La Banque du Canada relève son taux directeur de 1 % pour maîtriser l’inflation

La Banque du Canada a annoncé mercredi une hausse de taux de 100 points de base, la plus forte augmentation depuis 1998, dans le but de rétablir la stabilité des prix dans un contexte de hausse des attentes d’inflation et de croissance des salaires.

L’annonce a porté le taux directeur à 2,5 %. Nous prévoyons maintenant une hausse de 75 points de base lors de la réunion de septembre et une hausse plus modérée en décembre, ce qui porterait le taux directeur entre 3,5 % et 4 % d’ici la fin de l’année.

Avec ce dernier mouvement belliciste dans un cycle de taux qui a commencé en janvier, la Banque du Canada est au milieu de l’un de ses cycles de resserrement les plus rapides à ce jour. Cette décision vise à provoquer un choc dans le système, à maîtriser les attentes d’inflation à long terme, qui ont commencé à augmenter cet été.

Inflation généralisée

L’inflation est en hausse et persistante depuis environ un an, les hausses de prix se généralisant à toutes les catégories de biens et de services. L’inflation devrait désormais rester proche de 8 % pour les mois à venir. Toutes les mesures de l’inflation sous-jacente sont égales ou supérieures à 4 %, bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la banque centrale, et en augmentation.

La principale préoccupation de la Banque du Canada est que l’inflation s’enracine dans la fixation des salaires et les attentes en matière de prix, ce qui sera difficile à réduire à long terme.

Cela n’aide pas que ces attentes augmentent. En outre, l’enquête sur les perspectives des entreprises a mis en évidence une croissance générale des salaires à un rythme supérieur à celui des ajustements en fonction du coût de la vie.

Alors que le taux de chômage au Canada est à son point le plus bas depuis 1976, l’année du début de la collecte des données, le marché du travail est clairement tendu. De plus, il existe une énorme quantité de demande excédentaire dans l’économie, les dépenses de consommation restent fortes et les investissements des entreprises sont solides.

Toutes ces conditions ouvrent la voie à des actions plus énergiques pour refroidir l’économie, et la banque centrale reconnaît ce besoin.

Le secteur de l’habitation supportera le poids de la hausse des taux et freinera la croissance. Des taux hypothécaires plus élevés dissuaderont de nombreux acheteurs. Alors que le marché de l’habitation était en surchauffe, les ventes de logements sont en baisse depuis la première hausse des taux en mars.

De plus, des projets de construction pourraient devoir être retardés ou annulés en raison de taux plus élevés, ce qui pose d’autres questions sur l’offre et l’abordabilité des logements au Canada.

Cette hausse spectaculaire fait suite à la décision de la Réserve fédérale le mois dernier, alors que les États-Unis font face à une inflation encore plus incontrôlable, qui a atteint 9,1 % en juin, ainsi qu’à une perte de confiance des investisseurs.

La vente à emporter

Aussi troublante que soit cette nouvelle pour les consommateurs et les entreprises, une récession à l’échelle de l’économie est encore peu probable cette année. Certaines industries, comme le marché du logement qui a déjà ralenti, vont très probablement décliner. Mais dans l’ensemble, les indicateurs du marché du travail, des entreprises et des consommateurs pointent tous vers une économie en bonne santé. Un ralentissement, cependant, est un compromis certain et nécessaire pour rétablir la stabilité des prix.

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