Les économies réagissent aux conditions financières, qui sont déterminées par les attentes du marché en matière de politique monétaire.
Attendez-vous à ce que la croissance ralentisse en dessous de 1 % au cours des prochains trimestres.
Avec une inflation toujours élevée et une demande en plein essor au Canada, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada continue d’augmenter les taux d’intérêt pour calmer une économie en surchauffe.
Bien que l’économie canadienne puisse éviter une récession l’an prochain, nous prévoyons que la croissance ralentira sous 1 % au cours des prochains trimestres, bien en deçà de sa capacité à long terme.
L’économie doit ralentir pour rééquilibrer l’offre et la demande et atténuer les pressions sur les prix. Après cela, la croissance reprendra et l’économie se développera solidement.
Quoi d’autre vous attend ? Nous vous proposons nos perspectives pour l’année à venir.
L’économie va se refroidir…
L’économie croissait à un taux moyen de 1,7 % par an avant la pandémie, pour tomber en chute libre pendant la pandémie. Tout cela a changé en 2021 alors que l’économie reprenait après les fermetures.
Aujourd’hui, l’économie connaît une demande excédentaire. Alors que le prix du pétrole a mis un plancher sous la baisse, les chocs combinés sur les taux d’intérêt et l’inflation ont nui au logement, un secteur important.
Ces chocs conduiront finalement à un ralentissement de la croissance. Le produit intérieur brut canadien devrait passer d’une croissance d’environ 3,25 % l’année dernière à un peu moins de 1 % en 2023 avant de remonter à 2 % en 2024.
…l’inflation diminuera…
Le taux d’inflation a dépassé 8 % en juin mais a baissé ces derniers mois, bien que certains secteurs restent élevés.
Les secteurs de l’économie sensibles aux taux d’intérêt, comme le logement et les gros achats des consommateurs, commencent à ressentir l’impact de l’augmentation du coût du crédit. Mais les effets de taux plus élevés mettront du temps à se faire sentir.
Attendez-vous à ce que l’inflation oscille autour de 7% au dernier trimestre, tombe à environ 3% d’ici la fin de 2023 et revienne à l’objectif de 2% d’ici la fin de 2024.
… et les dépenses de consommation ralentiront
Les ventes au détail ont atteint un creux pendant la pandémie, ainsi que la confiance des consommateurs, pour augmenter une fois les blocages levés. Et cette croissance s’est poursuivie.
Nous nous attendons à une baisse de la confiance des consommateurs et à un ralentissement des ventes au détail tant que l’inflation restera élevée. Étant donné que le secteur de la consommation est à l’origine d’une grande partie de la production de l’économie, nous nous attendons à ce que cela se traduise par une croissance plus faible du PIB.
Le marché du travail est tendu…
Il a fallu un an et demi pour que l’emploi dans le secteur des services retrouve ses niveaux d’avant la pandémie, puis six mois supplémentaires pour que les fabricants reconstituent complètement leur personnel.
Le secteur des services représente 80 % de l’emploi total. Les professions productrices de biens emploient 20 % des travailleurs, mais ont des répercussions qui soutiennent la croissance globale.
… ce qui pourrait être la nouvelle normalité
L’économie canadienne a subi une transformation, tant sur le plan de la stabilité des prix — qui est le mandat de la politique monétaire du Canada — que du plein emploi, qui n’est réalisable que dans un cadre de stabilité des prix.
La stabilité des prix a été atteinte il y a des décennies après que la Banque du Canada a abaissé progressivement sa cible d’inflation, puis a agi pour atteindre cet objectif. L’inflation est finalement tombée en dessous de 4 % en 1991 lorsque la banque a adopté sa fourchette cible de 1 % à 3 %.
De même, le plein emploi semble être redéfini tous les 10 à 15 ans. Ce qui était autrefois un taux de chômage à deux chiffres se rapproche maintenant d’un équilibre de 5 %.
Les entreprises ont besoin de capital et de travail…
L’accent mis par la Banque du Canada sur la stabilité des prix implique implicitement la réalisation du plein emploi et la croissance économique. Les conditions préalables à une production économique plus élevée sont des augmentations de capital et une offre accrue de main-d’œuvre pour exploiter ce capital et acheter les biens.
… et l’immigration a aidé
Mais d’où viennent les travailleurs, surtout dans une nation vieillissante ? La population du Canada a augmenté de 10 % entre 2001 et 2021, une grande partie de cette augmentation étant due à l’immigration. Cela a eu des implications positives pour la main-d’œuvre en termes de taille et d’introduction de nouvelles idées.
En fin de compte, le Canada est un tirage puissant…
Les personnes à la recherche d’une vie meilleure choisiront l’opportunité offerte par les économies à revenu élevé. Le revenu par habitant du Canada est parmi les plus élevés au monde.