La Banque du Canada réduit son taux à 4,5 % en raison de la désinflation

La Banque du Canada réduit son taux à 4,5 % en raison de la désinflation

L'annonce faite mercredi par la Banque du Canada, qui a réduit son taux directeur de 25 points de base à 4,5 %, n'a pas été une surprise.

Le ton de la déclaration de la banque centrale était particulièrement accommodant et marquait une rupture avec le ton agressif ou prudent qui a persisté au cours des deux dernières années.

La banque centrale a reconnu la faible croissance du Canada, qui est conforme à l'économie mondiale dans un contexte de taux d'intérêt restrictifs à l'échelle mondiale. L'offre excédentaire ne sera pas entièrement absorbée avant 2026.

Dans un contexte de désinflation généralisée et de hausse du chômage, nos estimations montrent que le taux directeur est encore un point de pourcentage trop élevé. L'atterrissage en douceur du Canada pourrait se transformer en échec si la Banque du Canada ne continue pas à abaisser ses taux.

Nous prévoyons deux autres baisses de taux cette année, de 25 points de base chacune, pour terminer l’année à 4 %.

La croissance ne pourra reprendre qu'avec de nouvelles baisses de taux, ce qui est raisonnable. Mais les responsables de la banque centrale ne sont pas pressés de le faire, car ils ne veulent pas relancer l'inflation. C'est pourquoi une série de baisses progressives reste de mise.

La désinflation est désormais généralisée. Les mesures de l’inflation sous-jacente sont restées systématiquement inférieures à 3 %. Hors logement, l’inflation est inférieure à 2 % depuis six mois, bien en deçà des chiffres d’avant la pandémie.

Même si des obstacles surviendront en cours de route en raison des effets de l’année de base et de la croissance des salaires, l’inflation devrait revenir à 2 % l’année prochaine.

Découvrez d’autres réflexions de RSM Canada sur l’inflation, l’économie et le marché intermédiaire.

De plus, les attentes d'inflation des consommateurs et des entreprises ont diminué. Les attentes d'inflation des entreprises se situent désormais dans la fourchette de contrôle de l'inflation fixée par la Banque du Canada.

Les résultats de l'enquête de la Banque du Canada sur les perspectives des entreprises sont particulièrement révélateurs. Les entreprises ne prévoient plus de hausses de prix importantes et la pénurie de main-d'œuvre s'atténue, ce qui laisse présager que la croissance des salaires va ralentir au cours des prochains mois.

Ce qui est préoccupant, c’est l’augmentation du taux de chômage, qui est en grande partie due à une croissance de la main-d’œuvre issue de l’immigration et de l’arrivée de jeunes travailleurs sur le marché du travail plutôt qu’à des licenciements massifs.

Mais si les taux restent élevés, les ménages freineront leurs dépenses et les entreprises réduiront encore davantage leurs investissements, ce qui entraînera des licenciements et encore plus de chômage.

L’endettement des ménages constitue le principal risque pour les perspectives de croissance au cours de l’année à venir. Un assouplissement de la politique monétaire peut apporter un certain soulagement aux ménages, en particulier aux propriétaires dont les prêts hypothécaires ont été contractés en 2020 et 2021 et arriveront à échéance l’année prochaine.

Les plats à emporter

Le changement de ton de la Banque du Canada indique qu’elle s’attend à davantage de désinflation et de nouvelles baisses de taux, et qu’une reprise est à l’horizon.

Vous pourriez également aimer...