La Banque du Canada parle comme un faucon et marche comme une colombe en maintenant les taux stables

La tendance émergente des banques centrales à parler comme des faucons et à marcher comme des colombes au milieu des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de l’inflation persistante s’est poursuivie alors que la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 0,25% mercredi.

La banque centrale a signalé son intention de mettre fin à son programme d’assouplissement quantitatif.

La banque centrale a signalé son intention de mettre fin à son programme d’assouplissement quantitatif et de s’orienter vers le réinvestissement du produit des actifs arrivant à échéance tout en laissant entendre que l’inévitable resserrement des taux pourrait commencer dès le milieu de l’année prochaine.

Prise au milieu d’une perturbation importante des chaînes d’approvisionnement mondiales, de la hausse des prix des matières premières et de l’inflation, la banque centrale a tracé une voie politique qui impliquait une rhétorique plus belliciste sur les prix pour maintenir l’inflation ancrée tout en maintenant une position monétaire accommodante.

De plus, la Banque du Canada a pris soin de noter dans le paragraphe politique de sa déclaration que l’économie a besoin d’un soutien considérable et qu’elle s’est engagée à maintenir le taux directeur à la limite inférieure effective jusqu’à ce que le ralentissement économique soit résorbé.

Taux à un jour de la Banque du Canada

Notre interprétation de ces prévisions est que le marché pourrait prendre de l’avance en ce qui concerne la tarification de trois hausses de taux jusqu’en septembre prochain.

Nous appelons à la prudence dans la surinterprétation des mouvements dans un marché étroit et illiquide, car les prévisions actualisées de la banque centrale impliquent un ralentissement de la croissance à venir alors même que l’économie comble l’écart de production au second semestre de l’année prochaine.

La reprise économique canadienne demeure incomplète par rapport à la tendance de croissance d’avant la pandémie.

La reprise économique canadienne demeure incomplète par rapport à la tendance de croissance d’avant la pandémie, car les pressions salariales restent maîtrisées et les anticipations d’inflation sont solidement ancrées.

Les prévisions intégrées dans l’énoncé de politique impliquent que l’économie canadienne connaîtra une croissance de 5,1 %, en baisse par rapport à une estimation précédente de 6 %, puis augmentera de 4,3 % l’année prochaine et de 3,7 % en 2023.

Dans le cadre de cette prévision, il est possible que l’écart de production se résorbe d’ici la fin du deuxième trimestre de l’année prochaine. L’inflation devrait maintenant augmenter à 4,8% cette année et ralentir à 2,1% vers la fin de l’année prochaine.

Si l’inflation évolue vers les prévisions de la banque centrale l’année prochaine, la Banque du Canada disposera d’une marge de manœuvre suffisante pour réagir à toute situation d’urgence et d’un degré de liberté suffisant pour maintenir le taux directeur en place ou le relever.

La fin de son programme d’assouplissement quantitatif implique que la banque centrale se prépare à réorienter sa politique vers le réinvestissement du produit des actifs arrivant à échéance sur son bilan et ne s’engagera pas dans un resserrement tant qu’elle ne sera pas satisfaite de la diminution du slack économique.

Ces attentes du marché qui impliquent trois hausses de taux au cours de la prochaine année peuvent être quelque peu excessives compte tenu de la prudence sous-jacente d’une banque centrale qui continue de faire la distinction entre la rhétorique belliciste et les actions conciliantes.

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