L'impact du coronavirus sur l'économie canadienne appelle à une plus grande action du gouvernement

Un plan de relance économique substantiel est nécessaire pour faire face à la crise de liquidité à court terme et aux considérations à plus long terme.

Il ne fait aucun doute que COVID-19 blessera considérablement l'économie canadienne. La grande question que les gouvernements et les décideurs doivent se poser est de savoir si la récession sera de nature à court terme ou à plus long terme. En effet, la réponse à cette question aidera à orienter la réponse appropriée de la politique budgétaire.

Bien que la plupart des titres récents se soient concentrés sur l'impact de COVID-19, il est important de noter qu'avant l'apparition du nouveau coronavirus, les économies mondiale et canadienne faisaient déjà face à des vents contraires importants qui suggèrent un impact négatif persistant à plus long terme.

Selon le Fonds monétaire international, la croissance économique mondiale en 2019 était un maigre 2,9% – le plus bas qu'elle ait été depuis 2009. La croissance mondiale a diminué, en partie en raison de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui a contribué à provoquer une récession manufacturière mondiale et une baisse Prix ​​du pétrole. Au Canada, les niveaux d'investissement des entreprises ont fortement diminué en 2019, tandis que les taux de délinquance ont également augmenté.

La Réserve fédérale a réagi en réduisant ses taux en octobre dernier. La Banque du Canada n'a toutefois pas baissé ses taux pour le moment, adoptant une approche «attendre et voir».

Depuis lors, l'économie canadienne a été affectée par les blocus ferroviaires à partir du début février, une nouvelle baisse des prix des produits de base (au moment de la rédaction de cet article, Western Canada Select est tombée en dessous de 20 $ US), une baisse de la confiance des entreprises et le coronavirus. À la suite d'autres grandes banques centrales, la Banque du Canada a abaissé le taux au jour le jour de 50 points de base le 4 mars et augmente la fréquence des achats directs sur le marché de la dette pour ajouter les liquidités nécessaires. Bien qu'il s'agisse d'une étape importante, les économistes de certaines des principales banques croient que le Canada tombera toujours dans une récession technique. Étant donné les vents contraires auxquels l'économie canadienne a été confrontée au cours des deux dernières années, nous croyons que le ralentissement pourrait durer plus longtemps que ce que beaucoup anticipent.

Un plan de relance économique substantiel est nécessaire pour faire face à la crise de liquidité à court terme et aux considérations à plus long terme. Le gouvernement fédéral annoncera un important plan de relance économique dans les prochains jours.

Voici ce que nous recherchons:

Augmentation significative des dépenses de santé publique et de santé

En fin de compte, la meilleure façon de limiter l'impact économique du COVID-19 est de diminuer le taux de transmission. Le gouvernement fédéral a déjà annoncé un milliard de dollars d'augmentation des dépenses de santé publique. Un financement supplémentaire pour les soins de santé et en coordination avec les provinces sera également nécessaire pour aider le système à faire face à une augmentation de l'utilisation. Selon des estimations récentes, entre le tiers et les deux tiers des Canadiens seraient touchés par COVID-19.

Si vous avez la marge de manœuvre fiscale, utilisez-la

Le Canada est dans la position enviable d'avoir un bilan sain avec des niveaux d'endettement public nets les plus bas du G7 par une large marge. La dette publique nette du Canada en pourcentage du PIB était de 26% en 2019, près de quatre fois inférieure à celle des États-Unis et près de cinq fois inférieure à l'Italie. Le ministre des Finances, Bill Morneau, a affirmé à plusieurs reprises au cours de la semaine dernière qu'il y avait amplement de marge de manœuvre budgétaire pour répondre à la crise du COVID-19. Nous verrons si le gouvernement fédéral est prêt à l'utiliser. En réponse à la crise financière mondiale, le gouvernement de l'ancien Premier ministre Stephen Harper a annoncé 47 milliards de dollars de nouvelles dépenses sur deux ans. Nous croyons qu'un niveau similaire de nouvelles dépenses est nécessaire pour faire face à l'impact à court terme de COVID-19, mais aussi pour faire face à d'autres vents contraires auxquels l'économie canadienne est confrontée. Ce n'est pas le moment de faire preuve de prudence.

Aide aux petites et moyennes entreprises

Lors d'une conférence de presse la semaine dernière, le ministre des Finances (accompagné du gouverneur de la Banque du Canada soulignant le degré de coordination avec la banque centrale) a annoncé une nouvelle facilité de crédit destinée aux petites et moyennes entreprises. Le programme de disponibilité du crédit aux entreprises vise à fournir à ces préoccupations un financement via des modèles commerciaux viables pour relever les défis de liquidité à court terme nécessaires pour maintenir les opérations et les niveaux d'emploi. Le programme est similaire à celui créé à la suite de la crise financière mondiale; le financement annoncé de 10 milliards de dollars sera administré par la Banque de développement des exportations du Canada et la Banque de développement du Canada. Les petites et moyennes entreprises ayant des problèmes de liquidité devraient immédiatement contacter leurs banques pour discuter des options. Un financement supplémentaire pourrait toutefois être nécessaire, compte tenu du niveau d'endettement des sociétés au Canada et de l'augmentation de la proportion de la dette classée comme étant à risque. Le report des versements de charges sociales est une autre mesure qui pourrait fournir des liquidités supplémentaires aux petites et moyennes entreprises.

Aide aux ménages à faible revenu

De nombreux ménages à revenu faible ou intermédiaire pourraient également faire face à une crise de liquidité à court terme. La distanciation sociale peut avoir un impact disproportionné sur les ménages à faible revenu. Certains économistes ont appelé à «surdimensionner» les programmes de remboursement existants comme l'Allocation canadienne pour enfants et / ou le remboursement de la TPS / TVH comme moyen efficace de fournir aux Canadiens à faible revenu un soutien pour faire face à la perte de salaire à court terme. Ces mesures et d'autres comme elles tirent parti des programmes existants, ciblent les ménages à faible revenu et sont donc plus susceptibles d'être dépensées dans l'économie. Cette mesure pourrait également profiter aux Canadiens qui travaillent dans l'économie en pleine croissance des concerts.

Soutien ciblé à l'Alberta et aux autres provinces tributaires des exportations de pétrole

Les prix du pétrole se sont effondrés non seulement à cause de COVID-19, mais aussi à cause de la récente guerre des prix entre l'Arabie saoudite et l'Union soviétique. L'Alberta fait face à un taux de chômage qui dépasse de près de deux points de pourcentage la moyenne nationale. COVID-19 et le différend saoudo-russe n'auraient pas pu arriver à un moment pire pour l'économie albertaine et il ne fait aucun doute que des niveaux de soutien supplémentaires seront nécessaires pour aider à stabiliser l'économie albertaine à court terme et probablement à plus long terme. base.

Nouveau programme de relance des infrastructures

Nous reconnaissons que les dépenses d'infrastructure mettent du temps à se frayer un chemin dans l'économie, mais avant l'éclosion de COVID-19, le Canada faisait déjà face à des perspectives de croissance plus faibles, à une baisse des investissements et à un déficit d'infrastructure important et croissant, ce qui nuit aux niveaux de productivité. Le versement d'une plus grande proportion de la taxe sur l'essence aux municipalités pourrait aider divers projets d'infrastructure municipale à progresser et à augmenter la demande. Si elle est gérée de manière appropriée, l'augmentation des dépenses d'infrastructure pourrait également relever certains de nos défis à long terme. En effet, une approche qui devrait être envisagée est de savoir si les projets d'infrastructure existants pourraient être accélérés par une augmentation du financement. Il sera important d’investir dans des projets qui ne sont pas seulement «prêts pour la pelle», mais ceux qui sont «dignes de pelle» pour améliorer la productivité en retard du Canada.

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