificiel à plusieurs reprises, et M. Biden l’a réitéré lors d’une conférence de presse la semaine dernière, à la suite de la mort de 13 militaires américains à Kaboul. Mais l’administration dénature l’accord de Doha. Les États-Unis ont promis de se retirer d’Afghanistan d’ici le 1er mai 2021, mais seulement si les talibans respectaient leurs propres engagements. L’un d’eux était un engagement à participer à un « dialogue intra-afghane », à parvenir à un « cessez-le-feu permanent et global » et à convenir d’une « feuille de route politique » pour l’avenir de l’Afghanistan. Si les talibans n’honoraient pas cet engagement, les États-Unis n’avaient aucune obligation de se retirer.

Les responsables de l’administration Trump ont souligné le caractère conditionnel de l’engagement américain lors de la signature de l’accord de Doha. Comme l’a dit le secrétaire à la Défense Mark Esper en mars 2020, Doha « est un accord conditionnel ». Si « nous estimons que les talibans respectent les termes de l’accord », y compris « les progrès sur le front politique entre les talibans et le gouvernement afghan actuel », les États-Unis « réduiront notre présence vers un objectif de zéro en 2021 ». Mais M. Esper a précisé que le retrait américain ne serait pas automatique. « Si les progrès stagnent », a-t-il averti, « alors notre retrait sera probablement également suspendu. »

Les talibans n’ont pas honoré leurs engagements politiques et ont finalement pris l’Afghanistan par la force. L’affirmation de l’administration Biden selon laquelle l’accord de Doha n’a laissé d’autre choix que de quitter l’Afghanistan sans condition est fausse. Compte tenu du comportement des talibans, les États-Unis n’étaient pas obligés de se retirer avant le 1er mai avant le 31 août ou à toute autre date. Le retrait était un choix. Et l’annonce de ce choix par l’administration Biden en avril a déclenché l’offensive des talibans pour reprendre l’Afghanistan et a déclenché le départ désastreux des États-Unis.

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