La CPI est la mauvaise façon de battre Poutine

Le président russe Vladimir Poutine, le 17 mars.


Photo:

mikhail metzel/Agence France-Presse/Getty Images

Il ne fait aucun doute que la Russie a commis d’horribles crimes de guerre en Ukraine, et les auteurs méritent d’être punis. Mais la décision de vendredi de la Cour pénale internationale d’émettre des mandats d’arrêt contre Vladimir Poutine et un autre responsable russe n’est pas la bonne façon de procéder.

La CPI, une institution internationale distincte des Nations Unies et basée à La Haye, n’a pas divulgué les détails des mandats alors même qu’elle les annonçait. Mais ils semblent viser la déportation d’enfants d’Ukraine vers la Russie par les forces russes depuis l’invasion. Selon le gouvernement de Kiev, quelque 16 000 enfants ont été emmenés en Russie depuis le territoire ukrainien et seuls 307 ont été renvoyés.

En plus de M. Poutine, la CPI a émis un mandat d’arrêt contre Maria Alekseyevna Lvova-Belova, commissaire aux droits de l’enfant au Kremlin. Elle a supervisé les déportations. « Il existe des motifs raisonnables de croire que M. Poutine porte une responsabilité pénale individuelle » pour les crimes, a déclaré la CPI.

Les mandats sont sans aucun doute satisfaisants en tant que déclaration morale, et l’Ukraine les a accueillis favorablement. Les aficionados des droits de l’homme et du droit international louent les mandats comme un signe que même les chefs d’État et les chefs militaires ne peuvent pas commettre de crimes de guerre sans en être tenus responsables.

Mais l’administration Biden devrait éviter d’approuver l’action de la CPI même dans ce cas. Les États-Unis n’ont pas ratifié le Statut de Rome qui a formé la charte régissant la CPI. La Russie et la Chine non plus. Les États-Unis n’ont jamais approuvé l’idée qu’un traité s’applique à un pays qui n’y est pas partie.

Bill Clinton a signé le Statut de Rome en 2000, mais George W. Bush l’a répudié au motif que les procureurs et les juges anti-américains de la CPI pourraient cibler des soldats américains ou des représentants du gouvernement. Cela s’est avéré judicieux.

En 2017, les procureurs de la CPI ont cherché à ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis par l’armée américaine en Afghanistan. L’administration Trump a protesté et imposé des sanctions à la procureure de la CPI Fatou Bensouda et à un autre fonctionnaire du tribunal. Le tribunal a ensuite suspendu l’enquête, mais le fait qu’elle ait même été envisagée montre la nature politique du tribunal.

Il est peu probable que les derniers mandats de la CPI aboutissent à grand-chose. La seule façon de les faire respecter est qu’un futur gouvernement russe livre M. Poutine à la cour. Émettre des mandats qui sont irresponsables peut être pire que de ne rien faire. La meilleure façon de vaincre M. Poutine est de donner à l’Ukraine les armes dont elle a besoin pour vaincre la Russie sur le champ de bataille. La voie de la justice est que l’Ukraine poursuive les responsables, plutôt qu’un tribunal international irresponsable.

Bilan et perspectives : La meilleure réponse à l’attaque de la Russie contre un drone américain est d’envoyer des missiles ukrainiens à longue portée. Images : AP/Dép. du composite de la défense : Mark Kelly

Copyright ©2022 Dow Jones & Company, Inc. Tous droits réservés. 87990cbe856818d5eddac44c7b1cdeb8

Paru dans l’édition imprimée du 18 mars 2023 sous le titre « The Wrong Way to Beat Putin ».

Vous pourriez également aimer...