Le mouvement canadien d'achat peut être plus qu'une mode réactionnaire au milieu des tarifs américains. La conscience accrue des options nationales pour les particuliers et les entreprises pourrait changer de comportement à long terme.
La demande de produits de fabrication canadienne est en hausse au milieu des tensions commerciales élevées – et c'est une augmentation qui peut être maintenue.
Ce moment offre une fenêtre d'opportunité unique aux entreprises de se développer à travers le Canada. Les ménages affluent pour acheter des articles d'origine locale, les entreprises et divers niveaux de gouvernement poursuivent des fournisseurs canadiens pour des projets d'approvisionnement et les barrières commerciales interprovinciales sont rapidement supprimées.
En plus de la forte augmentation de la demande intérieure, il existe également des opportunités pour les entreprises canadiennes de se développer davantage sur les marchés internationaux tels que l'Union européenne, la Grande-Bretagne, le Japon et la Corée du Sud.
Au fur et à mesure que les émotions sont élevées, il reste vital de regarder la vue d'ensemble. Il y a des industries dont les chaînes d'approvisionnement sont tout simplement trop entrelacées, où les démêler seraient apparentées à essayer de décrocher une omelette.
Même si tous les Canadiens accordent la priorité aux biens et services de fabrication canadienne, cela ne compensera pas complètement le bilan économique des tarifs. Par conséquent, les entreprises canadiennes devront toujours s'appuyer sur les exportations vers les États-Unis et d'autres pays pour la croissance.
Bien que l'incertitude commerciale présente des défis monumentaux, il est également une occasion pour les entreprises canadiennes de désactiver et de diversifier leurs clients et fournisseurs – une leçon sombre de la pandémie covide-19 qui sonne encore plus vraie aujourd'hui.
Où ça marche
Nulle part le changement de comportement des consommateurs n'est plus évident que dans les produits de consommation, en particulier en ce qui concerne les articles d'épicerie quotidiens avec des substituts directs de fabrication canadienne.
L'épicerie est un domaine où les ménages ont un contrôle direct sur l'origine des produits qu'ils achètent et peuvent changer rapidement leurs habitudes d'achat car les ménages achètent des produits d'épicerie plus fréquemment par rapport aux achats de produits durables.
De nombreux consommateurs canadiens se sont récemment tournés vers des fruits et légumes cultivés canadiens – ainsi que des articles produits au pays comme les aliments en conserve et les collations – au lieu de produits fabriqués aux États-Unis. À l'arrivée du printemps et de l'été, la liste des produits canadiens qui peuvent répondre à la demande intérieure se développera.
L'alcool est un exemple encore plus clair. La plupart des provinces sont allées jusqu'à nous enlever la bière, le vin et les spiritueux des étagères. Cette décision est intentionnelle et pratique car il existe des produits canadiens facilement disponibles pour prendre leur place et les entreprises canadiennes peuvent rapidement répondre à l'augmentation de la demande.
La facilité de substitution est une caractéristique de la plupart des articles américains ciblés lors du premier cycle de tarifs de représailles au Canada. Les homologues fabriqués aux États-Unis deviendraient plus coûteux, plus les consommateurs canadiens qui poussent les produits domestiques.
Certaines entreprises canadiennes dans l'espace d'entreprise à entreprise (B2B) reconsident leurs contrats et pivotent envers les fournisseurs nationaux. Ces efforts de désactivation sont motivés par le désir de soutenir l'économie locale et de réduire la vulnérabilité aux tarifs.
L'influence du mouvement canadien Buy est également évident dans les services, en particulier dans les voyages et le tourisme. Il y a eu des annulations de voyage généralisées des Canadiens aux États-Unis pour mars, avril et au-delà. Les compagnies aériennes réduisent les vols vers les États-Unis pour s'adapter à la baisse de la demande.
En février, le nombre de voyages de retour au Canada effectués par les résidents canadiens est tombé en dessous de 1,2 million, un chiffre non vu depuis le début de 2022 lorsque des directives de voyage strictes Covid-19 étaient toujours en place.
Et où ce n'est pas
Il n'est pas toujours possible de passer aux produits et services de fabrication canadienne, compte tenu du degré d'intégration dans l'économie mondiale d'aujourd'hui.
L'industrie automobile est un exemple où le choix d'une voiture de fabrication entièrement canadienne serait impossible, car certaines pièces de voiture ne sont fabriquées qu'au Canada et à d'autres uniquement aux États-Unis ou au Mexique.
À d'autres moments, il existe des alternatives canadiennes limitées, telles que certains produits et services tropicaux tels que les moteurs de recherche.
Il existe également des cas où l'industrie canadienne est prohibitive et est peu susceptible de répondre à la demande intérieure.
Par exemple, la plupart des textiles et des vêtements sont fabriqués en Asie à une fraction du coût en raison des chaînes d'approvisionnement rationalisées, des décennies de spécialisation et des coûts de main-d'œuvre inférieurs. En conséquence, la stratégie canadienne d'achat aura probablement un impact limité sur les vêtements.
Mettre les choses en perspective
Bien qu'une concentration renouvelée sur les biens et services canadiens ait un énorme attrait émotionnel, les résidents et les entreprises doivent reconnaître ses limites et rester conscient du paysage économique plus large.
Cela est particulièrement vrai si les États-Unis exigent fortement des produits canadiens baissent, car les États-Unis ont environ dix fois la population du Canada et à plusieurs reprises le pouvoir d'achat. Le marché américain représente près d'un tiers du total des achats mondiaux de biens de consommation tout en représentant environ cinq pour cent de la population mondiale.
Dans le même temps, le Canada continuera de bénéficier du commerce ouvert en tant qu'acteur sur le marché mondial, y compris les importations de produits et services qui ne sont pas pratiques à produire au niveau national.
Investissement stratégique
Les entreprises devraient tirer parti du mouvement canadien d'achat pour se développer à l'échelle nationale dans les provinces et les municipalités où elles pourraient ne pas avoir de présence actuelle pour combler l'écart de la demande.
Le sentiment des consommateurs signifie également que les gouvernements provinciaux sont désormais plus ouverts au travail ensemble. Le gouvernement fédéral a déjà éliminé la moitié des obstacles au commerce interprovincial cette année, et d'autres pourraient être supprimés pour faciliter le libre-échange au Canada.
Par exemple, un accord récent signifie que les consommateurs de l'Ontario pourront bientôt acheter du vin de la Colombie-Britannique localement. Cela est opportun car les produits alcoolisés de fabrication américaine ont été retirés des étagères de la plupart des provinces et territoires.
Alors que le Canada se prépare pour étendre les accords commerciaux avec des alliés internationaux, les entreprises devraient explorer ces opportunités pour diversifier et développer leurs marchés à l'étranger.
L'investissement dans la productivité et les talents est impératif à ce stade. Investir dans la productivité du travail, les machines et les infrastructures aidera à aborder la limace de productivité du Canada et de rendre les entreprises canadiennes plus compétitives. Il aidera également à conserver des talents de grande valeur au Canada, ce qui est crucial pour une croissance soutenue.
La pleine influence de la stratégie canadienne d'achat n'a pas encore été ressentie. Même dans un scénario où les tarifs sont levés et les tensions facilitent, des mesures non tarifaires telles que la hiérarchisation des fournisseurs canadiens dans les projets municipaux peuvent rester en place. Si les consommateurs prennent l'habitude de faire du shopping canadien, cette habitude pourrait rester – ce qui aidera les succès commerciaux à long terme.
Le point à emporter
Dans chaque crise se trouve une opportunité. Le phénomène canadien Buy est un réveil pour les entreprises pour renforcer leur compétitivité, leur résilience économique et leur sécurité.
Il est inévitable que les tarifs et les tensions commerciales apportent de la douleur dans tous les secteurs. En tirant parti du changement dans les préférences des consommateurs et en mettant en œuvre des investissements stratégiques, les entreprises canadiennes peuvent émousser l'impact économique dans une certaine mesure tout en établissant des stratégies de croissance future.
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