La stratégie africaine de Biden vise à revitaliser les liens avec le continent

Le président Biden tient son engagement de faire de l’Afrique une priorité pour les États-Unis.

Le plus notable est la forte augmentation de la diplomatie américaine de son administration envers la région. Avec visites au Kenya, au Nigeria et au Sénégal en novembre dernier, le Maroc et l’Algérie en Marset l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo et le Rwanda ce mois-ci, le secrétaire d’État Antony Blinken s’est rendu trois fois sur le continent en seulement 10 mois. Cette fréquence de sensibilisation est une première pour tout membre du cabinet américain, sans parler d’un secrétaire d’État, et représente une approche plus pratique de la part de l’administration Biden. En effet, l’un des résultats tangibles de la dernière visite de Blinken a été une accord entre les présidents du Rwanda et de la République démocratique du Congo pour initier des communications directes visant à mettre fin aux tensions dans l’est du Congo.

Le Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique en décembre sera une étape essentielle pour concrétiser la vision Biden d’une relation revitalisée qui est au cœur de la nouvelle stratégie africaine.

Blinken n’est pas seul dans cette embellie diplomatique. Un certain nombre de hauts fonctionnaires ont engagé leurs homologues cette année à travers le continent sur diverses questions allant de la lutte contre le terrorisme au changement climatique, en passant par la sécurité alimentaire, les minéraux stratégiques, la gouvernance démocratique et les droits de l’homme. La annonce le mois dernier par le vice-président Kamala Harris que l’administration convoquera le deuxième sommet des dirigeants africains à Washington du 13 au 15 décembre, a encore dynamisé ce processus.

La stratégie africaine de Biden

Alors que Blinken débarquait en Afrique du Sud, la Maison Blanche a publié sa promesse La stratégie américaine envers l’Afrique subsaharienne, en préparation depuis près de neuf mois. La stratégie Biden Africa vise à affirmer une «agence africaine» et travailler vers un plus «architecture régionale flexible», qui est un changement de paradigme bienvenu par rapport à l’administration précédente. En effet, comme le note la nouvelle approche, les États-Unis « doivent réinitialiser leurs relations avec leurs homologues africains, écouter diverses voix locales et élargir le cercle d’engagement pour faire avancer leurs objectifs stratégiques au profit des Africains et des Américains ». Si elle est mise en œuvre et maintenue, cette approche pourrait considérablement approfondir les liens avec les gouvernements africains et d’autres parties prenantes.titulaires sur le continent.

Sortir de la guerre froide

Contrairement à l’administration Trump approcher à la région, qui considérait largement le continent comme un champ de bataille de «grande puissance» entre la Russie, la Chine et les États-Unis, l’approche Biden est considérablement plus équilibrée et reconnaît que les Africains vivent des vies de plus en plus mondialisées. L’approche mercantiliste de la Chine sur le continent est critiquée à juste titre, tout comme les efforts de la Russie pour fomenter l’instabilité à son avantage stratégique et financier. À l’appui d’objectifs communs que les Africains considèrent comme faisant partie intégrante de leur sécurité nationale, l’administration Biden comprend l’importance de travailler de manière multilatérale avec ses partenaires d’Europe, du Moyen-Orient et de l’Indo-Pacifique. Pourtant, il y a peu de détails sur la façon dont l’administration pourrait travailler vers une nouvelle architecture régionale plus flexible.

Les quatre piliers

La stratégie repose sur quatre piliers; favoriser l’ouverture et les sociétés ouvertes; fournir des dividendes démocratiques et sécuritaires ; faire progresser la reprise pandémique et les opportunités économiques ; et soutenir la conservation, l’adaptation au climat et une transition énergétique juste.

Le premier pilier, favoriser l’ouverture et les sociétés ouvertes, engage les États-Unis à travailler avec leurs partenaires africains pour exploiter de manière transparente les ressources naturelles, lutter contre l’autoritarisme numérique et renforcer les systèmes judiciaires indépendants, entre autres priorités.

Le deuxième pilier, offrir des dividendes démocratiques et sécuritaires, souligne le lien entre la mauvaise gouvernance, la corruption et les violations des droits de l’homme, et l’influence croissante des acteurs malveillants. Eest pilier reflète durable NOUS priorités lorsqu’il s’agit de promotion de la démocratie, et atténuation et prévention des conflits, qui le Aadministration met l’accent sur les efforts déployés en collaboration avec les gouvernements africains, les organismes régionaux et groupes de la société civile. Renforcer la démocratie et la sécurité reste un défi important comme le note la stratégie, étant donné la instabilité au Sahel et le fait que il n’y a que huit pays dans sl’Afrique subsaharienne que Freedom House considère comme libre, c’est-à-dire le plus petit nombre depuis 1991.

Le troisième pilier, faire progresser la reprise pandémique et les opportunités économiques, vise à permettre aux pays africains de se remettre durablement du COVID-19 et d’atténuer ses conséquences économiques et sociales. Espérons que ce pilier se concentrera également sur le renforcement du système de soins de santé en Afrique à long terme.

Le dernier pilier soutient la conservation, l’adaptation au climat et une transition énergétique juste. Il souligne également l’engagement des États-Unis à accroître le soutien, l’aide au développement et le financement pour atteindre ces objectifs, en particulier compte tenu de la vulnérabilité particulière de l’Afrique à la changement climatique associé à un faible accès à l’énergie.

Commerce et investissement

L’importance du secteur privé est implicite dans toute la stratégie Biden Afrique, mais elle aurait pu être plus prononcée. En effet, le fait que le gouvernement américain ait aidé à conclure 800 accords dans 45 pays pour une valeur estimée à 50 milliards de dollars d’exportations et d’investissements au cours des trois dernières années, selon Prospérer l’Afrique, conteste la perception selon laquelle les États-Unis ne sont pas commercialement engagés sur le continent. Désormais, les entreprises américaines et les dirigeants de toute l’Afrique souhaitent en savoir plus sur le plan de match de Biden pour tirer parti de ce succès. Fait important, un Forum des affaires en Afrique fera partie du Sommet des dirigeants africains. La stratégie souligne également le soutien de l’administration à la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange continental africain et la collaboration avec le Congrès « sur l’avenir » de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA).

En matière de diplomatie commerciale et économique, la stratégie de l’administration Biden encadre ses priorités autour de la préparation à la pandémie et de la mobilisation de différents mécanismes de financement pour soutenir les objectifs des pays. L’inclusion de la conservation, de l’adaptation au climat et d’une transition énergétique juste est également une différence essentielle et peut aider à différencier la stratégie des modèles de développement moins favorables.

Miser sur le bipartisme

La stratégie Biden note qu’il y a eu un soutien bipartisan pour un engagement américain plus profond en Afrique depuis trois décennies. Cette collaboration a conduit à une multitude de programmes, tels que l’AGOA, le plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida, la Millennium Challenge Corporation, Power Africa, Feed the Future et, plus récemment, la création de la US Development Finance Corporation. L’administration Biden est bien placée pour s’appuyer sur cet héritage et renouveler l’élan d’engagement qui a été perdu avec l’administration précédente.

Le Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique en décembre sera une étape crucialepierre pour concrétiser la vision Biden d’une relation revitalisée qui est au cœur de la nouvelle stratégie africaine. En effet, comme Blinken a dit au Sénégal en novembre dernier et récemment répété à l’Université de Pretoria pour décrire la stratégie Biden à la région, l’Afrique « a façonné notre passé, façonne notre présent et façonnera notre avenir ». La question demeure de savoir si le sommet sera une étape unique ou un nouveau tremplin vers une nouvelle ère d’engagement soutenu avec le continent.

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