Le secret des Pandora Papers : tout le monde connaît déjà ce truc


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Les voilà repartis. Une autre année, un autre tumulte médiatique haletant sur les « révélations » des allées et venues financières des super-riches du monde. Les journalistes passent de nombreux mois à passer au peigne fin des documents extraits – on ne nous dit jamais comment – ​​de divers cabinets d’avocats et d’autres fournisseurs de services, probablement parce que les journalistes pensent que l’exposition de ces informations accomplira . . . eh bien, nous ne savons jamais quoi. Le dernier trésor s’appelle les Pandora Papers, dévoilés le week-end dernier.

Il y a une bouffée de désespoir dans le nom choisi pour ce projet. Des publications telles que le Washington Post et la BBC et le Guardian britanniques espèrent enfin sortir quelque chose de la boîte, après que les Panama Papers 2016 et les Paradise Papers 2017 se soient avérés être des ratés. À ce jour, les gros scalps revendiqués par ces exercices ne totalisent, selon moi, qu’un seul : l’ancien Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, qui a démissionné après que ses noms et ceux de sa femme sont apparus lors de la fuite de 2016 du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.

Des journalistes plus réfléchis pourraient réfléchir à la raison de cela. La réponse est qu’en général, ces fuites ne disent pas grand-chose au monde que les citoyens peu observateurs ne savaient déjà. Les personnalités politiques au sein de gouvernements autoritaires ou opaques amassent des richesses substantielles à partir de sources vaguement définies. Des politiciens avisés devenus des entrepreneurs politiques engrangent de gros revenus à partir desquels ils paient des comptables efficaces. Un État hyperactif crée des tentations irrésistibles de lobbying, et les dons de campagne peuvent être un vecteur d’influence. Duh.

Le dire n’exclut pas la possibilité, ou plutôt la probabilité, que les fuites soient destinées par le(s) leaker(s) à déstabiliser politiquement quelque part. La menace que représentent de telles fuites en Chine, en Russie ou dans les démocraties occidentales n’est pas tant que ces révélations donneront aux citoyens de nouvelles informations vitales sur leurs gouvernements. Au contraire, ces expositions périodiques constituent de petites étincelles flottant autour d’un gros tas d’amadou sec du cynisme de longue date des citoyens. On ne sait jamais quelle braise atterrira au bon endroit pour tout enflammer. Il est peu probable que le Premier ministre britannique Boris Johnson se fasse rouspéter par les révélations de Pandora Papers sur le financement de la campagne ; M. Gunnlaugsson n’a pas été aussi chanceux pour une raison quelconque.

En attendant, considérez comment, entre les mains de nos médias, ces fuites s’habituent toujours aussi à plaider en faveur d’une fiscalité plus lourde. Il s’agit d’une décision éditoriale que les journalistes prennent lorsqu’ils choisissent de solliciter des commentaires officiels d’experts putatifs qui sont en réalité des militants qui réclament des taxes mondiales plus élevées plutôt que, disons, des experts sur la façon dont un service de renseignement quelque part pourrait exploiter l’exposition de tels Matériel.

Le scandale est censé être que vous et moi et des millions d’autres payons notre juste part chaque année alors que les méga-riches du monde ne le font pas d’une manière ou d’une autre. C’est une théorie élégante avec seulement deux défauts. Comme les journalistes doivent l’admettre à contrecœur mais avec évidence, très peu de l’activité découverte par ces fuites est illégale. C’est un indice que ce qui ressemble à des « échappatoires » peut en fait résulter de dispositions fiscales dont les législateurs ont conclu qu’elles servent un objectif politique plus large. Et comme le complexe global-fiscalité-industriel ne l’admet jamais, les montants en jeu sont pathétiquement faibles.

Les Britanniques, par exemple, sont censés être indignés que l’ancien Premier ministre Tony Blair et son épouse Cherie aient effectué un achat immobilier à Londres au moyen du transfert d’une société holding offshore, ce qui leur a permis d’économiser 312 000 £ (environ 425 000 $) en taxes foncières. Grosse affaire. Le gouvernement britannique a emprunté 321 milliards de livres l’année dernière. Si la fermeture de ce genre de faille dans le code des impôts est le grand plan pour payer les factures du gouvernement, ce n’est pas vraiment un plan du tout.

Surtout si cela peut avoir un coût considérable pour l’économie. Les taxes sur les transactions sont économiquement inefficaces. De nombreuses transactions d’entreprises qui pourraient avoir un lien avec le marché immobilier sont exonérées du régime britannique d’impôt sur les transferts de terres afin d’éviter qu’une taxe inefficace n’entame le marché du contrôle des entreprises. Permettre à ce marché de fonctionner correctement est bien plus important pour l’économie britannique (et les revenus du gouvernement) que de petits morceaux de revenus « perdus » sur le droit de timbre sur les transferts fonciers. Une bonne question pour la classe militante serait de savoir combien d’investissements ils sont prêts à étouffer pour combler les lacunes qui remplissent des fonctions importantes et ne réduiront pas de toute façon la dette publique.

De peur que cette chronique ne soit accusée d’un excès de sympathie pour les Blair ou tout autre politicien dont les relations d’affaires légales mais alambiquées sont mises à nu par ces rapports, je termine par une bonne question pour eux : ayant été témoin de première main à quel point le découpage et le découpage en tranches créent des failles d’un code fiscal moderne est nécessaire pour permettre à une économie de fonctionner, pourquoi n’ont-ils pas depuis longtemps simplifié les choses avec des impôts forfaitaires ?

Le scandale, s’il y en a un, c’est que la classe politique est trop bornée idéologiquement ou intellectuellement pour avoir appris quoi que ce soit de ses comptables après toutes ces années.

Le meilleur et le pire de la semaine de Kim Strassel, Mene Ukueberuwa, Kyle Peterson et Dan Henninger. Photo: AP Photo

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