Stand-down nucléaire tactique américain – WSJ

Un missile non armé Trident II D5 est lancé à partir du sous-marin de missiles balistiques de la marine américaine de classe Ohio USS Nebraska au large de la Californie, le 26 mars 2018. Photo prise le 26 mars 2018.


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Marine américaine/document via Reuters

L’administration Biden a publié une revue non classifiée des forces nucléaires américaines, et enfouie dans la prose bureaucratique se trouve une contradiction. La Chine et la Russie amassent des arsenaux nucléaires importants et diversifiés, mais les États-Unis neutralisent un missile nucléaire tactique qui pourrait aider à dissuader Vladimir Poutine et d’autres voleurs.

L’examen de la posture nucléaire de 2022 indique que l’équipe Biden annulera le missile de croisière nucléaire lancé par la mer, connu sous le nom de SLCM-N, qui est une bombe nucléaire «tactique» plus petite prévue qui pourrait être lancée à partir de navires ou de sous-marins de la marine américaine. L’annulation n’est pas une surprise. L’administration a mis à zéro le missile dans sa proposition de budget cette année.

Mais la décision est notable pour ne pas s’être adaptée aux dangers croissants. Pour citer l’examen, la Chine s’est « lancée dans une expansion, une modernisation et une diversification ambitieuses de ses forces nucléaires et a établi une triade nucléaire naissante ». Pékin espère disposer d’au moins 1 000 ogives livrables d’ici la fin de la décennie, offrant de nouvelles options pour « tirer parti des armes nucléaires à des fins coercitives ».

La Russie a peut-être une force conventionnelle surestimée, mais M. Poutine a un « stock actif » pouvant atteindre 2 000 armes nucléaires tactiques. D’ici les années 2030, note l’examen de la posture, « les États-Unis seront, pour la première fois de leur histoire, confrontés à deux puissances nucléaires majeures en tant que concurrents stratégiques et adversaires potentiels ». Réfléchissez à cette triste réalité.

Les États-Unis devront améliorer leurs stocks d’armes, leurs défenses antimissiles et leur puissance militaire conventionnelle, et un missile de croisière lancé par la mer ne représente qu’une petite partie de l’arsenal. Mais le SLCM-N donnerait aux États-Unis une réponse militaire efficace qui peut limiter la destruction si un adversaire utilise une bombe nucléaire tactique. Aucun président ne devrait avoir à choisir entre ne rien faire ou bombarder Moscou. Si les États-Unis peuvent répondre de manière discriminatoire à l’utilisation d’une bombe nucléaire tactique, un adversaire est moins susceptible de passer au nucléaire en premier lieu.

L’amiral Charles Richard, commandant du Commandement stratégique américain, qui soutient le missile, l’a exprimé ainsi : « La situation actuelle en Ukraine et la trajectoire nucléaire de la Chine me convainquent qu’il existe un manque de dissuasion et d’assurance. » Les critiques disent que la mission peut être gérée par des avions ou une bombe nucléaire à faible rendement sur des sous-marins balistiques américains, mais chacun s’accompagne de compromis tels que le retard du déplacement des avions sur le théâtre. Plusieurs options ne peuvent pas faire de mal en cas de crise.

La bonne nouvelle est que le Congrès obtient un vote. Les projets de loi d’autorisation de défense de la Chambre et du Sénat incluent tous deux de l’argent pour le missile. La Maison Blanche dit qu’elle « s’oppose fermement » à un tel financement, et l’une des raisons est que le missile de croisière « ne serait pas livré avant les années 2030 ». C’est un argument pour accélérer le programme, pas pour le tuer.

Le missile marin illustre un problème plus vaste : l’administration Biden parle haut et fort de la menace de la Chine et de la Russie, mais la rhétorique n’est pas soutenue par un investissement dans la puissance militaire. Comme stratégie, c’est dangereux.

Bilan et perspectives : Le dernier « Index of US Military Strength » de la Heritage Foundation met en garde contre le déclin de la puissance de la marine et de l’armée de l’air américaines. Images : Ministère de la Défense/Heritage Foundation Composite : Mark Kelly

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Paru dans l’édition imprimée du 14 novembre 2022.

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