La réunion du Comité fédéral de l'open market du 18 septembre marquera un tournant important, passant de l'accent mis sur la stabilité des prix (qui a été atteint) à la promotion d'un emploi durable maximal.
À son tour, le changement de politique créera les conditions d’un plus grand investissement fixe des entreprises, d’une augmentation des dépenses des ménages, d’un plus grand appétit pour l’effet de levier et d’une valorisation des actifs plus élevée au cours de l’année prochaine.
Nous prévoyons que la Réserve fédérale commencera la semaine prochaine en réduisant son taux directeur de 25 points de base, dans une fourchette comprise entre 5 % et 5,25 %.
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Au cours de l’année prochaine, nous nous attendons à ce que la Fed réduise son taux directeur à 3,25 %, soit un niveau proche du taux neutre dans l’économie post-pandémique. Ce taux impliquerait un taux neutre réel, après ajustement de l’inflation, d’environ 1 à 1,5 %.
Les données économiques récentes sont suffisamment solides, l'inflation des services et de l'immobilier étant toujours suffisamment soutenue, pour qu'il n'y ait pas de majorité au sein du comité pour soutenir une réduction de 50 points de base la semaine prochaine.
Même si l’on ne doit pas exclure une baisse de 50 points de base dans les mois à venir si les conditions du marché du travail se détériorent, nous prévoyons pour l’instant une série de baisses de 25 points de base cette année comme prévision de base.
Ce que nous aimerions voir
La Réserve fédérale est trop dépendante des données et s’appuie trop sur des rapports économiques rétrospectifs. Maintenant que la Fed change de cap, il est temps pour la banque centrale de mettre l’accent sur une vision prospective, non seulement pour définir la destination du taux des fonds fédéraux, mais aussi pour esquisser comment elle y parviendra.
Pour y parvenir, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, doit se prononcer sur ce que sera, selon lui, le nouveau taux d'intérêt neutre post-pandémie, ainsi que proposer des idées sur le taux de chômage naturel, ou taux de chômage non accélérateur d'inflation (NAIRU). Il s'agit du niveau de chômage le plus bas sans déclenchement d'inflation.
Les acteurs du marché et les autres décideurs politiques dépendent des messages clairs de la Fed dans ces prévisions.
Ce que nous attendons
Le graphique à points de la Fed, qui sert de prévision du taux directeur de ses membres, comportera des changements majeurs dans les points médians pour cette année et l'année prochaine.
Nous nous attendons à ce que le point médian baisse de 5,125 % à 4,375 % cette année (ce qui implique deux baisses de 25 points de base cette année en plus de celle de la semaine prochaine). Nous nous attendons également à ce que le point médian pour l'année prochaine baisse à 3,125 %.
Si la Fed maintient sa projection actuelle à long terme d’un taux des fonds fédéraux de 2,8 %, il faut alors s’attendre à ce que le point médian de 2026 baisse encore de 25 points de base pour atteindre 2,875 %.
Nous prévoyons que le graphique à points comportera une large dispersion des prévisions, ce qui présagera la première dissidence en 17 réunions. Nous ne serions pas surpris si le président de la Réserve fédérale de Chicago, Austan Goolsbee, se prononçait en faveur d'une réduction de 50 points de base.
Résumé des projections économiques
Nous prévoyons que le prochain résumé des projections économiques présentera une augmentation de la projection du taux de chômage à 4,4 % pour cette année, tandis que l’estimation de 4,2 % pour l’année prochaine et de 4,1 % pour 2026 restera inchangée.
L'indice des dépenses de consommation personnelle, qui est la mesure préférée de l'inflation par la Fed, devrait baisser à 2,3 % pour cette année, contre 2,6 % actuellement. Les prévisions pour l'année prochaine devraient baisser à 2 % et rester à ce niveau pour 2026, ce qui ne changerait pas par rapport aux projections précédentes.
Nous n’attendons aucun changement dans les prévisions du produit intérieur brut, qui s’établissent à 2,1 % pour cette année et à 2 % pour l’année prochaine et pour 2026.
Les plats à emporter
La décision politique de la Fed la semaine prochaine entraînera des changements majeurs dans ses perspectives, notamment le graphique à points, le résumé des projections économiques et le langage utilisé dans la déclaration sur les conditions économiques.
La Fed montrera sa confiance dans le fait que l’inflation revient à son objectif de 2 %, et elle mettra davantage l’accent sur la préservation d’un emploi maximum durable – l’autre moitié de son double mandat en plus de la stabilité des prix.
L’évolution de la balance des risques en faveur de la protection de l’emploi entraînera un changement des attentes quant à l’évolution des taux au cours de l’année prochaine. Ce changement de cap renforcera la prise de risque et encouragera les investissements des entreprises à mesure que les flux de trésorerie seront débloqués.