Laissez le crédit d’impôt pour enfants fonctionner

Le Congrès a une chance de réduire la pauvreté des enfants d’environ un tiers en rendant permanent le crédit d’impôt pour enfants (CTC) qui était en vigueur en 2021. Les preuves suggèrent que les avantages d’une telle action l’emporteraient largement sur les coûts.

L’année dernière, le plan de sauvetage américain a élargi le CTC, l’a payé mensuellement et l’a rendu entièrement remboursable, ce qui signifie que le montant total pourrait être reçu même par des familles à faible revenu avec peu ou pas de revenus. Ces changements ont réduit le taux mensuel de pauvreté des enfants d’environ un tiers à partir du premier versement en juillet 2021, excluant 3,7 millions d’enfants des listes de pauvreté d’ici la fin de l’année. L’insécurité alimentaire des bénéficiaires a également diminué de 6,1 points de pourcentage, dépassant de loin la baisse de l’insécurité alimentaire chez les non-bénéficiaires. Mais l’extension et la remboursabilité totale ont expiré fin 2021.

Le Congrès envisage maintenant de rendre permanents les changements de 2021. Récemment, lors d’une audition du House Select Committee on Economic Disparity and Fairness in Growth, plusieurs membres républicains du comité ont critiqué la CTC élargie, affirmant qu’elle décourageait le travail.

Cette critique fait partie d’un refrain paradoxal sur les choix des femmes. Lorsque les femmes avec enfants restent à la maison, certains conservateurs leur reprochent de ne pas travailler. Mais quand les mères travaillent, d’autres conservateurs leur reprochent de ne pas être avec leurs enfants. La bonne réponse à ces critiques est que la CCT donne aux parents les ressources qui leur permettent de faire les meilleurs choix pour leur famille.

De plus, l’accent mis sur l’offre de main-d’œuvre féminine est trompeur, pour deux raisons.

D’abord et avant tout, l’objectif d’un crédit d’impôt pour enfants devrait être… les enfants. Les enfants nés dans la pauvreté font face à des situations sociales et économiques qui ne sont pas de leur fait.

La réduction de la pauvreté infantile a des conséquences tout au long de la vie. Une étude a révélé que même une prestation moyenne unique de 1 300 $ pour les familles à faible revenu avec des nourrissons augmentait les revenus de ces enfants au début de l’âge adulte. Ces avantages ont été plus que rentabilisés en augmentant les recettes fiscales subséquentes.

La réduction de la pauvreté infantile a des conséquences tout au long de la vie.

Une foule d’autres études révèlent que l’augmentation de l’aide gouvernementale aux jeunes enfants augmente les taux d’obtention du diplôme d’études secondaires, les inscriptions à l’université, les salaires et les paiements d’impôts tout en diminuant la probabilité d’être incarcéré ou d’avoir besoin de l’aide du gouvernement à l’âge adulte. Les effets de la pauvreté sont si graves que les enfants élevés dans la pauvreté ont un développement cérébral de la matière grise nettement inférieur à celui des enfants plus fortunés, ce qui entraîne des différences permanentes dans les résultats scolaires.

L’autre raison pour laquelle les désincitations au travail ne sont pas au centre des discussions de la CTC est que les effets sont incertains et susceptibles d’être faibles. Il y a peu de preuves que l’élargissement du CTC ait entraîné une baisse de l’offre de main-d’œuvre féminine. Un document de travail récent du NBER n’a trouvé aucune preuve empirique que les parents recevant la CTC travaillaient moins en 2021, quel que soit leur niveau de revenu. Cette étude corrobore un rapport de notre collègue du Centre de politique fiscale Elaine Maag et d’autres chercheurs de l’Institut urbain qui ont constaté qu’il n’y avait pas de différence significative d’emploi entre les ménages qui ont reçu les paiements et ceux qui n’en ont pas reçu.

Au lieu de cela, certaines données indiquent que les gens ont cessé de travailler seulement après avoir cessé de recevoir les paiements mensuels. Après l’expiration du CCT élargi, l’emploi a diminué chez les bénéficiaires par rapport aux non-bénéficiaires, ce qui donne à penser que certaines familles utilisaient leurs chèques pour payer la garde des enfants, augmentant ainsi les taux de participation au marché du travail chez les parents.

De nombreux programmes permanents d’aide en espèces ne semblent pas non plus avoir d’impact négatif sur la participation au marché du travail. Le Fonds permanent de l’Alaska verse un dividende annuel à tous les résidents de l’Alaska. Pourtant, la recherche montre que, près de 40 ans après la mise en œuvre de ce programme, il n’y a eu aucun changement dans le taux d’emploi. Toute baisse des incitations au travail a été compensée par une demande accrue de travailleurs pour produire des biens et des services que les résidents achètent avec leur revenu supplémentaire.

Une autre étude a examiné un large éventail de programmes d’aide en espèces et n’a trouvé aucune réduction du taux d’emploi due à la participation au programme. Même dans le cas le plus généreux, une expérience d’impôt sur le revenu négatif où les particuliers ont reçu beaucoup plus que tout paiement proposé de la CCT, l’emploi n’a diminué que légèrement.

Lorsque les coûts d’élever des enfants dans la pauvreté sont si élevés et les avantages tout au long de la vie de même de petites allocations en espèces si importants, l’expansion du CTC est une aubaine.

Les programmes d’autres pays racontent une histoire similaire. Par exemple, lorsque le Canada a élargi et restructuré son allocation pour enfants en 2015 et 2016, le taux de pauvreté des mères a diminué tandis que l’emploi est resté constant.

En bref, les preuves d’une baisse de la participation au marché du travail avec un CTC élargi sont faibles et de tels arguments passent à côté de l’essentiel. Lorsque les coûts d’élever des enfants dans la pauvreté sont si élevés et les avantages tout au long de la vie de même de petites allocations en espèces si importants, l’expansion du CTC est une aubaine.


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