Même si le nombre d’emplois dans l’ensemble au Canada a peu varié alors que l’économie a perdu 6 000 postes en juillet, le marché du travail montre des signes d’essoufflement.
Les pressions inflationnistes demeurent tenaces, les salaires horaires ayant augmenté de 5,0 %, ce qui est supérieur au taux d’inflation de 2,8 %.
Le taux de chômage au Canada est passé à 5,5 %, la troisième hausse consécutive pour la première fois depuis mars 2020, le début de la pandémie, selon les données gouvernementales publiées vendredi. Cette tendance est une preuve solide du ralentissement de la demande de main-d’œuvre.
Dans le même temps, les pressions inflationnistes restent tenaces, les salaires horaires ayant augmenté de 5,0 %, ce qui est supérieur au taux d’inflation actuel de 2,8 %. Cela s’est traduit par une hausse des salaires réels et un accroissement du pouvoir d’achat des ménages canadiens.
Des données comme celle-ci, qui brossent un tableau mitigé, sont attendues jusqu’à la fin de l’année, alors que l’économie canadienne se débat dans le double défi des taux d’intérêt élevés et de l’inflation élevée.
En moyenne, l’économie a gagné 22 000 emplois par mois cette année, mais l’essentiel de ce gain s’est produit en janvier.
Néanmoins, les chiffres les plus récents pourraient rassurer suffisamment la Banque du Canada pour qu’elle maintienne son taux directeur stable jusqu’à la fin de l’année.
Les services continuent de tirer l’économie
Le taux d’activité a diminué à 65,6 % alors que la population augmentait tandis que l’emploi restait stable.
Le secteur des services a continué de porter l’économie, ajoutant 21 200 emplois, compensant presque la réduction de 27 500 emplois dans le secteur de la production de biens.
Les Canadiens ont continué de voyager et de manger au restaurant, créant 8 400 emplois dans les services d’hébergement et de restauration en juillet.
La tendance à la croissance de l’emploi dans l’hébergement et la restauration depuis début 2021 est révélatrice d’un changement permanent du comportement des consommateurs, depuis la pandémie, les ménages préférant dépenser en expériences plutôt qu’en biens.
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Mais la baisse de 15 800 emplois dans l’information, la culture et les loisirs montre que les ménages pourraient bientôt devoir réduire leurs dépenses globales à mesure que leurs économies s’épuisent.
Sans surprise, les gains les plus importants ont été concentrés dans les industries qui ne sont pas sensibles aux taux d’intérêt et sont souvent considérées comme à l’épreuve de la récession, comme les soins de santé, qui ont enregistré un gain de 25 100 emplois, et l’éducation, qui a ajouté 18 800 postes.
Bien que la pénurie de travailleurs de la santé ne se résorbe pas de sitôt, les gouvernements provinciaux du pays ont fait des progrès en matière d’embauche, réduisant les postes vacants de 8,5 %.
La construction a été la plus durement touchée, perdant 44 700 emplois, et a représenté la totalité de la baisse dans le secteur de la production de biens. Alors que l’activité immobilière est encore dynamique, le boom de la construction pourrait être terminé dans un environnement de taux d’intérêt élevés.
La vente à emporter
La résilience a été le mot pour décrire l’économie canadienne cette année, même si la Banque du Canada a régulièrement augmenté les taux d’intérêt. Aujourd’hui, l’impact de ce resserrement monétaire commence à se faire sentir sur le marché du travail.
Alors que la Banque du Canada réévaluera la situation à mesure que de nouvelles données émergeront, le rapport sur l’emploi de juillet pourrait justifier une pause dans les hausses de taux alors que l’économie relève le double défi de l’inflation élevée et des taux d’intérêt élevés.