L’annonce mercredi que Fitch Ratings avait placé la cote de crédit AAA des États-Unis sur « Rating Watch Negative » est le dernier signe que la politique de la corde raide sur le relèvement du plafond de la dette nationale fait payer un prix croissant à l’économie américaine et compromet le bon fonctionnement financier marchés.
L’impasse de l’autorité politique américaine impose des coûts croissants qui affecteront toutes les entreprises, les acteurs du marché et les citoyens des États-Unis plus elle durera.
Il est temps pour la Réserve fédérale d’agir de manière préventive pour garantir le bon fonctionnement des marchés financiers et signaler aux participants aux marchés mondiaux que la notation des obligations des bons du Trésor américain restera inchangée.
Le 5 août 2011, après que Standard and Poor’s a abaissé la cote de crédit des États-Unis, la Réserve fédérale a publié la déclaration suivante.
«Aux fins du capital fondé sur le risque, les pondérations de risque des titres du Trésor et d’autres titres émis ou garantis par le gouvernement américain, les agences gouvernementales et les entités parrainées par le gouvernement ne changeront pas. Le traitement des titres du Trésor et autres titres émis ou garantis par le gouvernement américain, les agences gouvernementales et les entités parrainées par le gouvernement en vertu d’autres réglementations des agences bancaires fédérales, y compris, par exemple, le règlement W du Federal Reserve Board, ne sera pas non plus affecté.
La Fed devrait maintenant publier une déclaration similaire pour écarter tout doute sur la solvabilité des débentures émises aux États-Unis.
Quel que soit son point de vue sur le plafond de la dette, la crise est désormais entrée dans une nouvelle phase où ses coûts deviendront de plus en plus clairs pour tous.
Cela devrait créer un sentiment d’urgence renouvelé pour lever le plafond de la dette et mettre fin à cette crise avant qu’elle ne déborde sur les marchés financiers mondiaux et l’économie.
Plus cet épisode se prolonge, plus le risque que le statut de réserve mondiale du dollar américain soit mis en danger est grand.
À l’instar de la débâcle du plafond de la dette en 2011, les valorisations boursières qui sous-tendent les comptes de retraite des ménages américains vont souffrir tandis que la confiance des entreprises et des consommateurs va presque sûrement baisser.
L’ensemble de ces facteurs va créer un effet de richesse défavorable qui se répercutera sur la croissance au second semestre.
Il s’agit d’une crise artificielle qui n’a rien à voir avec la santé sous-jacente de l’économie américaine, les déséquilibres excessifs ou les mauvais investissements au sein des marchés financiers ou la sécurité du pays.
Il est temps d’en finir.