Réduire l’écart de production du Canada avec un peu d’aide de ses amis

Les économies développées du monde sont au bord de la reprise, dont le rythme dépendra de la rapidité avec laquelle les vaccinations seront administrées et du moment où la confiance dans l’interaction personnelle sera rétablie.

Les dernières perspectives économiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques le disent succinctement: alors que la reprise mondiale est en vue, il y a «un long chemin à parcourir».

Le rythme de croissance « dépendra de la course entre les vaccins et les variantes émergentes du virus », a écrit l’OCDE.

Le succès des déploiements de vaccins est tel qu’il n’a fallu que trois mois à l’OCDE pour relever ses prévisions de croissance mondiale du produit intérieur brut de plus d’un point de pourcentage. Après une baisse de 3,4% en 2020, les économies industrialisées du monde devraient connaître une croissance de 5,6% par rapport à la base basse de l’année dernière.

Bien que l’OCDE s’attende à ce que la production mondiale atteigne des niveaux pré-pandémiques d’ici le milieu de cette année – une prévision qui inclut la croissance robuste attendue en Chine et aux États-Unis – elle a ajouté que «beaucoup dépendra de la course entre les vaccins et les variantes émergentes de le virus. »

Il existe, bien entendu, de grandes variations dans les prévisions de croissance de l’OCDE. Alors que l’économie américaine devrait dépasser sa projection prépandémique de 0,2% cette année, le Canada devrait sous-estimer de 3,2%, une projection intermédiaire parmi les partenaires commerciaux du Canada.

Ceci nous rappelle que nous vivons dans une communauté mondiale, un réseau interdépendant dans lequel il est dans le meilleur intérêt de chaque nation de travailler pour le succès et la santé de toutes les économies.

Écart de production du Canada

Notre estimation de l’écart de production du Canada – que nous définissons comme la différence entre le PIB réel (selon les dépenses) et le PIB prévu de l’économie avant la pandémie – est un déficit de 5,1% en décembre 2020. Cela se compare à l’écart de 14% plus tôt en 2020 et l’écart de 5,4% pendant les pires moments de la grande récession de 2008-2009.

Le fait que l’économie se soit remise si rapidement des profondeurs de la récession de l’an dernier suggère peut-être une trajectoire différente de la reprise traînée après la Grande Récession, qui a pris plus de six ans.

Qu’il y ait un écart de production de 3% – tel que défini par les comparaisons traditionnelles par rapport au PIB potentiel – ou l’écart de 5% dans notre analyse de ce que l’économie aurait pu produire sans le choc de la pandémie, la politique économique devrait être suffisamment large pour submerger les problèmes.

Les économies nord-américaines subissaient des changements structurels avant que la pandémie ne frappe, et ces problèmes ne disparaîtront probablement pas du jour au lendemain. Et comme il y a des risques pour toute prévision, la capacité du vaccin à empêcher une propagation continue étant le risque le plus immédiat, l’expérience a montré qu’il vaut mieux se tromper du côté d’un plan de relance exagéré.

Le ralentissement n’est pas ressenti de la même manière au Canada

L’OCDE signale également que les économies nationales qui sont plus dépendantes du tourisme ne devraient pas rebondir aussi rapidement que celles qui peuvent compter sur une base manufacturière.

Nous pouvons appliquer cette logique aux économies canadiennes locales. Et nous pouvons déduire une relation entre la rapidité de la reprise et la mesure dans laquelle l’emploi est assuré par les grandes entreprises par opposition aux petites entreprises qui ont été si durement touchées.

Il n’est donc pas surprenant qu’une analyse récente de Statistique Canada ait révélé que «les répercussions économiques de la pandémie ne se sont pas fait sentir de la même façon dans tout le pays».

Plus précisément, l’étude a révélé que «l’Alberta, la Saskatchewan et l’Ontario ont affiché les baisses les plus importantes de l’activité économique», avec une production réduite en Alberta en raison de la baisse des prix de l’énergie, tandis que la baisse en Ontario était due à des restrictions plus strictes contre les coronavirus.

Dans l’ensemble, l’OCDE prévoit que le PIB réel du Canada augmentera de 4,7% en 2021 et de 4% en 2022. L’OCDE constate également qu’une grande partie de cette croissance – et plus que toute autre économie – sera attribuable au sauvetage américain Plan, le programme de secours en cas de pandémie de 1,9 billion de dollars signé le 11 mars. Cela donne à penser qu’une intégration plus poussée de l’économie nord-américaine est à la fois inévitable et bénéfique pour toutes les parties.

Quelle différence fait une élection

Les élections de novembre aux États-Unis ont ouvert la voie à l’adoption de programmes de secours supplémentaires en décembre, tandis que les changements au Sénat et au pouvoir exécutif qui ont suivi ont entraîné des plans de secours qui totalisent désormais 13,1% du PIB américain. Comparez cela à des dépenses budgétaires supplémentaires égales à 6,8% du PIB dans la zone euro, 4,1% au Japon et 3% à 4% au Canada, selon l’OCDE et un rapport de la BBC.

Le rebond aux États-Unis fait partie intégrante de la reprise du Canada.

Le rebond aux États-Unis fait partie intégrante de la reprise du Canada, et cela ne devrait pas être une surprise. Les États-Unis sont le destinataire de près de 74% des exportations canadiennes, selon le World’s Top Exports, un site Web axé sur les données commerciales.

Nous pourrions nous attendre à ce que l’extraction des ressources et la fabrication au Canada augmentent à mesure que l’activité économique aux États-Unis augmente. Et même si les exportations nettes représentent une petite partie des comptes nationaux du Canada – il y a des quantités à peu près égales d’importations et d’exportations – elles négligent l’importance de niveaux plus élevés d’importations et leur implication d’une demande intérieure plus élevée et d’une activité intérieure accrue.

L’augmentation de l’activité de production, qu’elle provienne de la fabrication, de la fracturation ou de la technologie, finira par soutenir l’activité du secteur des services en aval et la consommation des ménages, en particulier une fois que le vaccin aura été largement distribué.

Néanmoins, nous prévoyons que certaines parties du secteur des services seront à la traîne de la croissance de l’économie globale. La perte de revenus et d’emplois dans les petites entreprises s’avérera irrécupérable et il faudra un certain temps pour que le réoutillage et le recyclage aient un impact.

L’analyse de Statistique Canada met en évidence ces problèmes persistants qui peuvent affecter la santé de la main-d’œuvre, la compétitivité des entreprises canadiennes au sein de l’économie mondiale et la durabilité de la reprise. Ces problèmes à long terme comprennent:

Impact de la pandémie sur la population active

  • Oublié les traitements et tests médicaux.
  • Aggravation de la santé mentale, en particulier parmi les travailleurs de la santé.
  • Impact financier accru sur les travailleurs à bas salaire.
  • Effets de l’entrée tardive des jeunes sur le marché du travail et de leur formation.
  • Baisse de 60% de l’immigration pendant la pandémie.

Compétitivité

  • Baisse de 13,1% de l’investissement non résidentiel à fin 2020.
  • Le nombre de chômeurs ou de sous-employés atteignant 1,1 million de personnes en décembre 2020.
  • Fermetures d’entreprises, avec le plus grand impact sur les petites entreprises.
  • Réticence des petites entreprises à s’endetter.

Productivité

Pour le meilleur ou pour le pire, la pandémie a très probablement accéléré la diversification des économies nord-américaines vers la technologie et la fabrication de pointe en même temps que ces technologies permettent une intégration plus poussée de l’industrie et des sociétés du Canada, des États-Unis et du Mexique.

StatCan note une productivité accrue en raison des changements dans les pratiques commerciales. La productivité «a augmenté dans les secteurs à forte intensité de technologie numérique et d’information et de communication, comme le commerce de gros; commerce de détail; finance, assurance et immobilier; et d’autres services (y compris la santé et l’éducation). »

L’analyse de StatCan indique que si «une transition accélérée vers les actifs numériques peut entraîner des gains de productivité permanents», elle souligne également que «plus d’un tiers des employés de bureau couraient un risque élevé de transformation de l’emploi». Il y a donc des gagnants et des perdants impliqués dans tout changement, ce qui accentue le besoin de recyclage et de possibilités d’éducation accrues pour tous les membres de la population active.

Enfin, des recherches menées à Statistique Canada «ont révélé que les investissements dans la robotique ne se sont pas accompagnés de licenciements massifs – au contraire, les entreprises qui investissent dans les robots ont tendance à être plus productives et à embaucher plus de travailleurs».

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