Alors que le Canada s’engage à limiter ses dépenses, il est confronté à une crise du logement

Face à l’augmentation de la dette et des paiements d’intérêts du Canada, le gouvernement fédéral s’est engagé cette semaine à restreindre ses dépenses.

L’annonce, publiée mardi dans l’Énoncé économique de l’automne du gouvernement, intervient dans un contexte de pression croissante pour que le Canada évite d’alimenter l’inflation par des dépenses accrues, d’autant plus que la Banque du Canada adopte une politique monétaire plus stricte pour limiter la hausse des prix.

La bonne nouvelle de la mise à jour économique de l’automne ? Le Canada est en passe d’éviter une récession, comme nous l’avions prévu. Les mauvaises nouvelles? Avec des taux d’intérêt élevés, le coût de l’emprunt est élevé, non seulement pour les ménages et les entreprises, mais aussi pour les gouvernements.

Logement

Mais s’il n’y avait qu’un seul moyen de dépenser, ce serait de répondre à la grave pénurie de logements, devenus de plus en plus inabordables pour de nombreux ménages.

Le rapport sur l’indice des prix à la consommation d’octobre a montré que la majeure partie de l’inflation actuelle provient du logement. Hors logement, l’inflation est déjà revenue à 1,9%. Les prix des loyers ont augmenté de 8,2 % sur un an, ce qui met en évidence la pénurie.

Pour faire face à la crise du logement, le gouvernement canadien s’est engagé à investir 15 milliards de dollars supplémentaires en prêts pour la construction d’appartements et 1 milliard de dollars dans le Fonds pour le logement abordable, le tout visant à accroître l’offre.

En termes simples, les politiques du logement peuvent être divisées en deux catégories : celles qui stimulent l’offre de logements et celles qui ne le font pas. À long terme, les politiques qui stimulent l’offre fonctionnent.

Le gouvernement a également proposé des mesures visant à restreindre les locations à court terme afin de les convertir en locations à long terme pour les résidents.

Mais les dépenses fédérales ne suffisent pas à elles seules à résoudre le casse-tête du logement. Le financement proposé ajouterait plus de 100 000 unités au marché, soit une fraction des 3,5 millions d’unités nécessaires d’ici 2030, selon l’estimation de la SCHL.

Outre les dépenses publiques, une réforme de la réglementation qui rendrait la construction plus facile, plus rapide et moins chère pourrait être plus efficace pour accroître l’offre et rendre les logements abordables.

Énergie propre

L’énoncé économique décrit également des crédits d’impôt élargis pour encourager les systèmes d’énergie propre, en particulier ceux qui produisent de l’électricité et de la chaleur à partir de déchets de biomasse. Les crédits d’impôt sont un outil crucial qui peut stimuler les investissements privés et propulser le Canada vers un avenir décarbonisé.

Pourtant, le Canada est en retard sur les autres pays en matière de technologies propres. Il y a plus d’un an, la loi américaine sur la réduction de l’inflation a été promulguée, déclenchant des flux sans précédent d’investissements privés dans les énergies propres.

Pour rester compétitif sur le marché mondial et avoir une chance d’atteindre les objectifs climatiques, le gouvernement fédéral devra agir plus rapidement dans la mise en œuvre d’un crédit d’impôt pour l’investissement dans l’électricité propre, ainsi que de politiques supplémentaires destinées à encourager les investissements climatiques.

Les plats à emporter

Le gouvernement fédéral n’est pas à l’abri de la hausse des coûts d’emprunt et devra faire preuve de retenue pour éviter de gêner la politique monétaire. Pourtant, les investissements dans le logement et les énergies propres demeurent cruciaux pour la croissance du Canada.

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