La Banque centrale européenne mise sur une hausse des taux

Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne


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Alex Kraus/Bloomberg News

La Banque centrale européenne a rejoint jeudi le club des 75 points, augmentant ses trois taux directeurs de 0,75 point de pourcentage chacun. Cela représente une augmentation de 1,25 point depuis le décollage tardif de la BCE en juillet et survient au milieu des craintes croissantes de récessions européennes.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, n’avait guère le choix, l’inflation de la zone euro atteignant 9,1 % en août. Ce qui a commencé comme une flambée des prix de l’énergie et de certains produits alimentaires s’est élargi à des prix plus élevés pour tout et montre peu de signes de disparition.

Mme Lagarde a été plus tardive que la plupart de ses pairs pour agir contre ce danger, mais maintenant elle avance avec empressement et crédibilité, dans une certaine mesure. Elle a surpris les marchés en juillet avec une hausse des taux d’un demi-point alors que les investisseurs ne s’attendaient qu’à une hausse d’un quart de point. Elle a été plus disciplinée que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, dans son refus de proposer des orientations prospectives qui pourraient semer la confusion dans les marchés et les faire douter de sa résolution.

Mais il manquait notamment dans l’annonce de jeudi une indication du moment où la BCE pourrait commencer à réduire son bilan en éliminant les obligations d’État arrivant à échéance et d’autres obligations qu’elle a achetées dans le cadre de ses deux programmes d’assouplissement quantitatif. Le plus proche que Mme Lagarde viendra est de répéter que le principal arrivant à échéance dans le plus récent des deux, le programme d’achat d’urgence en cas de pandémie, restera dans les livres au moins jusqu’à la fin de 2024. Il n’y a pas de calendrier pour réduire les obligations acquises dans le cadre du programme d’achat d’actifs original.

La principale raison du report du resserrement quantitatif semble être la crainte que les taux d’emprunt publics ne se détraquent si la BCE supprime ce soutien. Mme Lagarde prévoit de créer un nouveau mécanisme pour subventionner la dette des membres de la zone euro tels que l’Italie afin d’éviter cela, mais pour l’instant, la BCE réinvestit « de manière flexible » le principal arrivant à échéance du programme de QE pandémique, ce qui est un code pour détourner la majeure partie de cet argent vers achats de nouvelles dettes italiennes. La BCE semble avoir peur de ce qui pourrait arriver si les marchés pouvaient à nouveau évaluer les risques de la zone euro.

Mme Lagarde doit espérer que les hausses de taux suffiront à maîtriser l’inflation de la zone euro avant que la BCE ne doive prendre des décisions plus dures sur le resserrement quantitatif. Et avant que la réaction politique contre la hausse du chômage ne rende la lutte contre l’inflation plus difficile.

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