Le coronavirus ne permet pas d'ignorer l'insécurité économique intégrée à notre marché du travail

En plus du risque terrible pour la santé individuelle, les effets secondaires de la pandémie de coronavirus sont sûrs d'inclure des difficultés économiques et une incertitude généralisées. Si vous ressentez ces symptômes, vous êtes le plus souvent seul, car le virus révèle un filet de sécurité extrêmement inadéquat et un système politique délibérément inefficace qui sont prêts à laisser nos travailleurs les plus vulnérables porter le poids de l'impact économique et social.

Les auto-quarantaines et les mesures de distanciation sociale prises en réponse à COVID-19 sont essentielles pour assurer la sécurité des personnes en réduisant l'exposition au virus et en ralentissant sa propagation. Mais nous pouvons déjà voir les tensions dans notre système de santé qui préfigurent des perturbations encore plus importantes dans les semaines et les mois à venir. De même, nous assistons aux effets secondaires inévitables de l'éloignement social: la réduction de l'activité économique qui s'ensuit lorsque des masses de personnes restent à la maison ou évitent les grands rassemblements. À son tour, cela se traduit par une baisse de la demande de travailleurs.

Déjà, des nouvelles arrivent sur les licenciements et les observateurs de l'économie prédisent une probabilité accrue de récession.

Les effets sur le marché du travail ne seront pas beaux. De nombreux travailleurs touchés se situent au bas de l'échelle des salaires, et une mise à pied ou une réduction des heures pourrait entraîner un désastre financier.

Aux États-Unis, 53 millions de personnes doivent vivre avec de bas salaires, avec un salaire horaire médian de 10,22 $. Certaines des professions les plus importantes employant ces travailleurs sont également les plus sensibles au ralentissement économique accompagnant la propagation du virus: 5 millions de travailleurs des services alimentaires, 4,5 millions de commis au détail et 2,5 millions de gardiens et femmes de ménage. Lorsque les campus universitaires se vident, lorsque les stades n'accueillent pas de matchs ou lorsque les conférences sont annulées, cela signifie que les serveurs de cuisine, les cuisiniers, les commis et les femmes de ménage sont sans emploi. Et de nombreux travailleurs à bas salaires et ceux des secteurs de la vente et des services manquent de congés de maladie ou de vacances payés, ce qui n'entraîne aucun revenu.

Ces travailleurs vulnérables ne se limitent pas à une poignée de grandes villes ou de villes démunies – ils se trouvent dans toutes les régions du pays. Le tableau ci-dessous donne un aperçu de certaines professions et de leur prévalence.

Tableau 1

Jusqu'à présent, les propositions fédérales visant à fournir une aide économique n'ont pas été inspirées et contre-productives, c'est le moins qu'on puisse dire. Le président Trump envisage une réduction des charges sociales, ce qui n'aiderait pas ceux qui ont été licenciés en raison de la pandémie et qui ne reçoivent aucun chèque de paie. C'est aussi mal ciblé à ceux qui en ont le plus besoin: les travailleurs à faible revenu et les familles. De plus, Trump fait des ravages avec des déclarations peu claires sur les restrictions de voyage. Pendant ce temps, les sénateurs républicains ont bloqué l'adoption d'un projet de loi d'urgence obligeant les employeurs à accorder des congés payés à tous les travailleurs dans les urgences de santé publique.

Il y a beaucoup de meilleures idées sur la façon dont le gouvernement fédéral peut amortir le coup aux travailleurs confrontés à une baisse spectaculaire des revenus et empêcher un ralentissement économique durable, y compris les paiements directs aux ménages, l'augmentation des niveaux de prestations SNAP et la réduction de la pression économique sur les États en augmentant le fédéral part des dépenses de Medicaid.

Le coronavirus fournit une leçon brutalement efficace sur la valeur d'une économie équilibrée qui ne laisse pas les travailleurs sans revenu, sans soins de santé ou sans congés payés en temps de crise. Ces leçons ne sont pas seulement pour la classe ou les expériences de pensée – les conséquences sont très réelles.

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